Un diplomate luxembourgeois hors pair. Paul Schmit
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Название: Un diplomate luxembourgeois hors pair

Автор: Paul Schmit

Издательство: Автор

Жанр: Биографии и Мемуары

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isbn: 9782919792009

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СКАЧАТЬ Le Gallais et Marie Margaret Amy de Jersey qui ne sont jamais venus au Luxembourg. Cet arrière-grand-père d’Hugues était juge et avait eu neuf enfants.

      Le grand-père paternel est arrivé au Grand-Duché vers 1856 de Jersey, la plus grande des îles anglo-normandes. Edmond Le Gallais allait s’intégrer rapidement à Luxembourg. Le pays se trouvait au début d’un essor duquel il allait tirer profit durant environ un siècle. Ingénieur-entrepreneur, il vint au Grand-Duché une dizaine d’années avant les changements importants intervenus dans le centre économique et politique du pays avec le démantèlement de la forteresse suite au traité de Londres de 1867. Le premier Le Gallais à s’établir au Grand-Duché y vint avec les frères Waring et l’ingénieur irlandais Thomas Byrne pour construire les lignes ferroviaires Guillaume-Luxembourg et les viaducs du chemin de fer du Nord. Il se fit admettre à la Loge vers 1866, avec son cousin par alliance Gustave Metz. La construction des viaducs achevée, il resta au pays et prit des intérêts dans différentes affaires.

      Environ trois ans après s’être installé au pays et alors qu’il n’y avait aucune famille directe, Edmond devait s’allier à l’une des premières familles de la capitale. Il épousa à Luxembourg, le 2 mai 1859, Léonie Metz, née le 2 février 1836. Elle était la fille des époux Charles Metz (1799-1853) et Justine Vannérus (1808-1849), fille d’un notaire de Diekirch. Ce Charles Metz, un des arrière-grands-pères d’Hugues, était le frère de Norbert, ce dernier étant un des trois autres arrière-grands-pères. Norbert était en fait le grand-père de la mère d’Hugues, Juliette Metz. La grand-mère paternelle d’Hugues, appelée « Granny » par ses descendants, est décédée le 27 octobre 1909 dans la maison familiale au boulevard Royal à Luxembourg. De cette union sont nés cinq enfants, tous mariés avec descendance, à part le deuxième fils.

      L’aîné des enfants était le père d’Hugues, Norbert Le Gallais, né le 17 avril 1860 à Septfontaines et décédé le 6 mars 1934 à Luxembourg. Puis venait Walter Le Gallais, né le 17 août 1861 à Luxembourg, décédé le 6 novembre 1900 près de Bothaville pendant la guerre du Transvaal. Il prit d’abord service dans l’armée des Indes et était lieutenant-colonel du 8e régiment des hussards lorsqu’il tomba pendant la guerre des Boers. Resté célibataire, ce très bon joueur de polo était un chef de cavalerie qui, après ses études en Angleterre et en Allemagne, avait rejoint la milice de Jersey avant de servir en Inde sous le chef militaire de l’Empire britannique Kitchener dans la campagne du Nil et de participer à la campagne sud-africaine. Ce général, qui s’est illustré durant la deuxième guerre des Boers avant de devenir un homme politique d’Afrique du Sud et l’un des fondateurs du Parti national, a décrit l’oncle paternel d’Hugues dans son livre « Trois Ans de Guerre » comme « sans aucun doute l’un des officiers anglais les plus braves que je n’ai jamais rencontrés ». Cet oncle, décédé au combat alors qu’Hugues avait six ans et demi, avait ‒ un peu comme lui et, comme nous allons le voir plus loin, le grand-père maternel d’Hugues – l’esprit aventurier et une vie loin des chemins tracés. De 1891 à 1895, il fut aide de camp du commandant en chef de Bombay, la ville où Hugues Le Gallais allait se rendre en 1926 pour Columeta en charge des exportations d’Arbed. L’épopée de Walter Le Gallais a été largement commentée, notamment dans les médias américains de l’époque.

      Un troisième fils du couple Le Gallais-Metz était Marc Le Gallais, né le 30 septembre 1863 à Eich, décédé le 30 août 1906 à Broadsland au Jersey où il était retourné, un retour aux sources en quelque sorte, pour s’établir dans une propriété achetée par sa famille. À partir de 1901, il fut adjudant général de la milice à Jersey. Il a suivi la même carrière que son frère Walter. Il s’était marié en 1891 avec Joséphine dite Finky Schaefer (1863-1933), fille du banquier Ferdinand Schaefer-Nothomb. La famille Schaefer était l’une des plus aisées du pays, les filles du banquier étant appelées « les trois grâces » et ayant contracté des mariages prestigieux. Quatre enfants sont nés de cette union:

