Название: Perdus Pour Toujours
Автор: Nuno Morais
Издательство: Tektime S.r.l.s.
Жанр: Героическая фантастика
isbn: 9788835424628
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Ma journée commence à l’heure habituelle avec les exercices qui font partie de ma routine matinale depuis déjà quelques mois. Je n’arrive pas à me concentrer, je pense sans cesse à l’histoire de Lentz et de Ferrara et à cause de cela je n’arrive pas à finir avant sept heures. Je dois recommencer plusieurs fois du début car je ne me rappelle pas du nombre où j’en suis, une pénitence qui a pour objectif d’améliorer ma mémoire et ma concentration, mais qui ne me sert vraiment à rien aujourd’hui.
Je laisse Becca dormir car, même si elle n’a pas passé une mauvaise nuit, c’est toujours du repos de gagné. Je prends mon petit-déjeuner et fais nos deux valises. Enfin, je mets mes affaires dans la valise et laisse les siennes sur le lit afin qu’elle les approuve (ou pas). Au milieu de sa chambre, je dispose sa petite valise à roulettes du Petit Spirou afin qu’elle puisse apporter quelques jouets et des poupées pour passer le temps là-bas.
Je décide d’aller prendre ma douche avant de réveiller Becca et quand j’entre dans la salle de bains et que je vois mon reflet dans le miroir je choisis de raser ma barbe. Je me mouille le visage avec de l’eau chaude, je me masse avec une crème à base d’huile d’eucalyptus, je mets de la crème au menthol, germe de blé et lanoline dans un bol en porcelaine et je fais mousser à l’aide d’une brosse en vison.
J’attends quelques minutes pour bien laisser la crème pénétrer dans ma peau et me couvre ensuite le visage de mousse. J’attends à nouveau quelques minutes de plus avant de me raser et répète ensuite l’application de la crème d’huile d’eucalyptus avant de me masser le visage avec de la Floïd – une lotion après-rasage que mon grand-père m’envoie de Madrid avec une régularité sans nom, alors que je lui ai déjà dit des centaines de fois que je pouvais l’acheter ici aux grand-magasins du Corte Inglés. Cela pourrait sembler n’être qu’une coquetterie dans ma routine, mais s’il m’était impossible il-y-a quelques années de me raser sans que cela m’irritait la peau, maintenant je peux le faire, selon les envies, deux fois par jour sans problème.
J’expédie la douche en cinq minutes, je me sèche et vais m’habiller dans ma chambre. La météo à Madère est plus chaude et plus humide qu’à Lisbonne, je me décide ainsi à porter un costume deux pièces printanier en lin de Tasmanie marron clair, je mets des sous-vêtements beiges, des chaussettes ocres et une chemise dans les tons de jaune en coton à carreaux avec des boutons au col et aux surpiqures jaune foncé. La cravate est en soie épaisse vert foncé avec des dessins géométriques ocres assortis aux couleurs de la chemise et du costume. Je mets des chaussures marron clair à lacets, mais je remarque qu’elles ont besoin d’être cirées. Je vais alors dans le cellier chercher le pot de cirage. Rapidement et avec attention, pour ne pas me tacher, je cire les chaussures, leur redonnant brillance et éclat, puis les enfile à nouveau. Je retourne dans la salle de bains pour me laver les mains et j’analyse alors mon reflet dans le grand miroir et satisfait du résultat, je vais réveiller Becca.
Je ne mets pas longtemps à la réveiller car elle se rappelle qu’aujourd’hui nous prenons l’avion. Elle commence à sauter sur le lit et je dois lui dire d’arrêter. Je l’emmène ensuite dans la salle de bains, elle prend sa douche, je la laisse toute seule, faire comme elle le souhaite – ça n’est pas un travail très bien fait et cela dure la plupart du temps plus qu’il ne faudrait, mais elle se sent grande alors je la laisse faire.
