Perdus Pour Toujours. Nuno Morais
Чтение книги онлайн.

Читать онлайн книгу Perdus Pour Toujours - Nuno Morais страница 7

Название: Perdus Pour Toujours

Автор: Nuno Morais

Издательство: Tektime S.r.l.s.

Жанр: Героическая фантастика

Серия:

isbn: 9788835424628

isbn:

СКАЧАТЬ le caractérise, de quelqu’un qui pense être le roi du monde. Il arbore un demi-sourire sous ses yeux bleu clair sans expression qui élargissent encore plus son visage dodu, au milieu duquel trône un énorme nez rouge. Ses cheveux blonds sont tirés sur la droite afin de tenter de cacher une désertification capillaire avancée qui lui domine le haut de la tête, mais sans grand résultat. Il porte un costume bleu foncé, une chemise blanche aux manchettes simples avec des boutons chers, mais de mauvais goût, ornés d’un motif nautique, une cravate en soie bordeaux YSL, attachée d’un nœud simple que pourrait être mieux fait, où divers types de nœuds marins y sont apparemment brodés en relief, une ceinture en écailles et des chaussures Church’s noires, pas très bien cirées. Son ventre lui tombe abondamment sur la ceinture et le costume, qui, bien qu’il soit habilement taillé, lui pouvait aller mieux. Il passe sa vie à dire qu’il est au régime, mais comme il ne fait rien de plus, il oscille seulement entre gros et plus gros.

      Il traverse l’espace entre la porte et mon bureau en acajou des années trente, il s’assied sur un des vieux fauteuils en cuir où, avant avec mon père, et maintenant avec moi, ont l’habitude de s’asseoir les clients qui collaborent avec nous depuis l’époque de mon oncle-grand-père, et dit, « Vous êtes encore ici ? À l’heure à laquelle vous arrivez, vous pourriez déjà être sur le chemin du retour. » Il se met à rire tout seul de sa propre blague et sans attendre il continue sur un ton qui lui parait plus sérieux : « Tenez, une chose, Carl (il n’arrive pas à m’appeler Kalle), vous n’avez pas grand-chose à faire, n’est-ce pas ? Il vit avec l’idée qu’il n’y a que lui qui travaille réellement.

      « Et bien si vous voulez vraiment que je vous dise… » Mais il ne me laisse pas poursuivre.

      « Je suppose que non, je suppose que non. Vous devez ainsi avoir énormément de temps libre. Mais je vais vous donner de quoi faire. Bien, comme vous le savez, un séminaire sur le futur des zones d’exonération fiscale dans le cadre de la coopération internationale croissante contre le trafic de drogues, le blanchiment d’argent et le financement des groupes terroristes qui se sont vérifiés ces dernières années, a lieu à Funchal de mercredi à vendredi. Le bureau y est inscrit et j’étais supposé y aller, mais j’ai un empêchement (probablement une fête chez un mondain quelconque avec le droit à sa photo dans une revue) et je me vois dans l’impossibilité de m’y rendre. Que diriez-vous d’y aller ? Ce genre d’évènement est très intéressant, vous pourriez y rencontrer énormément de gens originaires de différents pays et comme vous parlez toutes ces langues vous allez sûrement adorer. »

      Je pense d’abord à lui dire non sans entrer dans les détails, mais finalement je change d’avis : « Vous avez sûrement raison, mais n’oubliez- vous pas un petit détail ? » Il me regarde comme un âne, sans comprendre de quoi je parle.

      « Quel détail ? » Cet homme est vraiment bête, ou alors il fait semblant : « Becca », lui dis-je en soupirant et à lui de me répondre : « Mais vous n’avez pas de baby-sitter ou de voisine qui a l’habitude de rester avec elle quand vous partez en weekend ? Comment vous vous débrouillez avec les filles qui vous draguez en boite de nuit ? » Typique de Gomez, court, grossier et dérangeant, alors qu’il se croit poli et respectueux et hyper-bcbg. Je règle cela en laissant passer, encore une fois, pensant que ce n’est pas sa faute s’il est né imbécile. « Là n’est pas la question, mais plutôt qu’il s’agit là de trois jours et de trois nuits, et je ne peux pas la laisser seule tout ce temps. C’est hors de question. Mais très bien, je vais me rendre à votre place à Madère. Cependant j’emmène Becca avec moi. Elle va adorer le voyage. »

      Lui passe un éclair dans les yeux puis il reprend son demi-sourire en plastique. « Vous allez voir, cela va être très intéressant ! D’ailleurs, vous me donnerez une copie de vos notes (qu’il ne va, sans doute, même pas lire). Autre chose, le billet de la petite... (Celle-là je l’attendais) ... c’est vous qui allez le payer, n’est-ce pas ? » Gomez est toujours égal à lui-même. Les dépenses des autres sont les dépenses des autres, alors que les siennes, même personnelles, sont toujours les dépenses de la société.

