Toutes les Oeuvres Majeures de Cicéron. Ciceron
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Читать онлайн книгу Toutes les Oeuvres Majeures de Cicéron - Ciceron страница 14

Название: Toutes les Oeuvres Majeures de Cicéron

Автор: Ciceron

Издательство: Bookwire

Жанр: Языкознание

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isbn: 4064066373825

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СКАЧАТЬ que le délibératif et le démonstratif ne sont ni la question ni une partie de la question. Et soit qu’il appelle question les premiers moyens dont s’appuie l’accusateur ou la première défense de l’accusé, il se trouve toujours dans le même embarras ; car il rencontre toujours les mêmes écueils.

      Ensuite, une cause de conjecture ne peut à la fois, sur le même point, et dans le même genre, être cause de conjecture et cause de définition. D’un autre côté, une cause de définition ne peut à la fois, sur le même point, et dans le même genre, être cause de définition et cause de récusation. Nulle question enfin, nulle partie de question ne peut en contenir une autre, parce que chacune d’elles est prise en elle-même, et considérée isolément d’après son essence. Ajoutez-en une nouvelle, le nombre des questions est augmenté, mais la question n’a pas plus d’étendue. Mais une cause délibérative renferme ordinairement, sur le même point, et dans le même genre, une et quelquefois plusieurs questions de conjecture, de genre, de définition et de récusation. Elle n’est donc ni la question elle-même, ni une partie de la question. Il en est de même pour le démonstratif. Il faut donc les considérer comme des genres de cause, et non comme des espèces de quelque état de question.

      XI. Ainsi, ce que nous appelons question de genre renferme deux parties : la question juridiciaire, qui discute le droit et le tort, qui décide si l’on mérite peine ou récompense ; la question matérielle, où l’on examine tout ce qui appartient au droit civil et à l’équité. Cette dernière est du domaine des jurisconsultes.

      La question juridiciaire se subdivise elle-même en absolue et en accessoire. Elle est absolue quand elle renferme l’examen du droit ou du tort ; accessoire, si la défense, faible par elle-même, s’appuie sur des moyens étrangers au fond de la cause. Elle offre alors quatre chefs : l’aveu du crime, le recours, la récrimination et l’alternative. L’accusé, en avouant le crime, implore-t-il son pardon, c’est l’aveu du crime. Alors il emploie ou le défaut d’intention ou la déprécation. Par le défaut d’intention, il convient du fait, sans s’avouer coupable, et rejette la faute sur son imprudence, sur le hasard, sur la nécessité. Par la déprécation, l’accusé avoue son crime, et convient même de la préméditation, mais il implore la pitié des juges. Il est très rare de pouvoir employer ce moyen. Par le recours, on se disculpe en rejetant l’accusation sur un autre, en démontrant que la faute ne saurait retomber sur nous. On y parvient en imputant à autrui ou la cause ou le fait : la cause, quand nous avons obéi à une puissance, à une autorité étrangère ; le fait, quand on dit qu’un autre a dû ou a pu commettre la faute. Dans la récrimination, on soutient qu’on a eu droit d’agir comme on l’a fait, parce qu’on a été injustement provoqué. Si l’on allègue que l’action incriminée avait pour but quelque autre action utile ou honorable, on emploie l’alternative.

      Dans la quatrième question, que nous appelons de récusation, il s’agit de connaître si l’accusateur a droit d’intenter son action, s’il l’a fait devant le tribunal, suivant la loi, dans la forme et dans le temps convenables ; enfin, si quelque irrégularité peut faire porter la cause devant un autre tribunal, ou annuler l’accusation. Hermagoras passe pour l’inventeur de cette question ; non qu’une foule d’orateurs ne s’en soient servis avant lui, mais parce qu’elle avait échappé aux premiers rhéteurs, et qu’ils ne l’avaient point mise au nombre des questions. On a, depuis, contesté souvent à Hermagoras l’honneur de cette découverte, moins, je crois, par ignorance (la chose est assez évidente par elle-même) que par jalousie, et par envie de nuire à sa réputation.

      Nous avons fait connaître et les questions et leurs différentes parties. Il nous sera plus facile de donner des exemples de chacune d’elles quand nous traiterons des arguments qui leur conviennent ; et la méthode des arguments sera aussi plus claire, quand on pourra l’appliquer sur-le-champ au genre et au caractère de la cause.

