Название: Perdus Pour Toujours
Автор: Nuno Morais
Издательство: Tektime S.r.l.s.
Жанр: Героическая фантастика
isbn: 9788835424628
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La chambre est décorée dans des tons pastel de rose et de vert, du sol au plafond, et possède un mobilier en bois clair qui rehausse la luminosité rentrant par la fenêtre. J’ouvre les portes du balcon avec vue sur la baie de Funchal, comme je l’avais demandé et vais dehors alors que Becca a déjà enlevé ses chaussures, ses chaussettes et son pantalon et est en train de sauter sur le lit. Devant moi, à gauche, se trouve le rocher du Reid’s, l’hôtel le plus célèbre de Madère, avec une longue liste de célébrités y ayant résidées depuis son ouverture, il y a plus de cent ans. Au fond, encore à gauche, je peux admirer la baie de Funchal ainsi qu’une partie de la marina et en continuant au loin, le reste de l’île, jusqu’où elle se courbe vers l’intérieur.
À ma droite, il n’y a que la mer. Telle que je m’en souvenais lorsque j’étais venu ici avec mes parents il y a quelques années. Je m’assieds sur l’un des fauteuils en osier, pose mes pieds sur la balustrade et reste à écouter la mer tandis que Becca s’amuse à lancer les coussins d’un lit à l’autre.
Je reste ainsi pendant une demi-heure et appelle ensuite Gabriela pour lui dire qu’elle peut m’appeler sur mon numéro personnel si elle a besoin de quelque chose.
« Ne t’inquiète pas Chef, tu vas voir, je n’aurai pas besoin de toi. Tout est sous contrôle. Profite bien du séminaire pour te reposer et ces choses-là sont parfois plus utiles que l’on y pense. » Comme d’habitude, elle voit juste, ce qui me fait penser à Gomez, tant qu’il aime bien se reposer, que peut-il bien faire pour ne pas vouloir venir ici. Curieux, je demande à Gabriela.
« Tu as vu PIG aujourd’hui ? » La réponse me laisse abasourdi.
« Non, à ce qu’il parait, il a pris un vol pour Bâle ce matin. Susana m’a dit qu’il a une réunion avec un client, tu ne le savais pas ? » Je lui réponds que non, mais que cela ne me surprend pas, après tout, il n’y a que Gomez qui connaît ses clients, même que, au final, ce soient quand même des clients du cabinet. Je lui dis au revoir et retourne dans la chambre où Becca a presque entièrement défait les deux lits à force de sauter. J’admire son énergie, mais fais semblant de ne pas être content.
« Becca, regarde ce que tu as fait, et maintenant, où va-t-on dormir ? » Elle arrête immédiatement de sauter et me regarde d’un air triste. « Tu dois m’aider à remettre les lits en ordre pour que nous puissions dormir, sinon demain nous allons nous réveiller très fatigués, tu comprends ? » Elle me fait un signe de la tête pour me dire oui. Une fois que cela est dit, elle saute par terre et durant les dix minutes suivantes, m’aide à étendre les draps et à remettre correctement les couvertures sur les lits, jusqu’à qu’ils ressemblent plus ou moins à ce qu’ils étaient quand nous sommes arrivés.
Avec tout ça, il est déjà quatre heures, l’heure du gouter. Je remets ses vêtements à Becca, et nous partons à la recherche d’un endroit pour manger.
En passant à la réception, je demande à Micaela si l’hôtel possède un service de baby-sitter et elle me dit que oui. J’en réserve une à partir de demain et jusqu’à vendredi, afin de s’occuper de Becca lorsque je serai au séminaire. Nous sortons par la droite de l’hôtel, grimpons la pente raide jusqu’à la route et continuons à gauche par la promenade, le long de la route dite Monumentale.
Nous passons devant un restaurant qui devait, auparavant, être la maison de quelqu’un, une autre vieille maison aujourd’hui adaptée en un pub irlandais, un énorme hôtel, encore un restaurant, une agence immobilière, tout cela jusqu’à un croisement de plusieurs rues où à droite il semble y avoir un amas de magasins parmi lesquelles une cafétéria. Nous nous rendons devant mais cela ne me paraît pas être le lieu adéquat, je regarde autour de moi et ne vois rien d’autre qui le soit. Nous retournons donc à l’hôtel pour aller au bar de la piscine, où j’ai vu qu’ils servaient des choses que Becca apprécie.
