Toutes les Oeuvres Majeures de Cicéron. Ciceron
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Читать онлайн книгу Toutes les Oeuvres Majeures de Cicéron - Ciceron страница 24

Название: Toutes les Oeuvres Majeures de Cicéron

Автор: Ciceron

Издательство: Bookwire

Жанр: Языкознание

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isbn: 4064066373825

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СКАЧАТЬ : « L’amitié est le plus grand des biens ; car elle offre une foule d’amusements. »

      LI. Le quatrième mode de réfutation est d’opposer à un raisonnement solide un raisonnement aussi fort ou même plus solide encore. On l’emploie surtout dans le genre délibératif : nous accordons que l’avis contraire est juste ; mais nous prouvons que le nôtre est nécessaire : nous avouons que ce qu’on propose est utile ; mais nous démontrons que notre conseil est dicté par l’honneur. Voilà ce que nous avions à dire de la réfutation. Il nous reste à parler maintenant de la péroraison.

      Avant la péroraison, Hermagoras place la digression ; et dans cette digression, étrangère au fond de la cause et à l’intérêt du jugement, il veut que l’orateur insère son éloge, blâme son adversaire, ou traite quelque sujet qui lui fournisse, plutôt par l’amplification que par le raisonnement, de nouvelles armes pour attaquer ou se défendre. Si l’on veut considérer la digression comme une partie du discours, on peut suivre le sentiment d’Hermagoras ; car nous avons donné ou nous donnerons à leur place des préceptes pour amplifier, louer ou blâmer. Quant à nous, nous ne jugeons point convenable de compter la digression au nombre des parties du discours, parce qu’il ne faut jamais s’éloigner de sa cause que dans les lieux communs dont nous aurons bientôt à parler. Nous ne croyons pas non plus que l’éloge et le blâme doivent se traiter à part ; et il nous semble plus convenable de les fondre dans les raisonnements. Passons donc à la péroraison.

      LII. La péroraison complète et termine tout le discours. Elle a trois parties : l’énumération, l’indignation et la plainte. L’énumération réunit et rassemble les faits et les arguments dispersés dans le discours ; elle les place sous un même point de vue pour en rappeler le souvenir. Si, en traitant cette partie, vous suivez toujours la même marche, il ne sera pas difficile d’y reconnaître l’art. Pour en effacer jusqu’aux moindres traces, pour prévenir le dégoût, employez la variété. Tantôt, et cette méthode, comme la plus facile, est la plus usitée, récapitulez en les effleurant tous vos raisonnements ; tantôt, et l’on rencontre ici plus de difficultés, vous retracez votre division et les différents points que vous aviez promis de traiter, et vous rappelez les raisons dont vous avez appuyé chacun d’eux. L’orateur quelquefois s’adresse à l’auditoire, et lui demande ce qu’il veut qu’on lui démontre encore, et il ajoute : n Voilà ce que nous vous avons appris, voilà ce n que nous avons prouvé. Ainsi vous rafraîchissez la mémoire de l’auditeur, et vous lui persuadez qu’il ne doit rien attendre de plus.

      Ici vous pouvez, comme nous l’avons dit plus haut, rappeler vos raisonnements à part, ou, ce qui exige plus de talent, y joindre les objections qu’on vous a faites, en reproduisant votre confirmation, et en montrant à chaque preuve comment vous avez réfuté votre adversaire. Ainsi, une courte comparaison rappelle à l’auditoire et la confirmation et la réfutation. Pour tous ces résumés, on a surtout besoin de varier les formes et les tournures du style. Au lieu de faire vous-même l’énumération, de rappeler ce que vous avez dit et en quel lieu vous l’avez dit, vous pouvez la placer dans la bouche de quelque personnage ou de quelque objet inanimé que vous mettez en scène, Voici un exemple de la première manière : « Si le législateur paraissait tout à coup et vous demandait : Pourquoi hésitez-vous encore ? qu’auriez-vous à répondre, quand on vous a démontré ?… » Et vous pouvez alors, aussi bien que si vous parliez en votre propre nom, tantôt passer en revue tous vos raisonnements l’un après l’autre, tantôt rappeler la division, tantôt demander à l’auditoire ce qu’il attend encore, ou comparer vos preuves aux objections de l’adversaire.

