Название: Œuvres complètes de lord Byron, Tome 7
Автор: George Gordon Byron
Издательство: Public Domain
Жанр: Зарубежная классика
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Que nous sommes perdus.
Que le royaume est à nous.
Comment! suspects comme nous le sommes! – le glaive suspendu sur nos têtes par un seul cheveu, et que peut briser, d'un instant à l'autre, la voix impérieuse qui nous a épargnés! En vérité, je ne vous comprends pas.
Ne cherchez pas à comprendre; mais songeons à profiter du tems. L'heure nous appartient encore, – nos moyens sont les mêmes, – la nuit, celle que nous avions arrêtée: il n'y a rien de changé, si ce n'est que notre ignorance de tout soupçon s'est convertie en une certitude qui ne nous permet plus, sans être taxés de folie, le moindre délai.
Et pourtant-
Comment! des doutes encore?
Il a épargné nos vies; – bien plus, il les a sauvées des coups de Salemènes.
Et combien de tems les épargnera-t-il encore? jusqu'au premier moment d'ivresse.
Ou plutôt de sobriété. Cependant, il à agi avec noblesse; il nous a royalement pardonné une trahison bassement méditée-
Dites courageusement.
L'un et l'autre, peut-être. Mais il m'a touché; et, quoi qu'il arrive, je n'irai pas plus loin.
Perdre ainsi le monde!
Perdre tout, plutôt que ma propre estime.
Pour moi, j'ai honte d'être forcé de devoir la vie à un tel roi de quenouille.
Nous ne la lui devons pas moins; et je rougirais bien plus de la ravir à qui nous l'accorda.
Endure tout ce que tu voudras, les étoiles en ont autrement décidé.
Quand elles descendraient pour me tracer la route qui doit m'élever vers le trône, je ne les suivrais pas.
Pure faiblesse, – pire que celle d'une femme malade rêvant de la mort, ou veillant au milieu des ténèbres, – Avance, – avance.
J'ai cru, quand il parlait, voir Nemrod lui-même, tel que le présente l'orgueilleuse statue placée au milieu des rois dont il semble le monarque, et formant lui seul le temple dont il ne doit être que l'ornement.
Je vous disais que vous l'aviez beaucoup trop méprisé, et qu'il y avait encore en lui quelque chose de royal. Quoi donc, il n'en est qu'un plus digne adversaire.
Et nous de plus indignes: – oh! pourquoi nous a-t-il épargnés!
Fort bien! – tu voudrais qu'il nous eût déjà immolés.
Non; – mais il eût mieux valu mourir ainsi que de vivre pour l'ingratitude.
Oh! qu'il est des ames vulgaires! Tu n'as pas reculé devant ce que d'autres appellent trahison et lâche perfidie, – et soudain, parce qu'à propos de rien ou de quelque chose, cet impudent débauché s'est montré avec ostentation entre toi et Salemènes, te voilà converti, – faut-il le dire? – en Sardanapale! Je ne sais pas de nom plus ignominieux.
Il n'y a qu'une heure, quiconque m'aurait ainsi nommé n'aurait pas eu long-tems à vivre; – maintenant, je vous pardonne, comme il nous a lui-même pardonné. – Non, Sémiramis elle-même n'eût pas agi comme lui.
En effet, la reine n'aimait pas les partageans de son royaume, pas même un époux.
Je le servirai fidèlement-
Et humblement, sans doute?
Non, seigneur, noblement; car je le ferai avec loyauté. Je serai plus proche du trône que vous ne l'êtes du ciel; moins altier peut-être, mais ayant mieux le droit de l'être. Agissez comme vous l'entendrez: – vous avez des lois, des mystères, des interprétations du bien et du mal dont je manque pour m'éclairer; j'en suis réduit à n'écouter que les inspirations d'un cœur sans artifice. A présent, vous me connaissez.
Avez-vous fini?
Oui, – avec vous.
Et sans doute, vous songez à me trahir aussi bien qu'à me quitter?
Cette pensée est d'un prêtre, et non pas d'un soldat.
Comme il vous plaira. – Laissons-là ces vains débats; consentez seulement à m'entendre.
Non: – je vois plus de danger dans votre esprit subtil que dans une armée entière.
S'il en est ainsi, – j'avancerai seul.
Seul!
Les trônes ne souffrent pas de partage.
Mais celui-ci est occupé.
Moins que s'il ne l'était pas, – par un monarque avili. Songez-y, Arbaces: jusqu'à présent, je vous ai soutenu, chéri et encouragé; je consentais même à vous reconnaître pour maître, dans l'espérance de servir et de sauver l'Assyrie. Le ciel lui-même semblait sourire à mes projets: tout répondait à nos vœux, même ce dernier incident, lorsque tout d'un coup votre ardeur s'est convertie en un lâche assoupissement. Mais s'il en est ainsi, et plutôt que de voir mon pays abattu, je serai son libérateur ou la victime de son tyran, ou bien tous les deux: car souvent ils marchent ensemble; et si je réussis, Arbaces devient mon sujet.
Votre sujet!
Pourquoi pas; mieux vaudra pour vous ce titre que de rester esclave, esclave gracié de la Sardanapale.
Seigneurs, j'apporte un ordre du roi.
Il est plus tôt obéi que prononcé.
Néanmoins, écoutons-le.
De suite, et cette nuit même, retournez à vos satrapies respectives de Babylone et de Médie.
Est-ce avec nos troupes?
Mon ordre comprend les satrapes et toute leur suite.
Mais-
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