Quand nous repassons devant la réception Micaela m’appelle pour me dire qu’ils ont déjà contacté une baby-sitter mais que la seule personne disponible est étrangère, qu’elle ne parle pas très bien portugais. Je lui dis que ce n’est pas bien grave tant qu’elle s’entend bien avec Becca, mais lui demande tout de même sa nationalité.
« C’est une jeune fille suédoise qui vit ici avec ses parents. Elle est très gentille. J’espère que votre fille va bien s’entendre avec elle. »
J’essaye de rester sérieux et ne pas rire, mais la coïncidence est vraiment incroyable. Qui pourrait croire que la seule baby-sitter disponible sur Madère est suédoise. Cela va être amusant. Je ne dis rien à Becca pour voir sa réaction lorsque la jeune fille lui parlera suédois.
« Ne vous inquiétez pas Micaela, je suis sûr que cela va très bien se passer » lui dis-je. Même si je n’en suis pas si sûr, ce n’est pas juste parce que quelqu’un parle une langue qu’elle connaît que Becca acceptera cette personne, mais nous ne pourrons découvrir cela que demain.
Nous descendons à la piscine, nous asseyons sur une des tables du bar et je commande alors un jus de pomme et un toast de pain grillé pour Becca et une bouteille d’eau pour moi. Mais lorsque je sens le soleil taper sur mon dos, je change d’idée et rappelle le barman pour prendre une chope de bière. Il n’y a rien de mieux qu’une bière bien fraîche lorsque le soleil chauffe.
La petite boit le jus de pomme et mange le toast en un clin d’œil. Je lui demande si elle veut autre chose. « Oui, mais ze ne veux pas un toast. Ze veux gâteau. » Je commande le seul gâteau qui selon moi pourrait lui plaire, une queijada, mais ce n’est pas le cas. Le second jus de pomme, en revanche, a suivi le même chemin que le premier. Néanmoins, c’est mieux ainsi, qu’elle ne mange pas trop maintenant, sinon elle ne voudra rien dîner. Quand je finis de boire ma bière, un bon moment après que le second jus de pomme ait disparu, je fais un gribouillis sur l’addition, écris notre numéro de chambre et nous sortons à nouveau de l’hôtel, cette fois à droite de la route Monumentale.
Nous nous promenons en direction du centre pendant un petit bout de chemin mais je vois que Becca commence à être fatiguée, nous prenons donc un taxi.
Nous descendons sur une place dans la vieille ville et faisons un petit tour dans les rues étroites remplies de maisons collées les unes aux autres, comme si l’une s’appuyait sur la suivante et vice versa. Certaines restaurées, d’autres à restaurer, avec des odeurs de peinture et de ciment frais dominant la chaleur tiède de cette fin d’après-midi. Nous trouvons beaucoup de restaurants ainsi que d’auberges rénovées et décorées dans le but de paraître plus anciens et usés, tels que les touristes aiment voir quand ils visitent des sites considérés comme typiques, et, aux étages supérieurs, des logements des gens que y habite, et quelques bureaux.
Nous passons par le marché, qu’à cette heure est fermé, puis traversons une rivière par un pont qui se trouve sur notre chemin. Nous descendons le long de la rive, pour jeter un coup d’œil à une place où trône une statue en hommage à l’autonomie de l’archipel, puis reprenons par un chemin qui longe la baie et continuons à droite. Becca me dit alors qu’elle est fatiguée, nous nous asseyons donc sur un des bancs en bois peints en vert, tournés vers la mer et disposés le long du chemin.
La marée est en train de monter et l’eau arrive déjà près du mur, même si l’on ne voit pas trop encore jusqu’où elle peut aller. Le vent vient du large et apporte avec lui les odeurs de la mer qui rendent cette fin d’après-midi СКАЧАТЬ