      Faites-vous parler une chose inanimée, alors c’est une loi, une ville, un lieu quelconque, un monument, que vous chargez de l’énumération : « Si la loi pouvait parler, ne se plaindrait-elle pas, ne pourrait-elle pas vous dire : Qu’attendez-vous.. encore, juges, quand on vous a démontré que ?… » Et vous avez ici les mêmes ressources. Sous quelque forme que vous présentiez votre énumération, comme vous ne pouvez rapporter vos raisonnements en entier, contentez-vous de rappeler en peu de mots ce qu’ils ont de plus solide ; car il s’agit de rafraîchir la mémoire, et non pas de recommencer le discours.

      LIII. Le but de l’indignation est d’exciter notre haine contre un homme, ou de nous inspirer de graves préventions contre quelque fait. Souvenez-vous d’abord qu’on peut, pour la traiter, employer tous les lieux que nous avons indiqués par la confirmation ; car elle se forme, comme l’amplification, de tout ce qui a rapport aux personnes et aux choses. Cependant nous allons considérer les principes et les lieux communs qui appartiennent à l’indignation en particulier.

      Le premier lieu se tire de l’importance et de la dignité d’une chose, prouvée par l’intérêt qu’y prennent les dieux immortels, ou les hommes dont l’autorité est la plus respectable. Il s’appuie sur la divination, les oracles, les hommes inspirés des dieux, les prodiges, les phénomènes, les réponses des aruspices, aussi bien que sur l’histoire de nos ancêtres, des rois, des cités, des nations, sur l’autorité des sages, du sénat, du peuple et des législateurs. Le second lieu montre, par l’amplification, quels sont ceux que le délit dont on parle intéresse le plus ; si c’est la société entière, ou la majeure partie de la société, ce qui annonce un crime atroce ; ou des supérieurs, c’est-à-dire, ceux qui nous ont fourni le premier lieu commun, celui de la gravité et de l’importance, ce qui est une indignité ; ondes égaux en courage, en fortune, en avantages corporels, ce qui est une injustice ; ou des inférieurs, ce qui est le comble du despotisme et de l’inhumanité. Dans le troisième lieu, on cherche ce qui pourrait arriver, si d’autres imitaient cet exemple ; on montre combien l’indulgence pour ce fait produirait d’imitateurs de cette coupable audace ; enfin, on en développe les funestes conséquences. Le quatrième lieu démontre que bien des gens attendent avec impatience la décision de cette affaire, pour juger, d’après ce qu’on accordera à un coupable, de ce qu’ils pourront se permettre en pareille occasion. Le cinquième prouve que, dans d’autres cas, si l’on se trompe et que la vérité triomphe ensuite, le mal n’est pas irréparable ; mais qu’ici, le jugement une fois prononcé, ni un jugement contraire, ni aucune puissance ne saurait corriger le mal qu’il aurait fait. Le sixième lieu fait voir que le délita été commis à dessein et de propos délibéré ; on ajoute que si l’erreur a quelquefois des droits à l’indulgence, il ne faut jamais pardonner une méchanceté volontaire. Dans le septième lieu, l’horreur, la cruauté, l’atrocité inouïe d’un crime enfanté par la violence toute-puissante, d’un crime qui viole toutes les lois et l’équité naturelle, enflamment le courroux de l’orateur.

      LIV. Le huitième lieu démontre que le crime dont il s’agit n’est point un crime vulgaire, ni même un crime habituel aux plus grands scélérats, mais un forfait inconnu aux hommes les plus cruels, aux nations les plus barbares, aux bêtes les plus féroces : telle est la cruauté envers nos parents, nos enfants, nos époux, nos alliés, envers des suppliants ; au second rang on place les violences envers des vieillards, un hôte, un ami, un voisin, un homme avec qui nous avons passé notre vie ; envers ceux qui nous ont élevés, qui nous ont instruits ; envers un mort, un malheureux digne de pitié, ou un homme illustre, revêtu d’honneurs et de dignités ; envers des gens qui ne peuvent ni attaquer ni se défendre, comme des enfants, des vieillards, des femmes. L’indignation qu’excitent toutes ces circonstances peut allumer, dans le cœur des auditeurs et des juges, la haine la plus vive contre le coupable.

      Le neuvième lieu, en comparant le délit sur lequel on va prononcer avec d’autres délits reconnus comme tels, montre, par la comparaison, combien il est plus atroce et plus abominable encore. Le dixième, en rassemblant toutes les circonstances de l’action, et tout ce qui l’a suivie, fait ressortir, par l’indignation qu’excitent les moindres détails du fait, tout ce qu’ils ont de révoltant et de criminel, et par le tableau frappant qu’il met sous les yeux des juges, leur rend le crime aussi odieux que s’ils l’avaient vu commettre eux-mêmes. Dans le onzième, faites voir que le coupable devait moins qu’un СКАЧАТЬ