      Léonie, dite Lily (1892-1959), épousa en 1914 son cousin Paul Simons (1877-1936), président de l’Administration des Biens de la Grande-Duchesse, fils du ministre d’Etat Mathias Simons. Elle avait été dame d’honneur de la Grande-Duchesse. Puis vint Edmond, né en 1893, pour qui le colonel Charles Schaefer fit des démarches auprès de son ami Kitchener pour le faire entrer à l’Ecole des cadets. Edmond Le Gallais était major du 1er bataillon Royal Sussex avant de mourir colonel en retraite. Il était suivi de Réginald, né en 1898, capitaine de la Royal Air Force, qui mourut en 1917 lors d’un accident d’avion. Et enfin de Simone, née en 1905, qui épousa en 1933, à Londres, Claude-Frederick-Forestier Walker, né en 1892, capitaine aux 3es hussards de la garde.

      Le quatrième enfant des Le Gallais-Metz était une fille : Edmée dite Missy Le Gallais (1864-1917), qui épousa en 1896 son cousin germain Jules Schaefer à Kanzem en Rhénanie-Palatinat, où les Metz, puis les Le Gallais avaient un domaine viticole. Cet ingénieur (1862-1904) était le fils des époux C.-J.-A. Schaefer et Irma Metz. Ce couple habitait à Paris, mais aussi la villa Simons dans la montée de Gasperich. Schaefer était aussi le cousin germain de l’épouse de Marc Le Gallais. Dont postérité.

      Enfin, il y avait Marguerite dite Daisy Le Gallais (1868-1950) qui avait épousé à Kanzem, en 1890, le colonel Ernest H. Burney (1860-1905), colonel du Royal Berkshire Regiment, commander of the Bath. Ils vivaient en Angleterre et avaient deux enfants.

      Les grands-parents paternels d’Hugues vivaient dans le sillage de ces familles entreprenantes et aisées que furent les Tesch, les Mayrisch et les Barbanson. Les familles paternelle et maternelle d’Hugues se connaissaient au mieux, depuis toujours, comme on avait coutume de dire, et ceci bien avant le mariage de leurs enfants Norbert et Juliette en 1895. De cette union est donc issu Hugues, sur les fonts baptismaux duquel ont pu se retrouver réunis sa grand-mère paternelle Léonie Le Gallais-Metz et son cousin germain, le grand-père maternel Gustave Metz. Famille catholique donc, du moins en apparence. L’appartenance à la franc-maçonnerie des deux grands-pères d’Hugues laisse toutefois planer un certain mystère. Comme dans toutes les familles, à l’époque comme aujourd’hui, certains ont dû être plus pratiquants que d’autres.

      GRANDS-PARENTS MATERNELS

      La mère de Hugues était donc la fille des époux Gustave Metz (1838-1895, lui-même fils de Norbert Metz et d’Eugénie Tesch) et de Léontine de Mathelin (1845-1925), fille de Léopold de Mathelin (1815-1880) et de la baronne Marie de Steenhault (1815-1894). Madame Metz-de Mathelin était issue d’une famille espagnole, anoblie par le roi d’Espagne en 1672. La grand-mère maternelle d’Hugues, appelée « Bonne-Maman », qui habitait la capitale, était un soutien pour les quatre enfants de sa fille trop tôt décédée et n’entretenait pas la meilleure des relations avec la deuxième épouse de son beau-fils. Les Metz représentaient la dynastie du fer, mais s’étaient alliés à l’une ou l’autre famille noble de la région, comme les de Mathelin, châtelains à Messancy, commune francophone de Belgique située en région wallonne. C’étaient des hommes d’action, même si tous n’étaient pas toujours disposés à entrer dans le moule de l’industrie. Le grand-père maternel d’Hugues fut un de ces rebelles. Il était, du moins dans sa jeunesse, une sorte de vilain canard et sortait de la voie toute tracée par sa famille. Comme ce sera le cas pour Hugues une génération plus tard, il avait perdu sa mère très jeune. Le père de Gustave se remaria avec une cousine de sa mère. En raison de difficultés scolaires, Gustave passa plusieurs années dans des internats. Après avoir travaillé un peu, il émigra à l’âge de vingt ans aux Etats-Unis où il resta six ans en Louisiane, au Wisconsin, en Iowa et en Californie. Le fils « perdu », pour ne pas dire la brebis galeuse, de la famille Metz revint brièvement en 1860 pour régler un héritage et repartit de l’autre côté de l’Atlantique. Il y exerça différents métiers (fermier, éleveur de chevaux) afin de se créer une existence un tant soit peu digne mais qui, en fin de compte, devait aboutir à une faillite et au СКАЧАТЬ