La Fraternité Hiramique : Prophétie Du Temple Ezéchiel. William Hanna
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СКАЧАТЬ près de quarante-cinq citernes, pièces, tunnels et caves. Shimon Gibson, associé principal de l’institut W.F. Albright de recherche archéologique à Jérusalem, qui avec son collègue David Jacobson a écrit une analyse définitive – Sous le Mont du Temple à Jérusalem : un recueil sur les citernes, les pièces souterraines et les conduits de Haram al-Sharif – déclare que « depuis le 19ème siècle, aucun occidental n’a été autorisé à accéder aux pièces souterraines du Mont du Temple… j’aurais voulu me déguiser moi-même en ouvrier local du Waqf et m’infiltrer dans ces sites, mais je n’ai souhaiterais pas courir le risque de créer un incident international. » Prendre ce risque n’était plus un problème aux israéliens.

      Selon les récits bibliques, l’Arche – qui fut conçue en bois de shittah (Acacia) couvert d’or connu par les anciens égyptiens, l’Arbre de Vie étant très important dans la médecine traditionnelle dû à sa contenance d’alcaloïdes psychoactifs (hallucinogènes) – avait été cachée dans une pièce sous le Haram al-Sharif/Mont du Temple. Si c’était le cas, alors il est peu probable qu’elle ait survécu aux conditions défavorables et à l’humidité. C’était l’opinion de Shimon Gibson que « l’Arche serait probablement désintégrée. Sauf, bien sûr, si elle avait des propriétés sacrées. Mais moi, en tant qu’archéologue, je ne peux pas parler des propriétés sacrées théoriques d’une boîte en bois. » Même si c’était le cas, alors il y aurait sûrement encore des restes de l’or qui couvrait l’Arche ou du pot en or qui contenait la manne, le ‘pain du désert’ que Dieu avait offert aux 600 000 enfants d’Israël lorsqu’ils avaient quitté l’Égypte pour la Terre Promise.

      Pour Yaakov Katzir, la découverte du Puits des Âmes ou de toute autre pièce sous le Mont du Temple justifierait son enthousiasme fanatique pour l’engagement de la Fraternité Hiramique à la construction d’un Troisième Temple, justifierait la croyance en son idéologie de suprématie raciale juive inculquée par son éducation et son service militaire, et enflammerait sa ferveur nationaliste juive et sa haine pour les non-juifs en exploitant l’Holocauste comme justification à la violence et à la discrimination contre les palestiniens, les migrants africains et même les éthiopiens juifs. La conscience de Yaakov n’était en fait nullement troublée par la violence actuelle raciste israélienne contre les juifs éthiopiens qui prétendaient posséder l’Arche de l’alliance en Éthiopie. Il se moquait d’eux avec véhémence en disant « des absurdités de nègres qu’ils devraient reprendre avec eux en Afrique. »

      La tradition éthiopienne soutenait que l’Arche de l’Alliance avait été préservée dans l’ancienne ville sainte d’Axoum. L’Arche aurait été apparemment conservée pendant des siècles dans l’église de Marie de Sion, où l’empereur Iyase l’aurait vu et lui aurait parlé en 1691. Actuellement, l’Arche est prétendument conservée dans la Chapelle de la Tablette, construite à côté de l’église sous le règne du dernier empereur Hailé Sélassié. On dit qu’elle fut confiée à un seul gardien qui brûlait de l’encens et récitait le Livre biblique des Psaumes devant l’Arche. Personne – y compris les rois et les évêques – n’était autorisé à s’approcher de l’Arche en dehors du gardien qui n’était pas uniquement un moine, mais également un vierge au service de l’Arche jusqu’au jour où il nomme son successeur à l’approche de sa mort.

      Le récit classique de l’Arche d’Éthiopie provient d’une épopée médiévale, La Gloire des Rois (Kebra Nagast), écrite en langue geez éthiopienne. Elle décrit comment la reine de Saba Bilqis en entendant parler de l’immense sagesse du roi Salomon s’était rendue à Jérusalem pour acquérir plus de connaissances et de sagesse pour mieux gouverner son peuple. Impressionné par sa beauté et son intelligence, Salomon se mit à désirer à avoir un enfant d’elle : un désir non motivé par la convoitise, mais par une aspiration apparemment généreuse pour remplir la terre de fils qui serviraient le Dieu d’Israël. On prétendit que Bilqis eut un fils, qui à l’âge adulte sortit d’Éthiopie pour rendre visite à son père à Jérusalem. Après avoir nommé son fils roi d’Éthiopie, Salomon donna l’ordre aux anciens d’Israël d’envoyer leurs propres fils en Éthiopie pour servir en tant que conseillers. Tristes de ne plus jamais voir Jérusalem et son Temple, les jeunes israélites décidèrent d’emmener l’Arche avec eux. Le récit de La Gloire des Rois affirme que c’était en fait l’Arche, elle-même, qui avait décidé de quitter Jérusalem parce que les juifs avaient cessé de pratiquer la foi qui leur avait été révélée par Dieu.

