Un diplomate luxembourgeois hors pair. Paul Schmit
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Название: Un diplomate luxembourgeois hors pair

Автор: Paul Schmit

Издательство: Автор

Жанр: Биографии и Мемуары

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isbn: 9782919792009

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СКАЧАТЬ devenir l’ancien député Jacques Gallé. Dans la deuxième ville du pays et haut-lieu de la sidérurgie, à Esch-sur-Alzette, une rue a été nommée en l’honneur du père d’Hugues Le Gallais. Dans la nécrologie, il est rappelé par le quotidien catholique et de droite, le Luxemburger Wort, que d’un point de vue religieux, le défunt remplissait régulièrement ses devoirs et que son ami personnel, l’Abbé Gemen de la Chapelle du Glacis, a pu lui administrer les derniers sacrements, dans la mesure où « c’était possible ». Le 8 mars 1934, le journal de gauche, Tageblatt, décrit les funérailles, la veille, de Norbert Le Gallais. Un grand nombre de participants de toutes les couches de la population a accompagné le défunt sur son dernier chemin. Funérailles dignes donc pour un père souvent absent voire chancelant, contrairement, dirait-on presque, à la devise familiale. Cette disparition a laissé Hugues orphelin avec une belle-mère qui allait s’établir dans le sud de la France et avec qui il n’avait plus guère de contact. Des deux sœurs survivantes, l’une était mariée en Allemagne et l’autre vivait en Angleterre. Nous ignorons si Hugues est rentré du Japon à cause de ce changement inattendu survenu dans sa famille à Luxembourg.

      6 Entretien avec la petite-nièce d’Anne-Marie Le Gallais-de Gargan, Madame Dominique Charpentier, au château de Preisch, 18 juin 2018.

      7 Emile Bian (1873-1918), directeur de l’usine d’Eich/Dommeldange et de l’institut Emile Metz.

      8 Rozel Reverchon-Le Gallais affirme dans ses mémoires avoir eu à ce moment onze ans.

      9 Félix Bian (1870-1926), notaire et député.

      10 Panhard a arrêté son activité en 1967, la marque de voiture étant reprise par Citroën.

      11 Citations du discours prononcé le 17 juillet 1979 au Parlement européen à Strasbourg par la doyenne d’âge Madame Louise Weiss. Source: Parlement européen (sous la dir.) : Strasbourg: Parlement européen, 1979. 23 p. ; p. 15-23.

      12 Goetzinger, Germaine : La Grande Guerre au Luxembourg. Le journal de Michel Welter (3 août 1914 – 3 mars 1916) ; éd. annotée et commentée par Germaine Goetzinger ; Centre national de littérature, 2015 ; p. 463

      13 Philippe Berthelot (1866-1934), diplomate français ; secrétaire général du Quai d’Orsay à partir de 1920.

      14 Dr. Michel Welter (1859-1924), homme politique luxembourgeois et dirigeant du Parti socialiste. Membre de la Chambre des députés ; Directeur général en charge de l’Agriculture, du Commerce et de l’Industrie.

      15 Viallet, Pierre : La Foire. Editions de La Table Ronde, France Loisirs, Folio, Paris 1973.

      16 Luxemburger Wort du 6 mars 1934, notice nécrologique et, quelques jours plus tard, descriptif de l’enterrement ; Tageblatt du 8 mars 1934.

      17 Robert Brasseur (1870-1934), homme politique (député de 1899 à 1925), juriste et journaliste ; marié en 1914 avec Jeanne de Saint-Hubert (sœur d’Aline Mayrisch-de Saint-Hubert) qui était divorcée depuis 1900 de son premier mari, Xavier Brasseur, le cousin germain de Robert Brasseur.

