Toutes les Oeuvres Majeures de Cicéron. Ciceron
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Читать онлайн книгу Toutes les Oeuvres Majeures de Cicéron - Ciceron страница 28

Название: Toutes les Oeuvres Majeures de Cicéron

Автор: Ciceron

Издательство: Bookwire

Жанр: Языкознание

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isbn: 4064066373825

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СКАЧАТЬ a déjà été convaincu d’un semblable délit. Cela n’est-il pas possible, faites voir qu’ils été déjà exposé à de semblables soupçons, ou plutôt, si vous le pouvez, dites que des motifs à peu près semblables l’ont rendu coupable d’une faute de même espèce, égale, ou plus grave ou plus légère : par exemple, si en l’accusant d’avoir été entraîné par la soif de l’or, vous prouvez qu’il a montré, dans certaine occasion, de l’avidité. On peut, dans quelque cause que ce soit, fortifier le motif qui fait agir l’accusé, par des conjectures tirées de la nature, de la manière de vivre, des goûts, de la fortune, ou de quelqu’un des lieux qui appartiennent aux personnes ; ou bien, si vous ne trouvez point, dans sa conduite passée, des fautes semblables à celles dont vous l’accusez aujourd’hui, faites naître de délits d’un genre différent des préventions contre lui. L’accusez-vous d’avoir été entraîné par la soif de l’or ; « si vous ne pouvez montrer qu’il est avare, prouvez qu’il est sujet à d’autres vices, et qu’il « n’est point étonnant qu’un homme vil, emporté, avide, se soit rendu encore coupable du délit dont vous l’accusez. » En effet, plus vous affaiblissez l’autorité et la réputation de sa vertu, plus vous rendez sa défense difficile. Si vous ne pouvez montrer que l’accusé soit sujet à quelqu’un de ces vices, engagez les juges à n’avoir aucune considération pour la réputation dont il a joui jusqu’alors ; car il dissimulait auparavant, et il vient de se montrer tel qu’il est. Sa vie antérieure ne doit donc pas justifier son action ; mais son action doit déposer contre sa vie antérieure. Il ne lui a manqué que le pouvoir ou l’occasion de faillir. Si ce moyen même est impraticable, dites, pour dernière ressource, qu’il n’est point étonnant que ce soit sa première faute : il faut bien qu’un homme pervers débute dans le crime. Sa vie antérieure est-elle inconnue, supprimez ce lieu, en exposant vos motifs, et appuyez tout de suite votre accusation par des raisonnements.

      XI. Quant à ce qui concerne le défenseur, son premier devoir est de montrer, s’il le peut, que. jamais son client ne s’est écarté du sentier de la vertu : il y réussira, s’il prouve qu’il a rempli tous les devoirs connus et ordinaires envers ses parents, ses proches, ses amis, ses alliés ; ensuite, qu’il s’est distingué par des actions rares et éclatantes, en s’exposant, sans y être forcé, à de grandes fatigues, à de grands dangers, ou en bravant ce double obstacle, pour l’intérêt de la patrie ou de ceux auxquels il est uni par le sang ou par l’amitié ; enfin, qu’il n’a jamais failli ; que jamais les passions n’ont pu l’écarter de son devoir. Si vous pouvez montrer qu’il n’a jamais eu la volonté de faillir, quand il le pouvait impunément, vous ajoutez un nouveau poids à cette défense.

      La justification sera plus évidente encore, si vous prouvez qu’il a toujours été à l’abri du soupçon sur le genre de délit dont on l’accuse ; que l’on donne l’avarice pour motif à un homme qui n’a jamais montré la moindre avidité pour les richesses. Alors plaignez-vous avec un ton d’indignation et de noblesse ; montrez combien il est adieux, combien il est indigne, de supposer qu’un homme vertueux, dont toute la vie a toujours été étrangère aux vices, ait pu se laisser aller au crime, par les mêmes motifs qui guident les hommes pervers et audacieux ; combien il est injuste, combien il est dangereux pour les honnêtes gens de n’avoir, dans de telles circonstances, aucun égard pour une vie consacrée tout entière à la vertu, en jugeant des hommes intègres sur une accusation soudaine, qu’il est si facile de supposer, plutôt que sur le témoignage irrécusable de leur vie passée, témoignage qu’on ne peut accuser d’imposture.

