Название: Voie sans issue
Автор: Блейк Пирс
Издательство: Lukeman Literary Management Ltd
Жанр: Зарубежные детективы
isbn: 9781640297173
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« J’ai failli le faire. Mais je ne voulais pas lui laisser le moindre pouvoir sur une autre partie de ma vie. »
Il hocha la tête et le silence s’installa à nouveau entre eux. Ils en profitèrent pour étudier le menu. Leur silence fut interrompu par la même serveuse, qui revenait prendre leurs commandes. Quand elle fut partie, Moulton se pencha en avant et demanda : « Est-ce que tu veux en parler ou tu préfères qu’on ignore le sujet ? »
« Je préférerais l’ignorer pour l’instant. Je voulais juste que tu saches qu’il est possible que j’ai parfois la tête ailleurs ce soir. »
Il sourit et se leva lentement de sa chaise. « Je comprends mais laisse-moi essayer une chose, si ça ne te dérange pas. »
« Quoi… ? »
Il s’approcha d’elle, se pencha en avant et l’embrassa. Elle eut d’abord un mouvement de recul, ne sachant pas ce qu’il avait l’intention de faire. Mais quand elle comprit, elle le laissa faire. Non seulement ça, mais elle lui rendit son baiser. Ils s’embrassèrent doucement mais aussi avec un certain empressement, et elle sut qu’il pensait probablement à ce moment depuis aussi longtemps qu’elle.
Il arrêta de l’embrasser avant que ça ne commence à devenir gênant. Après tout, ils étaient assis dans un restaurant et entourés d’autres clients. Et Chloé n’avait jamais été du genre à aimer les démonstrations publiques d’affection.
« Loin de moi l’idée de m’en plaindre, » dit-elle, « mais que me vaut l’honneur ? »
« Deux choses. D’abord, le fait que j’ai réussi à prendre mon courage à deux mains… quelque chose dont je suis rarement capable avec une femme. Mais c’était aussi pour te donner autre chose à laquelle penser… en espérant qu’elle te fasse oublier le fait d’avoir vu ton père aujourd’hui. »
Elle avait la tête qui tournait légèrement et une vague de chaleur envahit son corps. Elle soupira et dit : « Oui, je pense que tu as réussi. »
« Tant mieux, » dit-il. « J’imagine qu’on peut aussi laisser tomber la question de savoir si on est sensé s’embrasser à la fin de notre rendez-vous… car c’est toujours un moment gênant. »
« Oh, après ça, on a plutôt intérêt, » dit-elle.
Sur ces mots, et comme Moulton l’avait espéré, la visite inattendue de son père lui sembla soudain un lointain souvenir.
***
Le dîner se déroula bien mieux qu’elle l’aurait espéré. Une fois qu’ils eurent laissé le sujet de son père de côté et qu’ils reprirent leur conversation après le baiser inattendu de Moulton, le reste de la soirée fut des plus agréables. Ils parlèrent du FBI, de musique, de films, de personnes qu’ils avaient connues lors de leur formation à l’académie, de leurs centres d’intérêt et de leurs hobbys. Tout lui sembla naturel et elle ne s’était vraiment pas attendu à ça.
D’un côté, elle regrettait presque d’être restée aussi longtemps avec Steven. Si c’était ce qu’elle avait manqué en restant avec lui, elle avait vraiment raté beaucoup de choses.
Quand ils eurent terminé de manger, ils prirent encore quelques verres. Ce fut une autre occasion pour Moulton de lui montrer son affection, en s’arrêtant à deux verres tandis que Chloé prenait un troisième. Il lui demanda même si elle préférait prendre un taxi, au cas où elle n’était pas à l’aise avec le fait qu’il prenne le volant.
Il la ramena chez elle et se gara devant le trottoir un peu après vingt-deux heures. Elle était loin d’être saoule mais elle était assez joyeuse pour penser à des choses auxquelles elle n’aurait pas pensé autrement.
« J’ai vraiment passé une bonne soirée, » dit Moulton. « J’aimerais vraiment qu’on le fasse à nouveau, si tu es d’accord et si tu penses que ça ne risque pas d’affecter notre travail. »
« Ça me plairait beaucoup. Merci de m’avoir invitée. »
« Merci d’avoir accepté. »
Elle répondit à cette phrase en se penchant en avant et en l’embrassant. Tout comme le baiser au restaurant, il fut d’abord lent avant de prendre de l’ampleur. Il posa sa main sur le côté de son visage et la glissa dans sa nuque pour l’attirer vers lui. L’accoudoir les séparait et elle se pencha davantage pour pouvoir poser sa main sur sa poitrine.
Elle n’était pas sûre de savoir combien de temps ils s’étaient embrassés. C’était lent et follement romantique. Quand leurs lèvres se séparèrent, Chloé était légèrement hors d’haleine.
« OK, tu sais déjà que je ne suis pas vraiment une experte en rendez-vous, » dit-elle. « Alors si ce que je vais te dire maintenant sonne un peu bizarre, il faudra que tu me pardonnes. »
« Qu’est-ce que tu allais me dire ? »
Elle hésita un moment mais les trois verres qu’elle avait bus lui donnèrent le courage de continuer. « Je voudrais t’inviter à entrer. Je pourrais prétexter que c’est pour t’offrir un café ou un verre, mais ce serait mentir. »
Moulton eut l’air sincèrement surpris. Il avait l’air de ne pas du tout s’attendre à cette question. « Tu es sûre ? » demanda-t-il.
« Je me suis mal exprimée, » dit-elle, un peu gênée. « Ce que je voulais dire, c’était que… j’aimerais qu’on s’embrasse sans avoir un accoudoir entre nous. Mais je ne… je ne vais pas coucher avec toi. »
Même dans la faible lueur, elle put voir qu’il rougit à cette phrase. « Je n’aurais jamais demandé ça de toi. »
Elle hocha la tête, un peu gênée. « Alors… est-ce que tu veux entrer ? »
« J’ai vraiment, vraiment envie. »
Sur ces mots, il l’embrassa à nouveau. Cette fois-ci, c’était un peu plus léger. En plein milieu, il donna un coup de coude à l’accoudoir sous forme de boutade.
Elle s’éloigna de lui et ouvrit la portière. Alors qu’ils s’avançaient vers l’entrée de son immeuble, elle se demanda à quand remontait la dernière fois où elle s’était sentie aussi… aussi légère.
Légère, pensa-t-elle en souriant. C’était un terme que Danielle avait une fois utilisé pour expliquer comment elle se sentait après un orgasme. En y repensant, une vague de chaleur envahit Chloé. Elle tendit le bras, prit la main de Moulton, et ils entrèrent dans l’édifice.
Ils prirent l’ascenseur et quand les portes se refermèrent, Chloé se surprit elle-même en le poussant doucement contre le mur et en se mettant à l’embrasser. Maintenant qu’elle pouvait poser ses mains sur lui, elle le prit par la taille et l’attira vers elle. Leur baiser fut cette fois-ci plus passionné et laissait sous-entendre tout ce qu’elle avait envie de lui faire à cet instant précis.
Il semblait en avoir autant envie qu’elle. Il posa ses mains dans le creux de son dos. Quand il l’attira vers lui et que leurs corps furent l’un contre l’autre, elle laissa échapper un léger gémissement. СКАЧАТЬ