      TROIS SŒURS AUX DESTINS SINGULIERS

      L’aînée des sœurs d’Hugues avait quatre ans de moins que lui. Aimée Maria Edmée, aussi appelée Amy Le Gallais, née le 9 juillet 1898 et baptisée le 16 juillet, avait comme parrain l’oncle paternel Walter Le Gallais et comme marraine la grand-mère maternelle. L’état civil a noté les noms en ordre différent : Léontine Marie-Amy. D’après la légende familiale, et alors qu’elle attendait un enfant du peintre Pierre Thévenin, né en 1905 et plus jeune qu’elle, Aimée ne serait pas descendue du train qui devait la conduire dans le village du sud de la France où elle devait se marier. L’artiste était issu d’une famille de musiciens et devenu premier prix de violoncelle en 1923. Il a étudié parallèlement la peinture et suivi l’école des Beaux-Arts de Lyon. À partir de 1932, et pendant 4 ans, il a voyagé comme musicien professionnel sur des paquebots de croisière et parcouru ainsi le monde. Il s’est rendu également au Maroc sur les traces de Delacroix et de Matisse. De retour à Lyon en 1936, il a vécu une importante période de création et réalisé de vastes compositions murales pour le compte d’amateurs. Il a exercé dans le même temps une intense activité de portraitiste, peignant amis et intimes, notables lyonnais et portraits d’enfants. Le père du neveu d’Hugues est mort le 12 octobre 1950 d’un accident survenu alors qu’il travaillait dans son atelier de St-Just. Aimée était devenue institutrice et enseignait l’anglais, habitait à Watermans Cottage Ewhurst dans le Sussex, à 40 kilomètres de Londres. Elle a élevé seule son fils unique, David, né le 5 septembre 1934. Elle a quelque peu défrayé la chronique familiale avec cet enfant qui a, lui aussi, perpétué le nom de Le Gallais. La sœur d’Hugues avait fait croire à son fils qu’elle avait été mariée avec un Le Gallais, ne lui révélant la situation que beaucoup plus tard.18 Régulièrement, Hugues Le Gallais a versé de l’argent à sa sœur, avec qui il a gardé un lien fraternel.19

      Le 28 mars 1901 naissait la deuxième sœur d’Hugues: Alice Barbara Le Gallais. Lors de son baptême, le 2 avril, elle reçut les noms de Caecilia Alicia Brigitta. Elle avait comme parrain l’autre oncle paternel, Marc Le Gallais, et la tante maternelle, Alice Collart-Metz. Cette sœur d’Hugues, qui était la plus sensible des quatre enfants, souffrait apparemment le plus de la relation conflictuelle avec la deuxième épouse de son père. Un jour, elle aurait avoué à son père qu’elle voulait empoisonner sa belle-mère. La jeune femme, qui souffrait de dépressions, avait connu un épisode de paralysie du langage et a été traitée par des chocs électriques avant d’être envoyée en Suisse et éloignée de sa belle-mère, ce qui a contribué à améliorer son état. Alice Le Gallais est décédée noyée à Alger, le 7 février 1928,20 des suites d’une tentative de suicide résultant d’un amour malheureux. Elle avait suivi un docteur français, marié et qui vivait en Algérie.21 L’annonce par la famille dans le journal « Indépendance luxembourgeoise » parle d’un accident et invoque qu’« il a plu à Dieu Tout-Puissant d’appeler à une meilleure vie » la défunte « pieusement décédée », alors que le journal, dans une annonce des funérailles, précise quelques jours plus tard qu’un accident de voiture a été à l’origine du décès de la jeune femme. Elle fut enterrée à Kanzem, en Rhénanie-Palatinat, sa tante Daisy Burney-Le Gallais la rejoignant 22 ans plus tard dans la tombe familiale. Ce suicide allait constituer une motivation de plus pour ceux qui restaient de chercher le large. Les deux sœurs survivantes devaient partir sous peu pour l’étranger, le Royaume-Uni et l’Allemagne. Hugues devait poursuivre d’autant plus facilement sa carrière internationale pour ne pas être confronté à cette tragédie stigmatisante à l’époque.

      Rozelle Le Gallais, née le 16 mai 1903 à Luxembourg-ville, donc jour pour jour sept ans après son frère, est baptisée Maria Edmunda Simona Rozella le 26 mai. L’acte de naissance énumère les prénoms suivants : Cunégonde Marie Edmonde Rozelle Simone. Le parrain était Anatole de Mathelin, le frère de la grand-mère maternelle.22 La marraine, sa tante paternelle, empêchée pour cause de déplacement plus ou moins prolongé à Paris, se faisait remplacer par la grand-mère paternelle qui habitait la maison familiale entourée de vignobles à Kanzem.

      Cette sœur d’Hugues utilisa toujours le nom de Rozel, d’après une petite localité portuaire de Jersey, et fut encore appelée « Pignose » ou « Monkey » par certains proches. En 1920, elle est allée étudier l’anglais à Londres où elle découvrit le tennis alors qu’à Luxembourg ce СКАЧАТЬ