Название: Perdus Pour Toujours
Автор: Nuno Morais
Издательство: Tektime S.r.l.s.
Жанр: Героическая фантастика
isbn: 9788835424628
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L’examen des cadavres a constaté qu’ils ont été sauvagement attaqués par des chiens et ensuite déchiquetés à coup de machette, de manière bestiale et cruelle, rendant difficile leur identification. Aucun document n’a été retrouvé sur les cadavres ni aux alentours de l’endroit où ils gisaient. Les seuls indices servant à leur découverte étant la déclaration de disparition faite par la femme du Docteur Kabanishi, ainsi que la comparaison des dents avec les dossiers dentaires de ce dernier, qui a permis son identification et par extension celle des deux autres enquêteurs. (...) Cependant, la police ne pense pas que ce crime horrible soit en rapport avec l’enquête en cours sur les adoptions illégales, puisque que l’on a retrouvé des restes d’héroïne dans les vêtements des deux européens.
Selon un porte-parole de la police, nous faisons face à un cas classique de « règlement de compte », ou peut-être à la découverte malheureuse de la part des enquêteurs d’une bande de trafiquants en pleine activité (la zone la plus au nord-est du Brésil est traversée par des routes de passages entre les diverses zones de cultures de drogues de la Colombie, du Pérou et de la Bolivie et est donc difficilement surveillée par l’armée), étant donné que dans tous les cas, le résultat aurait été le même. Aucune enquête spéciale n’est actuellement en cours, à part bien sûr l’enquête habituelle pour homicide. (...) »
Drogues ? Trafiquants ? Je ne m’appelle par Sherlock, mais s’il y a une chose qui me paraît avoir été rajoutée, c’est l’héroïne qui a soi-disant été retrouvée sur les vêtements. Enfin, je ne remets pas en cause ce qu’il s’est passé, mais cela me paraîtrait très étrange que cela n’est pas été mis ici exprès. Les restes de drogue trouvés sont extrêmement pratiques pour détourner l’attention et dénigrer le travail réalisé par Ferrara, Lentz, et Kabanishi à Manaus. De plus en plus curieux.
L’avertissement pour attacher les ceintures m’a totalement pris au dépourvu, je n’ai pas vu le temps passer. Becca dort à mes côtés avec la tête appuyé sur un coussin, fatiguée de regarder par le hublot à la recherche de canards et d’avions pour raconter à ses amis une fois de retour. Je vérifie qu’elle a encore sa ceinture attachée et la laisse dormir. L’avion descend de plus en plus en direction de Madère, après être passé au-dessus de Porto Santo qu’on peut observer à notre gauche, et survole l’extrême est de l’île, que le commandant appelle Ponta de São Lourenço.
Il parcourt l’île le long de la côte, passe au-dessus de l’aéroport et fait demi-tour au-dessus de la mer pour venir atterrir dans le sens ouest-est, à nouveau le long de la côte. La vue est impressionnante, à droite de l’avion on voit ce qui semble être un versant continu de montagnes qui sortent pratiquement de la mer, il n’y a pas de plages dignes de ce nom, seulement des criques de galets, dont l’une d’elles est occupée par la petite ville de Santa Cruz, où l’on peut voir des maisons, un grand nombre de maisons, de toutes les tailles et de différents modèles et toutes très rapprochées les unes des autres, au milieu d’une mer de vert que n’en finit plus.
Si l’on ne se trouvait pas dans un avion, on pourrait presque penser que l’on parcourt une autoroute élevée dans un pays montagneux, tellement nous volons si près de l’île. Becca se réveille avec la trépidation d’approche à la piste d’atterrissage et me donne la main.
L’avion se balance d’une aile à l’autre tandis que le pilote cherche la meilleure approche entre les vents contraires qu’il doit affronter. Finalement, il se dirige sur la piste, tape sur le goudron tout en douceur, et inverse immédiatement les réacteurs, ce qui provoque un bruit assourdissant et entraîne une bruyante salve d’applaudissements de la part des passagers habituels.