      L’état de question une fois établi, il faut examiner si la cause est simple ou complexe. Quand elle est complexe, elle peut se composer de plusieurs questions, ou renfermer une comparaison. Elle est simple, quand elle ne contient qu’une seule question absolue ; par exemple : « Déclarerons-nous la guerre aux Corinthiens, ou non ? » Dans la cause complexe, composée de plusieurs questions, on a plusieurs points à examiner ; par exemple : « Faut-il détruire Carthage, la rendre aux Carthaginois, ou bien y envoyer une colonie ? » Dans la cause complexe par comparaison, on examine et l’on discute de deux partis lequel est le plus avantageux, lequel est préférable ; par exemple : « Doit-on envoyer une armée en Macédoine,contre Philippe, pour défendre nos alliés, ou la faire rester en Italie, afin d’avoir le plus de forces possible pour combattre Annibal ? »

      XIII. Il faut ensuite examiner si la discussion porte sur le raisonnement ou sur le sens littéral, c’est-à-dire, sur ce qui est écrit. Ce dernier genre de cause se divise en cinq espèces, qu’il ne faut pas confondre avec les questions. Tantôt les expressions de l’auteur de l’écrit ne semblent pas d’accord avec son intention ; tantôt deux ou plusieurs lois sont en contradiction, ou bien le texte a deux ou plusieurs sens différents ; ou l’on peut déduire de ce texte ce qu’il n’exprime point ; ou enfin, comme dans la question de définition, on peut n’être point d’accord sur la valeur des termes. Ainsi la première espèce s’occupe du sens littéral et de l’intention de l’auteur de l’écrit ; la seconde, des lois contradictoires ; la troisième, des termes ambigus ; la quatrième, de l’analogie ; et la cinquième, de la définition. Dans les causes de raisonnement, la question ne porte pas sur le sens littéral, mais sur la manière d’argumenter.

      Dès qu’on a examiné le genre de la cause, posé l’état de la question, distingué si elle est simple ou complexe, si elle porte sur le sens littéral ou sur un raisonnement, il faut trouver le point de discussion, le raisonnement, le point à juger, et la preuve confirmative. Tout cela doit naître de l’état de la question. Le point de discussion est le débat produit par le choc des causes : Vous n’aviez point le droit de le faire. — Je l’avais. Le choc des causes établit l’état de la question. C’est donc de l’état de la question que naissent ces débats que nous appelons points de discussion : « Avait-il droit de le faire ? » Le raisonnement est ce qui constitue la cause : ôtez-le, il n’y a plus de débat. Ainsi, pour nous en tenir à un exemple facile et connu : Oreste est accusé d’avoir tué sa mère. S’il ne répond point : « J’en avais le droit, parce qu’elle avait tué mon père, » il ne peut se défendre ; et sans défense, il n’y a point de débat. Le raisonnement sur lequel reposera sa cause sera donc celui-ci : « J’en avais le droit, parce qu’elle avait tué Agamemnon. » De l’attaque et de la défense naît le point à juger. Et pour continuer à nous servir de l’exemple d’Oreste, s’il donne pour raison : « Elle avait tué mon père. — Mais, réplique l’accusateur, était-ce à vous, à son fils, de lui donner la mort ? Fallait-il punir un crime par un crime ? »

      XIV. Le développement des raisons produit ce chef Important que nous appelons point à juger : « Oreste a-t-il eu le droit de tuer sa mère, parce qu’elle avait tué le père d’Oreste ? »

      La preuve confirmative est la plus ferme défense de l’accusé ; elle détermine surtout le point à juger. Ainsi Oreste peut dire : « Les sentiments de ma mère pour son époux, pour moi-même, pour mes soeurs, pour notre empire, pour la gloire de notre famille, étaient tels, que ses enfants avaient plus que tout autre le droit de la punir. » Telle est la manière de trouver dans tout état de question le point à juger. Néanmoins, dans la question de conjecture, comme il n’y a pas de raisonnement, puisqu’on n’accorde pas le fait, le point à juger ne peut naître du développement des raisons. Alors le point de discussion et le point à juger ne forment nécessairement qu’un. Le fait existe. — Il n’existe pas. — Existe-t-il ? Autant il y a dans une cause d’états ou de subdivisions d’états de question, autant il doit nécessairement y avoir de points de discussion, de raisonnements, de points à juger et de preuves confirmatives.

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