Название: Œuvres complètes de lord Byron, Tome 7
Автор: George Gordon Byron
Издательство: Public Domain
Жанр: Зарубежная классика
isbn:
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Je l'ai prévu d'avance, – tu le gagneras; en avant donc, et réussis.
Va, si j'étais un prophète, je me serais gratifié de la même prédiction. Mais obéissons aux étoiles, – je ne dois pas quereller avec elles ou avec leur interprète. Qui vient?
Satrapes!
Mon prince!
Bien! Ici réunis? – Je vous cherchais tous deux; mais ailleurs que dans le palais.
Pourquoi cela?
Ce n'est pas l'heure.
L'heure? – quelle heure?
De minuit.
Minuit, seigneur?
Quoi! n'êtes-vous pas invités?
Oh! oui, – nous l'avions oublié.
Est-il donc ordinaire d'oublier une invitation du souverain?
Pourquoi? – nous ne faisons que de la recevoir.
Pourquoi donc êtes-vous ici?
Notre devoir nous y appelle.
Quel devoir?
Celui de notre rang. Nous avons le privilége d'approcher le monarque, mais nous l'avons trouvé absent.
Et moi aussi, je suis à mon devoir.
Pouvons-nous savoir à quoi il vous oblige?
A arrêter deux traîtres: holà! gardes.
Satrapes, vos épées!
Seigneur, voilà mon cimeterre.
Viens la prendre.
Volontiers.
Oui, mais le fer touchera ton cœur, – et la poignée ne quittera pas ma main.
Comment, veux-tu me braver? Fort bien! – cela te sauvera un jugement et une pitié intempestive. Soldats, terrassez le rebelle!
Tes soldats! oui, – seul tu ne l'oserais pas.
Seul! téméraire esclave. – Et qu'y a-t-il en toi qu'un prince puisse trembler de subjuguer? Nous craignons ta trahison, et non pas ta force. Ta dent serait impuissante sans son venin: – c'est celle du serpent, et non pas du lion. Terrassez-le.
Êtes-vous fou, Arbaces? N'ai-je pas rendu mon épée? Confiez-vous donc comme moi dans la justice de notre souverain.
Non: – j'ai plutôt confiance dans les étoiles que tu fais bavarder, et dans la dextérité de ce bras; je mourrai roi, du moins de mon ame et de mon corps, et personne ne pourra jamais les enchaîner.
Vous nous entendez, lui et moi: ne l'enchaînez pas. La mort. (Les gardes attaquent Arbaces, qui se défend lui-même avec vaillance et adresse, jusqu'à ce qu'ils paraissent hésiter.) Ah! c'est ainsi; et je me vois contraint à faire l'office du bourreau! Lâches! voyez comme on doit frapper un traître.
Arrêtez! – sur vos vies, arrêtez! Eh quoi! êtes-vous ivres ou sourds? Mon épée! Insensé! je ne porte pas d'épée: toi, mon ami, donne-moi ton glaive. (Il arrache une épée à l'un des soldats, et se place entre les combattans. – Ils se séparent.) Dans mon propre palais! querelleurs insolens! Qui m'empêcherait de vous fendre, la tête?
Votre justice, sire.
Oui; ou bien-votre faiblesse.
Comment?
Frappez! pourvu que vous mêliez mon sang à celui de ce traître, – que, j'espère, vous n'épargnez en ce moment que pour le réserver aux tortures: – je ne me plaindrai pas.
Eh quoi! – qui ose donc attaquer Arbaces?
Moi!
Vraiment! vous vous oubliez, prince. Sur quelle garantie?
La tienne.
Le sceau du roi!
Oui; et c'est au roi à confirmer sa confiance.
Je ne l'ai pas donnée pour une pareille fin.
Vous me l'avez accordée pour votre salut: – j'en ai fait le meilleur usage. – Prononcez en personne. Ici, je ne suis que votre esclave; – j'étais, il n'y a qu'un moment, un autre vous-même.
Alors, cachez vos épées.
La mienne est rentrée; mais, je vous en conjure, ne rentrez pas la vôtre: c'est le seul sceptre que vous puissiez aujourd'hui porter prudemment.
Il est lourd; la poignée me froisse la main. (Au garde.) Tiens, ami, prends ce noir glaive. Eh bien! messieurs, que nous annonce tout cela?
C'est au prince à nous le dire.
Loyauté de ma part, trahison de la leur.
Trahison! Arbaces, vous, Belèses, un traître! Voilà deux mots que je ne croirai jamais unis ensemble.
Quelle en est la preuve?
Je la donnerai, si le roi redemande l'épée de votre complice.
Une épée qui fut aussi souvent que la tienne tirée contre ses ennemis.
Et СКАЧАТЬ