En un peu moins de vingt minutes, nous récupérons les valises et nous retrouvons au début d’une énorme file de taxis jaune canari aux liserés bleus, au milieu d’une journée ensoleillée, avec un ciel bleu et une température assez agréable. Nous montons ainsi dans le premier taxi, une combi Renault Laguna, où le chauffeur commence immédiatement à nous parler en allemand, en disant que personne ne connait aussi bien l’île que lui et que prévoir une excursion dans son taxi est mieux que de prendre un autobus. Je l’interromps pour lui dire où nous voulons aller, évidement je lui parle en portugais, ce qui le laisse stupéfait.
« Veuillez m’excuser, je ne pensais pas que vous étiez portugais. Vous ne ressemblez pas à un portugais. » Me dit-il avec un accent de Madère très prononcé. Ce n’est pas grave, lui dis-je sans le corriger. Cependant, je n’ai jamais pensé ressembler à un allemand non plus. « Alors, vous venez passer des vacances ? Vous allez jouer au golf ? Vous allez avoir beau temps. Si vous avez besoin de vous déplacer quelque part, téléphonez-moi, je m’appelle Marco, voici mon numéro de portable. »
L’homme insiste, mais il est vrai qu’au vu de la file d’attente à l’aéroport, plus tu gardes des clients, plus tu gagnes de l’argent. Je garde sa carte et promets de lui téléphoner si je souhaite faire une excursion, mais que je n’aurai probablement pas le temps. « Ah, vous êtes ici pour le travail, pour le séminaire, c’est bien ça ? Aujourd’hui, beaucoup de personnes sont arrivées, et je n’ai fait que ça, quatre transferts, deux au casino et deux au Reid’s. » Il continue à parler du grand nombre de participants au séminaire, mais comme je ne semble pas intéressé, et je ne le suis vraiment pas, il finit par se taire et me laisse apprécier le paysage. Becca est assise à côté de moi, toute silencieuse, avec la ceinture de sécurité bouclée et le regard perdu sur un point quelconque à droite de la voiture. « Qu’est-ce que tu regardes Becca ? » Je lui parle doucement en portugais, peut-être que ce malheureux parle suédois et va vouloir commencer une nouvelle conversation. « Rien, je regarde juste les maisons et les les a’b’es. Tu penses qu’elles pou’aient tomber en bas de la montagne ? » Je lui réponds que non, qu’elles sont en sécurité, mais je comprends sa crainte, il y a des maisons qui semblent véritablement pendues au versant.
En vingt minutes nous arrivons à l’hôtel. Je paye l’homme, lui demande un reçu et lui laisse la monnaie. « Ne m’oubliez pas », me dit-il à nouveau en faisant un signe de la main au concierge de l’hôtel. Nous passons la porte tournante, deux fois, car Becca trouve cela très drôle et nous dirigeons à droite vers la réception. « Guten tag, hërtzlich wilkommen zum Pearl Bay Resort Hotel ! » nous adresse alors une jeune fille très sympathique derrière son comptoir en marbre. Je me suis réveillé avec une tête d’allemand ce matin ou quoi ? « Bonjour, j’ai une réservation au nom de Carl Nebuloni. » Elle rougit alors jusqu’aux oreilles. « Je vous demande pardon, monsieur Nebuloni, je ne savais que vous étiez portugais. Vous me paraissiez allemand. »
L’un n’exclut pas obligatoirement l’autre, j’allais d’abord le lui dire, puis change d’idée et lui rétorque : « Je sais, on me l’a déjà dit aujourd’hui. » Je change de sujet. « Va-t-il faire beau temps aujourd’hui ? » Soulagée de ne pas m’avoir vexée avec son erreur, la jeune fille, dont l’étiquette sur la chemise indique qu’elle s’appelle Micaela, sourit et me dit qu’il va faire très beau, confirmant ainsi le rapport du chauffeur de taxi. Elle nous donne les cartes magnétiques qui servent de clé, nous souhaite СКАЧАТЬ