Midi à quatorze heures. Alphonse Karr
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Читать онлайн книгу Midi à quatorze heures - Alphonse Karr страница 9

Название: Midi à quatorze heures

Автор: Alphonse Karr

Издательство: Bookwire

Жанр: Языкознание

Серия:

isbn: 4064066080822

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СКАЧАТЬ laisser soupçonner l’infidélité tous les jours moins platonique dont il se rendait coupable envers elle. Aussi, à son retour à Honfleur, s’adressa-t-il à un braconnier qu’il connaissait un peu, et le pria-t-il de lui vendre une pièce de gibier quelconque. Le braconnier, un moment embarrassé, ne tarda pas à lui apporter un magnifique canard sauvage, que Roger paya sans marchander, et qu’il jeta sur la table avec un air d’indifférence étudié, quand Bérénice vint lui ouvrir la porte.

      Le lendemain matin, il reçut de Léon la lettre pour M. Aimé Deslandes d’Ingouville; on ne l’annonçait que sous son nom de Roger. Il sauta de joie à la réception de cette lettre: il pourrait étudier l’ange sans qu’elle s’observât devant lui; il la verrait, lui parlerait, entendrait sa voix, sa voix qui manquait tant aux douces paroles qu’elle lui écrivait. Il était trop tard pour aller au Havre ce jour-là; il se mit à attendre que la journée passât, pressant chacun des actes qui la remplissaient et dont il n’avait ordinairement nul souci. Il demanda à dîner de bonne heure, parce qu’après dîner il n’y avait plus rien à faire qu’à se coucher et dormir jusqu’au lendemain.

      Je ne sais quel air moqueur avait Bérénice en servant sur la table le produit de la chasse de son maître; toujours est-il qu’elle resta dans la salle à manger plus longtemps que son service ne l’exigeait, pour jouir de l’effet que devait produire nécessairement le plat qu’elle venait d’apporter.

      Le canard sauvage était accommodé aux navets, ni plus ni moins que le dernier d’entre les canards de basse-cour. Marthe, en bonne ménagère, ne manqua pas de s’en apercevoir et d’en faire l’observation.

      —Madame, reprit Bérénice, il faut que monsieur ait été à la chasse dans une ferme et ait tué ce canard en lui tordant le cou; car, outre qu’il n’a pas un grain de plomb dans tout le corps, c’est le canard le moins sauvage que l’on puisse voir, et je parierais mes gages d’un an qu’il barbotait encore avant-hier dans la mare de quelque ferme.

      Marthe sourit, et, voyant l’embarras de Roger, elle dit:

      —Bérénice, vous ne savez pas ce que vous dites.

      —Si fait bien, madame, repartit Bérénice ne voyant pas ou feignant de ne pas voir les signes que sa maîtresse lui faisait pour lui ordonner de se taire; j’en ai accommodé par centaines, des sauvages et des privés; celui-ci est un peu trop gros pour un sauvage: un canard sauvage qui connaît son état a le cou plus grêle, la patte plus menue, les ongles plus noirs, et surtout la membrane des pieds un peu plus mince et douce que celle des pieds de ce pays. A un vrai canard sauvage, les palmes sont comme un satin.

      Roger prit le parti d’avouer en souriant qu’il avait acheté le canard et que le braconnier s’était moqué de lui. Marthe sourit d’abord; puis quelque chose de contraint se mêla à son sourire; puis un mouvement imperceptible de sa physionomie sembla dire:

      —Au fait, j’en ai pris mon parti.

      Un quart d’heure après, elle ne pensait plus aux chasses sans résultat de son mari, ni à tout ce qu’elle aurait eu le droit d’en conclure.

      Pour Roger, il avait perdu de vue ses griefs contre MMM. Il sentait à chaque instant un frisson lui parcourir le corps; puis il s’inquiétait de l’effet qu’il produirait sur elle. Il se releva au milieu de la nuit pour voir s’il avait un gilet convenable; il craignait d’être gauche, embarrassé; il préparait ce qu’il avait à dire.

      —Après tout, se disait-il, elle ne saura pas que c’est moi.

      Dès le point du jour, il était sur la jetée de Honfleur, attendant qu’il plût à la mer de monter assez haut pour qu’on pût mettre le passager à flot.

      Arrivé au Havre, il se fit friser, raser; il acheta des gants de la première fraîcheur; puis, comme il avait un peu plu le matin, et que les chemins étaient fangeux, il s’occupa de trouver une voiture qui pût le conduire à Ingouville. Arrivé près de la porte, il sentit qu’il pouvait à peine respirer, et que le premier mot qu’il prononcerait s’arrêterait dans sa gorge et l’étoufferait inévitablement; il passa la main dans ses cheveux, rehaussa sa cravate, s’assura si sa lettre était dans sa poche et sonna. On fut quelque temps sans répondre, puis des pas lourds et traînants s’approchèrent, et un vieux domestique ouvrit la porte.

      —M. Aimé Deslandes?

      —Il vient de partir pour Rouen.

      Roger reprit haleine, et dit:

      —Et madame?

      —Madame est avec lui; ils seront absents pendant quinze jours; monsieur veut-il laisser son nom?

      —Je reviendrai.

      Et il remonta en voiture: peut-être lui eût-il été fort difficile de dire s’il était bien fâché de la mésaventure.

      Le soir, Marthe lui dit:

      —Mon cher Roger, vous rentrez depuis quelque temps bien tard; pour ne pas vous gêner ni moi non plus, car souvent je ne puis retrouver un sommeil interrompu, j’ai fait mettre un matelas de plus au lit qui est dans votre chambre, et vous pourrez y coucher habituellement.

      Roger regarda fixement sa femme. La physionomie de celle-ci était calme et naturelle et ne peignait ni colère ni mauvaise humeur; peut-être, au premier moment, eût-il demandé ce changement; mais, venant de sa femme, cette idée le troubla et lui parut suspecte. Pour se tranquilliser, il relut toutes les lettres de l’inconnue qui était si près de ne l’être plus; et, quand il s’endormit, il avait complétement oublié tout ce qui n’était pas elle.

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