Œuvres complètes de lord Byron, Tome 7. George Gordon Byron
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СКАЧАТЬ J'ai ouï parler différemment; quelques-uns parlent de traîtres.

ZAMES

      Sire, les traîtres sont ceux qui parlent ainsi2. Cela est impossible. Dans quel but?

SARDANAPALE

      Dans quel but? tu as raison: – Remplis la coupe; nous n'y songerons plus. Il n'y a pas de traîtres: ou s'il en est, ils sont partis.

ALTADA

      Amis, faites-moi raison! Vidons tous, à genoux, une coupe à la santé du roi, – du monarque, dis-je, du dieu Sardanapale!

ZAMES et les hôtes s'agenouillent, et s'écrient:

      Au roi plus puissant que Baal son père, au dieu Sardanapale! (Le tonnerre interrompt leur toast, quelques-uns se relèvent effrayés.) Pourquoi vous relever, mes amis? Ses ancêtres divins expriment, par cette éclatante voix, leur consentement à nos vœux.

MIRRHA

      Dis plutôt leurs menaces. Souffriras-tu, roi, cette ridicule impiété?

SARDANAPALE

      Impiété! – Eh bien! si mes aïeux et prédécesseurs sont des dieux, je ne déshonorerai pas leur lignée. Mais levez-vous, mes pieux amis; réservez votre dévotion pour le maître du tonnerre: mes vœux sont d'être aimé, et non pas déifié.

ALTADA

      Vous êtes l'un et l'autre; – et vous le serez toujours par vos fidèles sujets.

SARDANAPALE

      Le tonnerre semble redoubler: voilà une horrible nuit.

MIRRHA

      Oh! oui, pour les dieux qui n'ont pas de palais où puissent être à l'abri leurs adorateurs.

SARDANAPALE

      Il est vrai, Mirrha; et si je pouvais transformer mon royaume en un vaste asile pour les malheureux, je le ferais.

MIRRHA

      Tu n'es donc pas dieu, puisque tu ne peux exécuter le grand et noble vœu que tu formes.

SARDANAPALE

      Et vos dieux donc, que sont-ils? eux qui le peuvent et ne le font pas?

MIRRHA

      Ne parle pas de cela, de crainte de les provoquer.

SARDANAPALE

      En effet; ils n'aiment pas mieux que les mortels la censure. Une pensée me frappe, mes amis: s'il n'existait pas de temple, croyez-vous qu'il y eût des adorateurs de l'air? – c'est-à-dire, quand il est triste et furieux comme en ce moment.

MIRRHA

      Le Perse prie sur ses montagnes.

SARDANAPALE

      Oui, quand brille le soleil.

MIRRHA

      Mais moi, je demanderais, si ce palais était renversé et détruit, combien de flatteurs baiseraient la poussière sur laquelle marchait le roi?

ALTADA

      La belle Ionienne parle avec trop de dédain d'une nation qu'elle ne connaît pas assez; les Assyriens ne savent de plaisir que celui de leur roi: ils sont fiers de leurs hommages.

SARDANAPALE

      Eh bien! mes hôtes, pardonnez la vivacité d'expression de la belle Grecque.

ALTADA

      Lui pardonner, sire! nous lui devons honneur, comme à tout ce qui vous appartient. Mais quel est ce bruit?

ZAMES

      Ce bruit! rien que les éclats de portes lointaines frappées du vent.

ALTADA

      Il a retenti comme le cri de-Écoutez encore.

ZAMES

      C'est la pluie tombant par torrens sur le toit.

SARDANAPALE

      N'en parlons plus. Mirrha, mon amour, as-tu préparé ta lyre? Chante-moi une pièce de Sapho; de celle, tu sais, qui, dans ton pays, se précipita-

(Entre Pania, l'épée et les vêtemens ensanglantés et en désordre. Les hôtes se lèvent tous effrayés.)PANIA, aux gardes

      Assurez-vous des portes; courez de toutes vos forces vers les murs. Aux armes! aux armes! le roi est en péril. Monarque, excusez cette hâte: – ma fidélité l'exige.

SARDANAPALE

      Explique-toi.

PANIA

      Les craintes de Salemènes étaient fondées: les perfides satrapes-

SARDANAPALE

      Vous êtes blessé: – qu'on lui présente du vin. Reprenez vos sens, cher Pania.

PANIA

      Ce n'est rien: – c'est une légère blessure. Je suis plus accablé de l'empressement que j'ai mis à avertir mon prince, que du sang répandu pour le défendre.

MIRRHA

      Eh bien! les rebelles?

PANIA

      À peine Arbaces et Belèses eurent-ils atteint leur demeure dans la ville, qu'ils refusèrent de marcher: et quand je voulus user du pouvoir qui m'était délégué, ils invoquèrent leurs troupes, qui se soulevèrent aussitôt en furie.

MIRRHA

      Tous?

PANIA

      Beaucoup trop.

SARDANAPALE

      Ne va pas, en mettant une borne à ta franchise, épargner la vérité à mes oreilles.

PANIA

      Ma faible garde était fidèle; – et ce qui en reste le demeure encore.

MIRRHA

      Est-ce là tout ce qu'il y a de fidèle dans l'armée?

PANIA

      Non: – les Bactriens, conduits par Salemènes, qui, toujours oppressé de violens soupçons sur les gouverneurs de Médie, était alors en marche. Les Bactriens sont nombreux; ils font aux rebelles une résistance opiniâtre, disputent le terrain pas à pas, et forment un cercle autour du palais: c'est là qu'ils songent à réunir toutes leurs forces, et à protéger le roi. (Il hésite.) Je suis chargé de-

MIRRHA

      Il n'est pas tems d'hésiter.

PANIA

      Le prince Salemènes supplie donc le roi de s'armer lui-même, quoique pour un moment, et de se montrer en soldat: dans cette circonstance, sa seule présence ferait plus que n'en saurait faire une armée.

SARDANAPALE

      Alors donc, mes armes!

MIRRHA

      Tu le veux bien?

SARDANAPALE

      Sans doute. Allons! – mais ne cherchez pas le bouclier; il est trop lourd: – une légère cuirasse et mon épée. Où sont les rebelles?

PANIA

      Le plus vif combat se donne maintenant à une stade, à peu près, des murs extérieurs.

SARDANAPALE

      Je puis donc monter à cheval. Sféro, faites préparer mon cheval. – Il y a dans nos cours assez d'espace pour faire agir la moitié des cavaliers arabes.

(Sféro sort.)MIRRHA

      Combien je t'aime!

SARDANAPALE

      Je n'en ai jamais douté.

MIRRHA

      Mais, à présent, je te connais.

SARDANAPALE, à l'un des suivans

      Apportez-moi aussi ma lance. – Où est Salemènes?

PANIA

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<p>2</p>

Ces mots (pourquoi? je l'ignore) me rappellent ceux de la fameuse dernière adresse de 1830, au roi Charles X. «Sire, entre ceux qui méconnaissent une nation si fidèle, si dévouée, si soumise, et nous, que votre majesté prononce.» – La réponse de Zames est, comme on le voit, très-respectueuse.(N. du Tr.)