Œuvres complètes de lord Byron, Tome 7. George Gordon Byron
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СКАЧАТЬ porté la robe de la Lydienne Omphale, et pour avoir manié son vil fuseau; celui qui tout-à-coup se montre un Hercule; qui, depuis sa jeunesse jusqu'à l'âge viril, nourri dans des habitudes efféminées, s'élance du banquet au combat, comme si c'était son lit voluptueux, certes, celui-là mérite d'avoir une fille grecque pour amante, un chantre grec pour poète, une tombe grecque pour monument. Eh bien, seigneur, comment va le combat?

(Entre un officier.)L'OFFICIER

      Perdu, perdu presque sans ressource. Zames! Où est Zames?

MIRRHA

      Il commande la garde placée devant l'appartement des femmes.

(L'officier sort.)MIRRHA, seule

      Il est parti; et tout, m'a-t-il dit, est perdu! Qu'ai-je besoin d'en savoir davantage? Dans ce peu de mots se trouvent abîmés un royaume et un roi, une famille de treize siècles, des milliers de vies, et la fortune de tous ceux qui n'ont pas succombé; et moi aussi, semblable à la bulle légère sortie de la vague qui engouffre tant de victimes, je vais cesser d'exister. Du moins, mon destin est-il entre mes mains: nul insolent vainqueur ne me comptera parmi ses dépouilles.

(Entre Pania.)PANIA

      Mirrha, suivez-moi sans délai; nous n'avons pas un moment à perdre: – c'est tout ce qui nous reste.

MIRRHA

      Et le roi?

PANIA

      Il m'a envoyé ici pour vous conduire au-delà du fleuve, par un passage secret.

MIRRHA

      Ainsi donc, il vit-

PANIA

      Et m'a chargé d'assurer votre vie, et de vous conjurer de vivre pour lui, jusqu'à ce qu'il pût vous rejoindre.

MIRRHA

      Songerait-il à quitter le combat?

PANIA

      Non, jusqu'à la dernière extrémité. Encore à présent, il n'écoute que les inspirations du désespoir; et, pied à pied, il dispute le palais lui-même.

MIRRHA

      Ils y sont donc! – oui, leurs cris retentissent au travers des vieilles salles que n'avaient jamais profanées des échos rebelles, jusqu'à cette nuit fatale. Adieu, race d'Assyrie! adieu à toutes celles de Nemrod! tout, jusqu'à son nom, est à présent disparu.

PANIA

      Suivez-moi, sortons!

MIRRHA

      Non; je veux mourir ici! – Fuyez, et dites à votre roi que jusqu'à la fin je l'ai aimé.

(Entrent Sardanapale et Salemènes, avec soldats. Pania quitte Mirrha et entre dans leurs rangs.)SARDANAPALE

      Puisqu'il en est ainsi, nous mourrons où nous sommes nés: – dans nos appartemens. Serrez vos rangs, – demeurez fermes. J'ai dépêché un satrape fidèle vers Zames, dont la garde est fraîche et dévouée: ils ne tarderont pas. Tout n'est pas désespéré! Pania, veille sur Mirrha.

(Pania revient près de Mirrha.)SALEMÈNES

      Nous avons le tems de respirer: encore un effort, mes amis, – un effort pour Assyrie!

SARDANAPALE

      Dis plutôt pour Bactriane! Mes fidèles Bactriens, je veux désormais être roi de votre pays, et nous tiendrons ensemble ce royaume en province.

SALEMÈNES

      Écoutez! ils viennent, – ils viennent.

(Entrent Belèses et Arbaces à la tête des rebelles.)ARBACES

      Avançons! nous les avons pris dans le piége. À la charge! à la charge!

BELÈSES

      En avant! – Le ciel combat pour nous et avec nous: – sus!