      Une version alternative de la visite de Bilqis était qu’elle avait été accueillie avec fanfare et des festivités. On lui fit faire un tour des grands bâtiments, y compris le Temple. Elle fut à la fois terrifiée et éblouie par sa magnificence. Captivé par sa beauté, Salomon – qui aurait eu trois cents concubines et sept cents épouses – lui proposa le mariage que Bilqis, flattée, accepta. Après plusieurs visites ultérieures au Temple, Bilqis insista à rencontrer l’architecte de cette magnificence. Lorsqu’il lui fut amené, elle trouva l’architecte Hiram Abiff beau et ses manières séduisantes. En reprenant son sang-froid, elle l’interrogea longuement et le défendit malgré la mauvaise volonté et la jalousie croissante de Salomon. Lorsqu’elle demanda à voir les hommes qui avaient construit le Temple, Salomon protesta à l’impossibilité de rassembler toute la main-d’œuvre composée d’apprentis, de confrères artisans et de maîtres. Mais Hiram en sautant sur un grand rocher pour être mieux vu, décrit de sa main le symbole Tau, et aussitôt tous les ouvriers se hâtèrent des différents endroits de leurs postes pour se présenter devant leur maître. Bilqis fut si impressionnée par une telle démonstration d’autorité qu’elle réalisa qu’elle était amoureuse du grand architecte et regretta sa promesse faite à Salomon. Elle annula alors son engagement à Salomon en retirant l’anneau de fiançailles de son doigt.

      Cela soulève la question de savoir quand La Gloire des Rois fut écrite et quand la tradition de l’Arche en Éthiopie a-t-elle commencé. On sait selon des pièces de monnaie et des épigraphes que les anciens rois d’Axoum étaient des païens jusqu’au 4ème siècle lorsqu’ils se sont convertis au christianisme – qui fut déclaré la religion de l’état en l’an 330 – sans aucune trace attestant qu’ils étaient des descendants du roi Salomon ou qu’ils avaient un quelconque lien avec l’Arche de l’alliance. Le premier rapport de la présence de l’Arche en Éthiopie apparaît vers la fin du 12ème siècle lorsqu’un Arménien au Caire, Abu Saleh, avait écrit en arabe que les éthiopiens étaient en possession de l’Arche de l’Alliance qui fut emmenée par les descendants de la famille du roi David aux cheveux blonds et au teint rouge et blanc. Alors que certains historiens avaient affirmé à juste titre qu’Abu Saleh s’était trompé en affirmant que l’Arche fut emmenée par des européens plutôt que par des éthiopiens, on ne peut renier son récit qui s’est appuyé sur le Cantique de Salomon de la Bible qui déclare que Salomon avait les joues blanches et rouges et des cheveux tels de l’or fin.

      En dépit de tous ces arguments et de toutes ces théories, on reconnut finalement que les faits historiques racontant la vie du roi Salomon (vers 1011-931 av. J.-C.) se basaient sur plusieurs légendes d’Égypte, de Phénicie et de l’Arabie du sud où la terre de Saba avait prospéré grâce à la Route des Caravanes.

      Toute étude honnête des faits par les archéologues et les savants conclurait que les israélites étaient peu susceptibles d’avoir été en Égypte, peu de chance d’avoir errer dans le désert pendant quarante ans, peu probable d’avoir eu assez de combattants pour conquérir la Terre Promise et par conséquent n’auraient pas pu la transmettre aux douze tribus d’Israël. Rien de tout cela, cependant, n’allait décourager l’intention de la judaïsation complète de Jérusalem-Est pour la construction du Troisième Temple comme l’accomplissement d’une aspiration chérie pour une Jérusalem unifiée comme capitale unie et éternelle du peuple juif, au détriment et par l’éradication des palestiniens indigènes, de leur culture et de leur histoire.

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