Название: Voie sans issue
Автор: Блейк Пирс
Издательство: Lukeman Literary Management Ltd
Жанр: Зарубежные детективы
isbn: 9781640297173
isbn:
Il a changé d’avis. Il appelle pour annuler.
Elle en fut persuadée jusqu’au moment où elle décrocha. « Allô ? »
« Alors oui, un japonais, ça me paraît très bien, » dit Moulton. « Maintenant, tu t’en es déjà peut-être rendu compte vu le peu de suivi et le manque de détails, mais je ne fais pas ça très souvent. Alors je ne sais pas si je viens te chercher ou si on se retrouve là-bas… ? »
« Viens me chercher, si ça ne te dérange pas, » dit-elle, en repensant à l’état déplorable de sa voiture. « Il y a un endroit pas trop mal tout près d’ici. »
« OK, » dit-il. « On se voit tout à l’heure. »
…je ne fais pas ça très souvent. Bien que ce soit ses propres mots, Chloé avait tout de même du mal à le croire.
Elle termina de s’habiller, se coiffa et attendit qu’on vienne sonner à sa porte.
Ce sera peut-être encore ton père, se dit-elle. Mais pour dire vrai, ce n’était pas sa propre voix qu’elle entendait mais celle de Danielle, condescendante et sûre d’elle.
Je me demande si elle sait qu’il est sorti de prison, pensa Chloé. Mon dieu, elle va être furieuse de l’apprendre.
Mais elle n’eut pas le temps d’y réfléchir davantage. Elle entendit frapper à sa porte. Durant un instant, elle eut la certitude qu’il s’agissait de son père. Elle resta immobile un moment, sans aucune envie d’aller ouvrir. Puis elle se rappela combien Moulton avait eu l’air aussi mal à l’aise qu’elle quand ils s’étaient vus au champ de tir et elle réalisa combien elle avait envie de le voir – surtout après la manière dont ces dernières heures s’étaient déroulées.
Elle ouvrit la porte avec un grand sourire. Moulton lui sourit en retour. C’était peut-être parce qu’ils se voyaient rarement en-dehors du boulot, mais Chloé trouva son sourire sexy à mort. Il s’était habillé de manière assez sobre – une chemise à boutons et un jean – mais il était incroyablement bel homme.
« Prête ? » dit-il.
« Absolument, » dit-elle.
Elle referma la porte derrière elle et ils s’avancèrent dans le couloir. Le silence s’installa à nouveau entre eux. Elle aurait aimé qu’ils en soient un peu plus loin dans leur relation. Elle ressentait le besoin de quelque chose d’aussi simple et innocent que lui prendre la main, par exemple…
Et ce simple besoin de contact humain lui montrait combien la venue de son père l’avait perturbée.
Et ça ne va que s’empirer, maintenant qu’il est sorti de prison, pensa-t-elle, au moment où elle entrait dans l’ascenseur avec Moulton.
Mais elle n’allait pas lui permettre de gâcher ce rencard.
Au moment où ils sortirent dans la chaleur du soir, elle décida de balayer l’image de son père de son esprit. Et bizarrement, ça fonctionna.
Pendant un temps.
CHAPITRE TROIS
Le restaurant japonais qu’elle avait choisi était du style hibachi grill, avec de grandes cuisinières ouvertes permettant au groupes de s’asseoir autour et d’observer les chefs à l’œuvre. Chloé et Moulton optèrent pour une table dans une zone plus tranquille et plus retirée du restaurant. Quand ils furent assis, elle fut ravie de se rendre compte qu’elle était tout à fait à l’aise de se retrouver dans un tel endroit avec lui. Mis à part l’attraction physique, elle avait apprécié Moulton dès le premier instant où elle l’avait rencontré. Il avait été la seule personne qui avait égayé cette journée au cours de laquelle on l’avait transférée de l’Équipe scientifique au Programme de crimes avec violence. Et maintenant il était là, à rendre à nouveau un autre moment désagréable de sa vie plus supportable.
Elle n’avait pas envie de gâcher cette soirée avec un tel sujet de conversation mais elle savait aussi que si elle le gardait pour elle, elle continuerait d’y penser toute la soirée.
« Alors, » dit Moulton, en tripotant les coins de son menu en l’ouvrant. « Ce n’était pas bizarre que je t’invite à dîner ? »
« Je suis sûre que ça dépend à qui tu poses la question, » répondit-elle. « Le directeur Johnson penserait sûrement que ce n’est pas une bonne idée. Mais pour être tout à fait honnête, » dit-elle, « j’espérais un peu que tu le fasses. »
« Ah, alors tu es plutôt traditionnelle ? Tu ne m’aurais pas demandé pour aller dîner ? Tu aurais attendu que je le fasse ? »
« Ce n’est pas tant le fait d’être traditionnelle que le fait d’avoir une certaine appréhension à la suite de ma dernière relation. Je devrais d’ailleurs t’en parler tout de suite. Jusqu’à il y a sept mois, j’étais fiancée. »
L’air surpris qui envahit son visage ne fut que momentané. Par bonheur, elle n’y vit aucun signe de peur ou d’embarras. Mais avant qu’il puisse ajouter quoi que ce soit, la serveuse vint leur demander ce qu’ils voulaient boire. Ils demandèrent tous les deux un Sapporo et commandèrent rapidement, pour ne pas laisser le fil de la conversation leur échapper.
« Est-ce que je peux te demander pourquoi ça n’a pas marché entre vous ? » demanda Moulton.
« C’est une longue histoire. La version courte, c’est qu’il m’oppressait et qu’il ne parvenait pas à se détacher de l’ombre de sa famille – et de sa mère, en particulier. Et quand j’ai soudain commencé ma carrière au FBI, il ne m’a pas beaucoup soutenue. Il n’était pas non plus très compréhensif avec mes propres histoires de famille… »
Elle savait qu’il devait sûrement avoir entendu parler de certaines choses de son passé. Quand elle avait fouillé sur le sujet vers la fin de sa formation, elle était sûre que des rumeurs avaient dû circuler à l’académie.
« Oui, j’ai entendu certaines choses à ce sujet… »
Il laissa le commentaire en suspens. Chloé comprit par là que si elle voulait lui en parler, il l’écouterait. Mais si elle préférait laisser le sujet de côté, il n’insisterait pas non plus. Et à ce moment-là, avec tout ce qu’elle avait sur le cœur, elle se dit que c’était maintenant ou jamais. Ça ne sert à rien d’attendre, pensa-t-elle.
« Bien que je préfère garder les détails pour plus tard, je pense qu’il faudrait que tu saches que j’ai vu mon père aujourd’hui. »
« Il est sorti de prison ? »
« Oui. Et je pense que c’est en partie grâce à ce que j’ai découvert ces derniers mois au sujet de la mort de ma mère. »
Il fallut un moment à Moulton pour savoir comment réagir. Il prit une gorgée de СКАЧАТЬ