Toutes les Oeuvres Majeures de Cicéron. Ciceron
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Читать онлайн книгу Toutes les Oeuvres Majeures de Cicéron - Ciceron страница 18

Название: Toutes les Oeuvres Majeures de Cicéron

Автор: Ciceron

Издательство: Bookwire

Жанр: Языкознание

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isbn: 4064066373825

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СКАЧАТЬ même et tout le pays qui l’avoisine ; enfin, s’il est sacré ou profane, public ou privé ; s’il appartient ou s’il a appartenu ou non à l’accusé.

      Le temps, comme nous l’envisageons ici (car il serait difficile d’en donner une définition générale), est une partie de l’éternité, désignée par les mots d’année, de mois, de jour et de nuit. Il embrasse le passé ; et dans le passé les événements qui, perdus dans la nuit des siècles, nous semblent incroyables, et sont mis au rang des fables, et les événements éloignés de notre siècle, mais qui, appuyés sur le témoignage irrécusable de l’histoire, méritent notre croyance, aussi bien que les événements récents dont chacun peut avoir connaissance, et ce qui a précédé immédiatement, le présent même, et l’avenir qui peut être plus ou moins éloigné. On considère encore d’ordinaire la durée du temps, car souvent il est nécessaire de le comparer avec le fait, pour juger s’il a pu suffire à une action si longue on à tant d’actions différentes. Or, dans le temps on examine l’année, et le mois, et le jour, et la nuit, et la veille, et l’heure, ou enfin quelqu’une de leurs parties.

      XXVII. L’occasion est une partie du temps qui renferme la facilité de faire ou de ne pas faire une action ; c’est ce qui la distingue du temps ; car il est facile de voir qu’ils ne font qu’un genre. Le temps est la durée qui embrasse ou plusieurs années ou une seule année, ou seulement une partie de l’année. L’occasion, à l’idée de durée, joint celle du moment favorable pour agir. Ainsi tous deux appartiennent au même genre, et ne sont point la même chose. Ils diffèrent sous un point de vue, et, comme nous l’avons dit, par l’espèce. L’occasion se distingue en publique, en commune, en particulière : publique, quand elle rassemble toute une ville, comme des jeux, une fête, la guerre ; commune, quand il s’agit d’une chose qui arrive à tout le monde à peu près dans le même temps, comme la moisson, la vendange, l’été, l’hiver ; particulière, quand il s’agit d’un des événements de la vie privée, comme un mariage, un sacrifice, des funérailles, un festin, le sommeil.

      Le mode ou la manière développe les autres détails de l’action, le caractère qu’on lui donne, et l’intention de celui qui l’a faite. On peut y faire entrer, comme subdivisions, la prudence et l’imprudence. La prudence s’appuie des actions publiques et privées, des voies de douceur ou de violence employées pour réussir. L’imprudence, compagne ordinaire des passions, de la colère, de la douleur, de l’amour, et de toute affection semblable, s’emploie dans la justification. Les preuves qu’elle fournit se tirent surtout de l’ignorance, du hasard et de la nécessité.

      Les moyens, dernière partie des accessoires, empêchent ou facilitent l’exécution.

      XXVIII. Par circonstances, on entend ce qui est plus grand, plus petit que le fait dont ils agit, ce qui lui est pareil, égal, contraire, contradictoire ; enfin son genre, son espèce et son issue. La grandeur en plus ou en moins, et l’égalité, se jugent, pour ainsi dire, par la force, l’ordre et la figure de l’affaire. C’est un corps. dont on mesure la taille.

      Les points de comparaison établissent la ressemblance : on les trouve par le rapprochement, et dans la conformité de nature. Deux choses sont contraires quand, placées dans des genres différents, elles sont très éloignées l’une de l’autre, comme le froid et la chaleur, la vie et la mort. Elles sont contradictoires, quand elles répugnent entre elles ; par exemple : « Être sage, n’être pas sage. » Le genre embrasse plusieurs espèces, comme passion, par exemple. L’espèce est une division du genre, comme l’amour, l’avarice. L’issue est la fin d’une action ; on cherche quel en a été, quel en est, quel en sera le résultat. Aussi, pour le trouver plus facilement, faut-il considérer quels sont les effets ordinaires de chaque chose, comme : « La haine naît de l’arrogance ; l’arrogance, de l’orgueil. »