(Ils chargent le roi, Salemènes et leurs troupes, qui se défendent jusqu'à l'arrivée de Zames, avec les gardes ci-dessus mentionnées. Les rebelles sont alors repoussés et poursuivis par Salemènes, etc. Comme le roi va rejoindre les poursuivans, Belèses l'arrête.)BELÈSES

      À moi, le tyran. – Je vais terminer cette guerre.

SARDANAPALE

      Et moi aussi, belliqueux prêtre, sublime prophète, sujet reconnaissant et fidèle: – cède, je t'en prie. Je te réserverai pour un jugement en forme, au lieu de plonger mes mains dans ton sang sacré.

BELÈSES

      Ton heure est venue.

SARDANAPALE

      Non, c'est la tienne. – Dernièrement, quoique je ne sois qu'un jeune astrologue, j'ai lu dans les astres; et parmi les lumières du zodiaque, j'ai trouvé ton destin dans le signe du Scorpion, qui proclame que tu vas être terrassé.

BELÈSES

      Ce ne sera pas par toi.

(Ils combattent; Belèses est blessé et désarmé.)SARDANAPALE, levant son épée pour le tuer

      Invoque maintenant les planètes. Descendront-elles du ciel pour sauver leur crédit et leur interprète?

(Un parti de rebelles entre et délivre Belèses. Ils attaquent le roi, qui, à son tour, est délivré par un parti de ses soldats: les rebelles sont mis en fuite.)SARDANAPALE

      Après tout, le vilain avait prophétisé juste. Allons! – sur eux: – la victoire est à nous.

(Il sort à leur poursuite.)MIRRHA, à Pania

      Suis-le donc! Pourquoi demeures-tu ici, et souffres-tu que tes compagnons marchent sans toi à la victoire?

PANIA

      Le roi m'a ordonné de ne pas vous quitter.

MIRRHA

      Moi! ne songe pas à moi: un simple soldat de plus peut offrir un secours décisif. Je ne demande pas, je n'ai pas besoin de garde. Et qui peut, quand il s'agit du destin du monde, songer à veiller sur une femme! Disparais, te dis-je, ou tu perds l'honneur! Tu ne m'écoutes pas; eh bien, moi, femme timide, je vais m'élancer au milieu de leur furieuse lutte, et je t'ordonne de me garder, -où tu pourras en même tems protéger ton souverain.

(Mirrha sort.)PANIA

      Arrêtez, madame! Elle est partie. S'il lui arrivait quelque malheur, j'aurais mieux fait de perdre ma vie. Sardanapale tient bien plus à elle qu'à son royaume, et pourtant il dispute en ce moment l'un et l'autre. Faut-il donc moins faire que lui, qui n'a jamais, jusqu'à présent, tiré un cimeterre? Revenez, Mirrha, je vous obéis, quoiqu'en désobéissant au monarque.

(Pania sort. Altada et Sféro entrent par une porte opposée.)ALTADA

      Mirrha! Eh quoi, partie! Pourtant elle était ici quand s'est engagé le combat, et Pania avec elle, leur serait-il arrivé quelque chose?

SFÉRO

      Je les vis en sûreté à l'instant où les révoltés prirent la fuite; et s'ils se sont éloignés, ce n'est sans doute que pour regagner le harem.

ALTADA

      Si, comme tout semble l'annoncer, le roi reste vainqueur, et qu'il ait perdu sa chère Ionienne, nous sommes destinés à un sort pire que celui des révoltés captifs.

SFÉRO

      Il faut que nous les suivions; elle ne peut être fort éloignée: et si nous la retrouvons, c'est une plus riche proie à présenter à notre souverain que celle d'un royaume reconquis.

ALTADA

      Non, Baal lui-même ne fit jamais, pour s'emparer de ces contrées, de plus hardis efforts que son soyeux fils pour les conserver: il a déjoué toutes les prévisions de ses ennemis et de ses amis; il s'est montré tel que ces brûlantes et lourdes journées СКАЧАТЬ