      « Non, cela ne me semble pas correct. En fin de comptes, j’y vais seulement parce que vous me le demandez, et Becca vient, non pas parce que je le souhaite mais parce que je n’ai personne à qui la laisser et car je ne souhaite pas la laisser seule autant de temps » Et maintenant le coup fatal. « Dans ces conditions, je pense que c’est plutôt vous qui devriez payer le billet, vous ne trouvez pas ? » Je lui dis cela tout en arborant un sourire avec lequel il pourrait comprendre que je suis en train de plaisanter, mais même ainsi, il est sur le point de faire une attaque.

      Pour Gomez, toute attaque à sa bourse, même imaginaire, est toujours vue comme une attaque à sa propre existence. « Humm, Bien, je ne suis pas d’accord. Étant donné qu’elle vient avec vous, et que vous représentez la société, le billet doit être payé par la société. Ainsi, ça me parait juste, » ajoute-il d’un air très sérieux, comme s’il s’agissait de son idée et qu’il la défendait au tribunal. « C’est bon pour vous ? Vous allez au séminaire à ma place, et ensuite vous me donnez une copie de vos notes. C’est une bonne affaire vous ne trouvez pas ? »

      Comme s’il était en train de me faire une grande faveur en demandant d’aller à sa place à Funchal, assister à un séminaire qui correspond plus à ses intérêts qu’aux miens. Mais celle-ci je ne peux pas la laisser passer. « Oui je pense que c’est une très belle affaire, je l’accepte volontiers et je vous prête même mes notes. Par ailleurs, je les laisserai dans la bibliothèque afin qu’elles servent à tout le monde, en outre, vous me devrez une faveur » – non pas que cela me serve à quelque chose, car il sera difficile d’arriver à le convaincre de me la rendre, mais je trouve bien que ce soit dit.

      La perplexité gravée sur son visage se prépare à me répondre lorsque Gabriela toque à la porte :

      « Bonjour Patron, il y a deux fax qui viennent d’arriver pour toi, l’un après l’autre. Le premier est de Neil Allard et fait référence à une lettre de septembre qui est archivée dans ce dossier. L’autre vient de Suisse et je crois que c’est un premier contact mais comme c’est écrit en allemand je n’en suis pas sûre. Le facteur est passé et a laissé tout cela pour toi, il serait peut-être bon d’y jeter un coup d’œil. Comme d’habitude j’ai jeté les publicités. Ah oui, et quelqu’un a téléphoné de la part du couple Rémy pour dire qu’ils ne pourraient pas venir aujourd’hui. Ils te demandent si tu peux les recevoir la semaine prochaine à la même heure. »

      Elle s’était avancée jusqu’au bureau et m’a laissé le courrier, le dossier et les fax à droite au coin du plateau de cuir ciré. Elle n’a pas encore remarqué Gomez que le fauteuil cache des gens qui rentrent. J’essaye d’attirer son regard afin de lui montrer qu’il est là. Elle me fait un clin d’œil, elle a compris mon signal. « Si tu as besoin de quelque chose, tu siffles, je retourne à mon bureau. » Elle va pour sortir et dit avec surprise : « Oh Maître Pedro, je ne vous avais pas vu. Bonjour. Susana a votre courrier, elle doit être en train de le mettre sur votre bureau. » Et sort sans plus tarder, laissant Gomez stupéfait et visiblement contrarié.

      « Vous laissez votre secrétaire vous tutoyer ? Et vous lui laissez lire les fax qui vous sont adressés ? Comment lui permettez-vous tant de liberté ? Ce n’est pas normal, croyez-moi. Vous ne pouvez pas donner votre confiance au personnel. Les gens pourraient également penser qu’il y a quelque chose de plus entre vous. Une relation amoureuse avec sa secrétaire n’est vraiment pas une bonne chose… » Et il continue sur le même ton encore quelques minutes alors que je ne lui prête aucune attention.

      Une relation amoureuse avec Gabriela ? Enfin ! Je ne la trouve pas répugnante mais ce n’est pas l’idée, et d’ailleurs ce n’est pas mon genre. Ensuite, c’est vrai qu’elle est très sympathique et amicale, СКАЧАТЬ