      Sa vie passée offre-t-elle quelques actions honteuses, répondez qu’on s’est trompé dans la réputation qu’on a voulu lui faire, et rejetez-en la faute sur l’envie, la malveillance ou l’erreur ; ou bien attribuez les faiblesses qu’on lui reproche à l’imprudence, à la nécessité, à des conseils dangereux pour la jeunesse, ou à quelque passion qui n’ait rien de criminel, ou à un défaut différent de celui dont on accuse votre client, afin de le faire paraître, sinon innocent, du moins incapable d’un pareil délit. Si rien ne peut justifier la bassesse ou l’infamie de sa conduite, répondez qu’il ne s’agit point de ses mœurs et de sa conduite passée, mais uniquement du délit dont on l’accuse, et dont il faut s’occuper sans rappeler le passé.

      XII. Pour tirer des soupçons de l’action même, il faut en examiner la marche dans tous les points. De ces soupçons, les uns naissent du fait en particulier, les autres tout à la fois du fait et de la personne. On les tire du fait, en examinant attentivement tout ce que nous avons rapporté aux choses. Il est facile de voir que ce point embrasse tous les genres et presque toutes leurs espèces.

      Examinez d’abord les circonstances inhérentes au sujet, c’est-à-dire, qui en sont inséparables ; et il suffit pour cela de considérer ce qui a précédé, ce qui a donné l’espoir de réussir, quels ont été les moyens d’exécuter, quel est le fait lui-même, quelles en sont les suites.

      Occupez-vous avec une égale attention des moindres détails qui ont rapport à l’exécution ; car ce lieu commun est le second de ceux que nous attribuons aux choses. Il faut alors examiner le lieu, le temps, l’occasion, le pouvoir : quatre points, dont nous avons expliqué avec soin la nature et la force, en traitant de la confirmation. Aussi, pour qu’on ne puisse pas nous reprocher de n’en point parler ici, ou de nous répéter, nous allons montrer en peu de mots ce qui, dans chacun d’eux, doit fixer l’attention. Dans le lieu, c’est la commodité ; dans le temps, la durée ; dans l’occasion, l’opportunité ; dans le pouvoir, l’abondance et la disposition des moyens indispensables pour l’exécution, ou qui la facilitent.

      Considérez ensuite les circonstances, c’est-à-dire, ce qui est plus grand, moindre, égal ou semblable. On en peut tirer des conjectures, en considérant avec attention quelle est la tournure habituelle des choses plus grandes, moindres, égales ou semblables. C’est à ce lieu qu’il faut rapporter le résultat, je veux dire ce que produit d’ordinaire chaque chose, comme la crainte, la joie, l’incertitude.

      Les conséquences forment le quatrième lieu que nous avons attribué aux choses. Elles comprennent ce qui dépend du fait, immédiatement ou non. C’est ici qu’il faut considérer quelle est la coutume, quelle est la loi, la formule d’accusation, la manière de poursuivre, l’usage ou l’habitude, l’intérêt ou la haine que l’action inspire, parce que ces moyens peuvent quelquefois conduire à des conjectures et à des soupçons.

      XIII. Il est d’autres soupçons qui naissent tout à la fois et des lieux attribués aux choses, et des lieux attribués aux personnes ; car tout ce qui concerne et la fortune, et la nature, et la manière de vivre, les goûts, les actions, les événements, les discours, les intentions, enfin le physique et le moral, font partie de tout ce qui contribue à rendre un fait probable ou incroyable, et se joignent aux conjectures.

      On doit surtout examiner dans cet état de question, d’abord si le délit est possible ; ensuite, si tout autre que l’accusé peut en être l’auteur ; puis on discute la facilité qu’il a eue de le commettre, point dont nous avons parlé plus haut ; si cette action était de nature à causer des remords, et en même temps quel espoir on avait de la cacher ; enfin la nécessité, qui montre si le fait ou les suites étaient inévitables. Presque tout ceci peut se rapporter à l’intention que nous attribuons aux personnes, comme dans la cause que nous avons établie. Cet abord familier dans la route, la conversation engagée, le choix de la même auberge, le souper commun, voilà pour les antécédents ; la nuit et le sommeil, voilà pour le fait. Le départ de l’accusé, seul, et sans compagnon de voyage ; son indifférence envers un homme avec qui il voyageait comme avec son ami, son épée ensanglantée, voilà pour les suites.

      La plupart de ces détails appartiennent à l’intention. On examine si l’accusé avait étudié avec soin et préparé toutes ses démarches, ou s’il a agi avec assez d’imprudence pour qu’on ne puisse rien soupçonner de criminel dans sa conduite. C’est СКАЧАТЬ