Œuvres complètes de lord Byron, Tome 7. George Gordon Byron
Чтение книги онлайн.

Читать онлайн книгу Œuvres complètes de lord Byron, Tome 7 - George Gordon Byron страница 11

СКАЧАТЬ style="font-size:15px;">      Eh bien! que vous semble?

ARBACES

      Que nous sommes perdus.

BELÈSES

      Que le royaume est à nous.

ARBACES

      Comment! suspects comme nous le sommes! – le glaive suspendu sur nos têtes par un seul cheveu, et que peut briser, d'un instant à l'autre, la voix impérieuse qui nous a épargnés! En vérité, je ne vous comprends pas.

BELÈSES

      Ne cherchez pas à comprendre; mais songeons à profiter du tems. L'heure nous appartient encore, – nos moyens sont les mêmes, – la nuit, celle que nous avions arrêtée: il n'y a rien de changé, si ce n'est que notre ignorance de tout soupçon s'est convertie en une certitude qui ne nous permet plus, sans être taxés de folie, le moindre délai.

ARBACES

      Et pourtant-

BELÈSES

      Comment! des doutes encore?

ARBACES

      Il a épargné nos vies; – bien plus, il les a sauvées des coups de Salemènes.

BELÈSES

      Et combien de tems les épargnera-t-il encore? jusqu'au premier moment d'ivresse.

ARBACES

      Ou plutôt de sobriété. Cependant, il à agi avec noblesse; il nous a royalement pardonné une trahison bassement méditée-

BELÈSES

      Dites courageusement.

ARBACES

      L'un et l'autre, peut-être. Mais il m'a touché; et, quoi qu'il arrive, je n'irai pas plus loin.

BELÈSES

      Perdre ainsi le monde!

ARBACES

      Perdre tout, plutôt que ma propre estime.

BELÈSES

      Pour moi, j'ai honte d'être forcé de devoir la vie à un tel roi de quenouille.

ARBACES

      Nous ne la lui devons pas moins; et je rougirais bien plus de la ravir à qui nous l'accorda.

BELÈSES

      Endure tout ce que tu voudras, les étoiles en ont autrement décidé.

ARBACES

      Quand elles descendraient pour me tracer la route qui doit m'élever vers le trône, je ne les suivrais pas.

BELÈSES

      Pure faiblesse, – pire que celle d'une femme malade rêvant de la mort, ou veillant au milieu des ténèbres, – Avance, – avance.

ARBACES

      J'ai cru, quand il parlait, voir Nemrod lui-même, tel que le présente l'orgueilleuse statue placée au milieu des rois dont il semble le monarque, et formant lui seul le temple dont il ne doit être que l'ornement.

BELÈSES

      Je vous disais que vous l'aviez beaucoup trop méprisé, et qu'il y avait encore en lui quelque chose de royal. Quoi donc, il n'en est qu'un plus digne adversaire.

ARBACES

      Et nous de plus indignes: – oh! pourquoi nous a-t-il épargnés!

BELÈSES

      Fort bien! – tu voudrais qu'il nous eût déjà immolés.

ARBACES

      Non; – mais il eût mieux valu mourir ainsi que de vivre pour l'ingratitude.

BELÈSES

      Oh! qu'il est des ames vulgaires! Tu n'as pas reculé devant ce que d'autres appellent trahison et lâche perfidie, – et soudain, parce qu'à propos de rien ou de quelque chose, cet impudent débauché s'est montré avec ostentation entre toi et Salemènes, te voilà converti, – faut-il le dire? – en Sardanapale! Je ne sais pas de nom plus ignominieux.

ARBACES

      Il n'y a qu'une heure, quiconque m'aurait ainsi nommé n'aurait pas eu long-tems à vivre; – maintenant, je vous pardonne, comme il nous a lui-même pardonné. – Non, Sémiramis elle-même n'eût pas agi comme lui.

BELÈSES

      En effet, la reine n'aimait pas les partageans de son royaume, pas même un époux.

ARBACES

      Je le servirai fidèlement-

BELÈSES

      Et humblement, sans doute?

ARBACES

      Non, seigneur, noblement; car je le ferai avec loyauté. Je serai plus proche du trône que vous ne l'êtes du ciel; moins altier peut-être, mais ayant mieux le droit de l'être. Agissez comme vous l'entendrez: – vous avez des lois, des mystères, des interprétations du bien et du mal dont je manque pour m'éclairer; j'en suis réduit à n'écouter que les inspirations d'un cœur sans artifice. A présent, vous me connaissez.

BELÈSES

      Avez-vous fini?

ARBACES

      Oui, – avec vous.

BELÈSES

      Et sans doute, vous songez à me trahir aussi bien qu'à me quitter?

ARBACES

      Cette pensée est d'un prêtre, et non pas d'un soldat.

BELÈSES

      Comme il vous plaira. – Laissons-là ces vains débats; consentez seulement à m'entendre.

ARBACES

      Non: – je vois plus de danger dans votre esprit subtil que dans une armée entière.

BELÈSES

      S'il en est ainsi, – j'avancerai seul.

ARBACES

      Seul!

BELÈSES

      Les trônes ne souffrent pas de partage.

ARBACES

      Mais celui-ci est occupé.

BELÈSES

      Moins que s'il ne l'était pas, – par un monarque avili. Songez-y, Arbaces: jusqu'à présent, je vous ai soutenu, chéri et encouragé; je consentais même à vous reconnaître pour maître, dans l'espérance de servir et de sauver l'Assyrie. Le ciel lui-même semblait sourire à mes projets: tout répondait à nos vœux, même ce dernier incident, lorsque tout d'un coup votre ardeur s'est convertie en un lâche assoupissement. Mais s'il en est ainsi, et plutôt que de voir mon pays abattu, je serai son libérateur ou la victime de son tyran, ou bien tous les deux: car souvent ils marchent ensemble; et si je réussis, Arbaces devient mon sujet.

ARBACES

      Votre sujet!

BELÈSES

      Pourquoi pas; mieux vaudra pour vous ce titre que de rester esclave, esclave gracié de la Sardanapale.

(Entre Pania.)PANIA

      Seigneurs, j'apporte un ordre du roi.

ARBACES

      Il est plus tôt obéi que prononcé.

BELÈSES

      Néanmoins, écoutons-le.

PANIA

      De suite, et cette nuit même, retournez à vos satrapies respectives de Babylone et de Médie.

BELÈSES

      Est-ce avec nos troupes?

PANIA

      Mon ordre comprend les satrapes et toute leur suite.

ARBACES

      Mais-

BELÈSES

СКАЧАТЬ