Je la prends dans mes bras pour l’emmener dans le salon et lui sers son petit-déjeuner accompagné de tonnes et de tonnes de questions sur l’avion et sur Madère. Nous allons ensuite dans sa chambre pour choisir les vêtements qu’elle va mettre. Étrangement aujourd’hui ça n’a pris que très peu de temps – cela doit être dû à l’excitation du voyage inattendu – de plus, elle n’a pas critiqué ce que j’avais mis de côté pour elle. Pendant qu’elle reste dans sa chambre pour choisir les jouets qu’elle va prendre, je vais finir la valise que je dispose ensuite à côté de la porte d’entrée. Je vais pour mettre mon téléphone professionnel dans ma sacoche, mais je me dis qu’il est mieux de prendre mon téléphone personnel et de laisser celui du bureau à la maison.
Il reste encore une heure avant l’arrivée du taxi, nous avons donc le temps de nous asseoir et de lire un livre de contes de fées. Parmi les nombreuses questions, la plupart n’ayant aucun rapport avec l’histoire, j’arrive presque à lire Cendrillon en entier avant que l’on ne frappe à la porte.
La course en direction de l’aéroport est, comme je m’y attendais, une longue marche au milieu des flux de circulation de l’heure du déjeuner. Un accident entre trois voitures à côté de la station-service Repsol, avec des ambulances et une voiture de police également arrêtées au milieu de la Segunda Circular, n’aide en rien à ce que nous allions plus vite.
Au bout de quarante minutes, nous pouvons enfin sortir la valise du coffre de la Mercedes pour la mettre sur un charriot qu’un autre voyageur me donne directement. Je paye le taxi en lui laissant un pourboire et lui demande un reçu, j’assieds Becca sur la valise et nous partons en direction du check-in.
« Neboloni, vous me dites monsieur ? Il me semble ne voir aucune réservation à ce nom. Avez-vous le code ? » Je lui montre le post-it vert de Gabriela et j’attends qu’elle nous trouve sur son écran. Au bout de quelques minutes elle finit par nous trouver « Ah, Nebuloni... », s’exclame-t-elle finalement en accentuant sur le « u », malgré le fait de lui avoir épeler mon nom à deux reprises. Elle étiquette la valise et nous donne les deux cartes d’embarquement. « Porte sept à 12h40. Bon voyage. » Je donne la main à Becca et nous allons jusqu’à une boite aux lettres y déposer le courrier pour Beauchamp. Nous passons ensuite le contrôle de sécurité et nous promenons dans les boutiques jusqu’à l’horaire d’embarquement.
Les bras pleins de jouets et de peluches, on m’a demandé ma carte d’identité trois fois et la carte d’embarquement presque autant. Comme si j’avais changé d’identité avec quelqu’un qui serait discrètement arrivé en parachute dans l’aéroport entre deux contrôles, nous nous asseyons au premier rang alors que l’avion était sur le point de partir sans nous. Becca a le sourire jusqu’aux oreilles. Je me demande pendant quelques minutes comment a-t-elle pu me convaincre de lui acheter autant de choses. Et avec tout cela j’ai oublié de m’acheter le journal ! Heureusement dans le vol il y a de nombreux étrangers et j’arrive à avoir en plus du Diário de Notícias et du International Herald Tribune, Le Monde et le Corriere della Sera, que je me prépare à lire après avoir mangé la moitié de mon déjeuner et avoir aidé Becca à manger le sien.
Le Tribune et le DN d’aujourd’hui ont dédié une partie de leurs unes à la décision du gouvernement mozambicain d’ajouter l’anglais au portugais comme langue officiel du pays, prétextant des liens commerciaux et une participation à la communauté britannique. Je n’y trouve qu’un petit article de Reuters à propos de l’affaire du Brésil, semblable au bulletin d’Euronews, court et factuel.
Le Monde écrit également sur le Mozambique, spécule sur une éventuelle indépendance des Açores et un futur rapprochement de l’archipel avec les États-Unis mais ne mentionne rien sur le Brésil.
Il n’y a que le Corriere qui aborde cette affaire avec plus de détails. Avec un court paragraphe en une, qui renvoie à l’intérieur du journal, il lui est dédié une demi-page dans la rubrique internationale entre une analyse sur la situation en Irak et l’interview d’un avocat luso-américain, président du mouvement pour l’indépendance des Açores, dont le siège est situé à Washington.
Après une analyse biographique du Docteur Ferrara et du travail accompli par l’IEPE, le Corriere poursuit en disant qu’elle « s’était rendue au Brésil et plus précisément СКАЧАТЬ