Les trappeur de l'Arkansas. Gustave Aimard
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Название: Les trappeur de l'Arkansas

Автор: Gustave Aimard

Издательство: Public Domain

Жанр: Зарубежная классика

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СКАЧАТЬ plus qu’il en faut.

      Un ruisseau coulait à une légère distance, le chasseur entra dans son lit avec son compagnon qui suivait tous ses mouvements.

      Arrivés au milieu du courant, le Cœur-Loyal enveloppa avec soin les trappes dans une peau de buffle afin que l’humidité ne pût les atteindre puis il les laissa glisser au fond de l’eau.

      Cette précaution prise, les chasseurs traversèrent le ruisseau et firent une fausse piste d’à peu près deux cents pas, revenant ensuite avec précaution afin de ne pas laisser d’empreinte qui dénonçât leur retour, ils rentrèrent dans la forêt après avoir d’un geste renvoyé leurs chiens auprès des chevaux.

      Les intelligents animaux prirent leur course et disparurent bientôt dans l’obscurité.

      Cette résolution de se séparer des chiens leur était utile en aidant à dépister les Indiens, qui ne manqueraient pas de suivre les traces fugitives laissées par les limiers dans les hautes herbes.

      Une fois dans la forêt, les chasseurs remontèrent sur un arbre et commencèrent à s’avancer entre ciel et terre ; manière de voyager beaucoup plus usitée qu’on ne le croit en Europe, dans ces pays où il est souvent impossible à cause de l’enchevêtrement des lianes et des arbres d’avancer sans se servir de la hache pour se frayer un passage.

      L’on peut ainsi, en passant de branche en branche, faire des lieues entières sans toucher le sol.

      C’était justement, quoique pour une autre cause, ce qu’exécutaient en ce moment les chasseurs.

      Ils s’avançaient de cette façon au-devant de leurs ennemis, dont les pas se rapprochaient de plus en plus et que bientôt ils aperçurent au-dessous d’eux, marchant en file indienne, c’est-à-dire l’un derrière l’autre, et suivant attentivement leur piste.

      La Tête-d’Aigle venait le premier, à demi couché sur son cheval à cause de sa blessure, mais plus animé que jamais à la poursuite de ses ennemis.

      Lorsqu’ils croisèrent les Comanches, les deux trappeurs se blottirent dans les feuilles, en retenant leur souffle. La circonstance la plus futile suffisait pour dénoncer leur présence.

      Les Indiens passèrent sans les voir. Les chasseurs reprirent leur marche.

      – Ouf ! dit Belhumeur au bout d’un instant, je crois que nous en voilà quittes cette fois.

      – Ne nous hâtons pas de chanter victoire, mais éloignons-nous aussi rapidement que nous pourrons, ces démons de Peaux-Rouges sont fins, ils ne seront pas longtemps dupes de notre stratagème.

      – Sacrebleu ! s’écria tout à coup Belhumeur, j’ai laissé tomber mon couteau, je ne sais où, si ces démons le trouvent, nous sommes perdus.

      – C’est probable, murmura le Cœur-Loyal, raison de plus pour ne pas perdre une minute.

      Cependant, la forêt qui jusqu’alors avait été calme, commença subitement à gronder sourdement, les oiseaux volaient en poussant des cris de frayeur, et dans les fourrés on entendait craquer les branches sèches sous les pas pressés des bêtes fauves.

      – Que se passe-t-il donc ? fit le Cœur-Loyal, en s’arrêtant et en regardant autour de lui avec inquiétude, la forêt semble saisie de vertige.

      Les deux chasseurs s’élancèrent jusqu’au sommet de l’arbre sur lequel ils se trouvaient et qui par hasard était un des plus élevés de la forêt.

      Une lueur immense colorait l’horizon à une lieue tout au plus de l’endroit où ils étaient, cette lueur grandissait de minute en minute et s’avançait vers eux à pas de géant.

      – Malédiction, s’écria Belhumeur, les Comanches ont mis le feu à la prairie.

      – Oui, et je crois que cette fois, comme vous le disiez tout à l’heure, nous sommes perdus, répondit froidement le Cœur-Loyal.

      – Que faire ? demanda le Canadien, dans un instant nous serons cernés.

      Le Cœur-Loyal réfléchissait profondément.

      Au bout de quelques secondes, il releva la tête, un sourire de triomphe relevait les coins de ses lèvres.

      – Ils ne nous tiennent pas encore, dit-il, suivez-moi, frère !… et il ajouta à voix basse : je veux revoir ma mère !…

      VI. Le sauveur

      Pour bien faire comprendre au lecteur la position dans laquelle se trouvaient les chasseurs, il est nécessaire de revenir au chef comanche.

      À peine ses ennemis avaient-ils disparu parmi les arbres que la Tête-d’Aigle se releva doucement, pencha le corps en avant et prêta l’oreille afin de s’assurer qu’ils s’éloignaient réellement. Dès qu’il eut acquis cette certitude, il déchira un morceau de son blankett – couverture – avec lequel il enveloppa tant bien que mal son bras blessé et, malgré sa faiblesse occasionnée par le sang qu’il avait perdu, et les vives douleurs qu’il éprouvait, il se mit résolument sur les traces des chasseurs.

      Il les accompagna ainsi sans être vu, jusqu’aux limites du camp. Là, caché derrière un ébénier, il fut témoin sans pouvoir s’y opposer, mais en bouillant de colère, de la recherche faite par les chasseurs pour retrouver leurs trappes, et enfin de leur départ après les avoir recouvrées.

      Bien que les limiers que les chasseurs avaient avec eux fussent d’excellentes bêtes, dressées à sentir les Indiens de fort loin, par un hasard providentiel, et qui probablement sauva le chef comanche, ils se jetèrent gloutonnement sur les restes épars du repas des Peaux-Rouges, leurs maîtres qui ne se croyaient pas épiés ne songèrent nullement à leur ordonner la vigilance.

      Les Comanches regagnèrent enfin leur camp, après avoir avec des difficultés infinies réussi à retrouver leurs chevaux.

      La vue de leur chef blessé leur causa une surprise et une irritation extrême, dont la Tête-d’Aigle profita habilement pour les lancer de nouveau à la recherche des chasseurs qui, retardés par les trappes qu’ils portaient, ne devaient pas être loin et ne pouvaient manquer de tomber promptement entre leurs mains.

      Ils n’avaient été dupes qu’un instant du stratagème inventé par Cœur-Loyal, et n’avaient pas été longs à reconnaître sur les premiers arbres de la forêt des traces non équivoques du passage de leurs ennemis.

      Ce fut alors que, honteux d’être tenu ainsi en échec par deux hommes déterminés, dont les ruses supérieures aux siennes déjouaient tous ses calculs, la Tête-d’Aigle résolut d’en finir avec eux et mit à exécution le diabolique projet de brûler la forêt. Moyen qui, de la façon dont il l’emploierait, devait, il n’en doutait pas, lui livrer enfin ses redoutables adversaires.

      En conséquence, dispersant ses guerriers dans différentes directions, de manière à former un vaste cercle, il fit allumer les hautes herbes dans plusieurs endroits à la fois.

      L’idée, quoique barbare et digne des sauvages guerriers qui s’en servaient, était bonne.

      Les chasseurs après avoir vainement tenté de sortir du réseau de feu, qui les envelopperait de toutes parts, seraient obligés malgré eux, s’ils ne préféraient être brûlés vifs, de se rendre à leurs féroces ennemis.

      La СКАЧАТЬ