      Les conséquences sont le quatrième point qu’il faut, comme nous l’avons dit, considérer dans les choses. Elles comprennent tout ce qui dépend du fait une fois accompli : d’abord quel nom il faut lui donner ; quels en sont les auteurs, les chefs, les approbateurs, les imitateurs ; quelle est son importance ; quelle est sur ce point la loi, la coutume, la formule d’accusation, les jugements, ce qu’offrent la science et l’art ; ensuite quelle est sa nature ordinaire et habituelle ; s’il est commun, ou rare et extraordinaire ; s’il est soutenu par l’approbation générale ; ou si une semblable action a coutume d’exciter des sentiments de haine ; enfin tout ce qui a un rapport plus ou moins éloigné avec un fait tel que celui qu’on examine. Cherchez aussi avec attention tout ce qu’il peut offrir d’honnête ou d’utile, ce que nous développerons avec plus de détail en traitant du genre délibératif. On attribue aux choses tout ce que nous venons d’indiquer : tels en sont du moins les principaux caractères.

      XXIX. Tout raisonnement tiré des lieux dont nous avons parlé sera ou probable ou nécessaire ; car, pour le définir en peu de mots, un raisonnement est une preuve qui rend un fait probable, ou en démontre la nécessité. Il est démontré nécessaire quand il est impossible de prouver qu’il soit arrivé autrement qu’on le dit ; par exemple : « Si elle est mère, c’est qu’elle a eu commerce avec un homme. » Cette manière de raisonner, qui prouve la nécessité du fait, s’emploie surtout sous la forme de dilemme, d’énumération ou de simple conclusion.

      Le dilemme est un argument qui vous presse de deux côtés : « Si cet homme est un méchant, pourquoi en faire votre ami ? S’il est vertueux, pourquoi l’accuser ? »

      L’Énumération expose plusieurs choses qu’elle nie toutes ensuite, à l’exception d’une seule, dont elle démontre la nécessité. Par exemple : « Il faut que l’accusé ait tué cet homme par haine, par crainte, par espérance, ou pour servir un ami ; s’il n’est animé par aucun de ces motifs, il ne l’a point tué ; car on ne commet point gratuitement un crime. Mais il n’était point son ennemi, il n’avait rien à craindre de lui, rien à espérer de sa mort, indifférente aussi pour les amis de l’accusé. Il ne reste donc rien à conclure, sinon qu’il ne fa pas tué. »

      On appelle simple conclusion la conséquence nécessaire de ce qu’on avance : « A l’époque du délit dont vous m’accusez, j’avais passé la mer ; donc, bien loin de l’avoir commis, je n’ai pas même eu la possibilité de le commettre, » Prenez garde surtout ( car ce serait donner des armes contre vous) que votre preuve n’ait pas seulement la forme d’un raisonnement, une apparence de conséquence nécessaire, mais que votre raisonnement naisse de raisons rigoureusement nécessaires.

      Un fait, vrai ou faux, est probable quand il est naturel ou conforme aux idées reçues, ou qu’il a du moins avec ces idées quelque similitude.

      Ainsi, il est probable, parce qu’il est naturel, que, Si elle est mère, elle aime son fils ; que, « S’il est avare, il tient peu à sa parole. » Il est probable, parce que les idées généralement répandues doivent faire admettre cette probabilité, que : « L’impiété est punie dans les enfers. » Et, par la même raison, il est probable encore que : « Les philosophes ne reconnaissent point la pluralité des dieux. »

      XXX. La Similitude s’établit surtout entre des choses contraires, pareilles, ou qui ont le même principe. Exemple, des contraires : « Si l’on doit pardonner un tort involontaire, doit-on de la reconnaissance à un service forcé ? » De choses pareilles : « Si une côte sans port n’offre point d’asile aux vaisseaux, un cœur sans bonne foi n’offre point de sûreté à l’amitié. » Dans les choses qui ont le même principe, on établit ainsi la probabilité : « S’il n’y a point de honte pour les Rhodiens d’affermer leur port, il n’y en a point n pour Hermacréon d’en prendre le bail. » Les probabilités sont plus ou moins fondées ; elles peuvent être, ou réelles, comme : « Une cicatrice est la preuve d’une blessure ; » ou vraisemblables, comme : « Une chaussure poudreuse indique qu’on СКАЧАТЬ