Sa Princesse Vierge. Grace Goodwin
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Название: Sa Princesse Vierge

Автор: Grace Goodwin

Издательство: Bookwire

Жанр: Языкознание

Серия: Programme des Épouses Interstellaires- Les Vierges

isbn: 9783969534977

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СКАЧАТЬ nous observâmes, nos regards baladeurs. Il était grand. Gigantesque, même avec ses jambes repliées. Ses cheveux noirs étaient un peu longs et ses boucles lui retombaient sur les oreilles. Ils étaient épais, et j’eus envie d’enfouir mes doigts dedans, de découvrir leur texture. Une barbe recouvrait sa mâchoire carrée. Même dans la lumière tamisée provenant de l’entrée de la grotte, je voyais qu’elle avait des reflets roux, contrairement à ses cheveux. Ses lèvres étaient gonflées, mais aussi ouvertes et ensanglantées. Son visage était plus fin que dans mes rêves, comme s’il n’avait pas mangé à sa faim depuis quelques jours, mais ses yeux me transperçaient, me clouaient sur place. Des yeux de prédateur. Complètement concentrés sur moi, repérant chaque détail, ne ratant rien. Il s’attarda sur ma cheville, sur ma hanche relevée pour ne pas m’appuyer sur mon pied. On aurait dit qu’il pouvait lire dans mes pensées, qu’il connaissait déjà mon corps, que nous étions en symbiose.

      Ses yeux étaient presque noirs, perçants par leur intensité. Je le reconnaissais, pas seulement grâce aux rêves que nous avions partagés, mais dans mon cœur, dans mon ADN lui-même.

      Il m’examinait avec tout autant d’attention et il leva la main vers moi, avant de la laisser retomber.

      — Tu es réelle ? demanda-t-il d’une voix rocailleuse sèche. Est-ce que je rêve ?

      Je pris mon sac à dos et en sortis une gourde. J’enlevai le bouchon et la tendis à Gage.

      — Je suis réelle. Bois.

      Il prit la gourde et avala l’eau à grandes gorgées. Depuis combien de temps se trouvait-il dans cette grotte ? Avait-il été privé d’eau et de nourriture pendant des jours. Alors qu’il buvait, je regardai autour de moi. On l’avait laissé dans une grotte abandonnée, assez grande pour que quatre ou cinq hommes la traversent en marchant de front. Je parvenais largement à me tenir debout à son entrée. Si je levais les bras, je ne parviendrais pas à en toucher le plafond. Le sol était fait de pierre. De la terre et des feuilles mortes couvraient la roche grise et froide comme un tapis pourrissant. Nous étions à cinq mètres de l’entrée environ, la lumière du jour étouffée par les épaisses parois. J’entendais de l’eau couler au loin, un petit plop, plop. Les chaînes qui maintenaient Gage étaient épaisses et lourdes, mais vieilles et rouillées, tachées par l’âge. Les anneaux et les verrous de métal fixés aux murs étaient là depuis longtemps, comme si Gage n’était pas le premier à avoir été emmené ici. À avoir été torturé et négligé jusqu’à ce qu’il en meure presque.

      Une cage au milieu de nulle part ? Pourquoi ?

      — Quel genre de monstre créerait un endroit comme ça ? me demandai-je à voix haute.

      — Mon arrière-grand-père, répondit-il.

      Je tournai immédiatement le regard vers lui. Il souriait, mais sans joie.

      — C’est ma grotte, Dani. Amusant, n’est-ce pas ?

      — Non. Pas du tout, dis-je en ramassant sa veste et en la lui passant autour des pieds. Il va falloir qu’on te sorte de là.

      Du dos de la main, il s’essuya la bouche.

      — Je te repose la question. Que fais-tu là ?

      Je fronçai les sourcils.

      — Je te sauve.

      Il secoua lentement la tête.

      — Tu n’aurais pas dû. Trop risqué.

      — Tu allais mourir.

      Il croisa mon regard. Une veine battait à sa tempe.

      — Je sais.

      — Alors...

      Il leva une main, mais elle retomba sur ses genoux, comme s’il était trop affaibli. Je fouillai de nouveau dans mon sac à dos et lui tendis une espèce de barre protéinée parmi les rations militaires que j’avais volées dans le garde-manger de la Pierre Angulaire.

      — Mange lentement, dis-je.

      Il en cassa un morceau, qu’il mit dans sa bouche et mâcha. Je regardai cet acte simple, le mouvement de sa gorge alors qu’il avalait. Je pris sa main libre et la retournai.

      Juste là.

      La marque.

      Je plaçai ma main dessus, paume contre paume pour la première fois.

      La sensation m’arracha une exclamation, et la brûlure dévorante me traversa tout le corps. Un désir s’épanouit en moi, mais ce n’était pas le moment. Je me sentais complète, toutefois. Comme si une part de moi m’avait toujours manquée. Je me demandais comment j’avais fait pour vivre ma vie, pour supporter mon existence. C’était peut-être parce que je n’avais pas su que j’étais incomplète.

      Mais à présent... il n’y avait plus de retour en arrière possible. Gage était mien et il pourrait me crier dessus autant qu’il voudrait, je m’en fichais.

      — Quelqu’un veut ma mort, dit-il avant de fourrer un autre morceau de barre protéinée dans sa bouche. Je ne veux pas qu’on s’en prenne à toi.

      — Je sais prendre soin de moi. Et je refuse de te laisser mourir.

      Il bougea son poignet menotté, et la chaîne tinta.

      — Comme tu peux le voir, dit-il, je n’irai nulle part. Ça fait des jours que j’essaye de trouver un moyen de sortir d’ici.

      Je fouillai de nouveau dans mon sac.

      — J’ai récupéré des choses qui pourraient nous être utiles sur la Pierre Angulaire. Un appareil de communication.

      Je plaçai le petit objet sur le sol, mais il le ramassa immédiatement.

      — Récupéré ?

      Je lui jetai un rapide regard, puis repris ma tâche. Je n’allais pas lui dire que je les avais volés. Mon intention était de les emprunter et de les rendre une fois que j’aurais sauvé Gage et que je serais rentrée avec lui. Mieux valait demander pardon que de demander la permission, surtout que ces hommes des cavernes ne m’auraient jamais laissée les accompagner. Et ils n’auraient pas réussi à le trouver, pas sans moi. Sans la marque qui m’appelait comme un phare dans le brouillard.

      — Une unité de communication ? Comment ça se fait qu’ils ne t’aient pas retrouvée avant que tu te sois éloignée à plus d’un kilomètre de la Pierre Angulaire ?

      — Elle n’est pas allumée. Évidemment. J’ai retiré la batterie. Je ne voulais pas qu’on puisse me suivre, parce que connaissant mes amies, une fois qu’elles auraient impliqué leurs compagnons, ils se seraient lancés sur mes traces. M’auraient arrêtée.

      — Qui sont ces compagnons dont tu parles ?

      — Des Chasseurs de la Pierre Angulaire.

      — Ils auraient dû t’arrêter. Je parlerai de cet échec avec eux.

      Je fronçai les sourcils, les lèvres СКАЧАТЬ