Les trappeur de l'Arkansas. Gustave Aimard
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Название: Les trappeur de l'Arkansas

Автор: Gustave Aimard

Издательство: Public Domain

Жанр: Зарубежная классика

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СКАЧАТЬ hasard providentiel.

      Les chasseurs entrèrent.

      Avant de monter, Belhumeur avait fait une énorme provision de bois-chandelle, il alluma deux torches, en remit une à son compagnon et garda l’autre.

      Alors la grotte leur apparut dans toute sa sauvage majesté. Ses murailles étaient hautes et chargées de stalactites brillantes qui renvoyaient la lumière en la décuplant et formaient une illumination féerique.

      – Cette caverne, dit Belhumeur, après avoir donné à son ami le temps de l’examiner dans tous ses détails, est, je n’en doute pas, une des merveilles de la prairie ; cette galerie qui descend en pente douce en face de nous, passe dessous le Vert-de-gris et va aboutir de l’autre côté de la rivière à plus d’un mille dans la plaine. En sus de la galerie par laquelle nous sommes entrés et celle qui est devant nous, il en existe quatre autres, qui toutes ont des sorties en divers endroits. Vous voyez qu’ici nous ne risquons pas d’être cernés et que ces chambres spacieuses nous offrent une suite d’appartements à rendre jaloux le président des États-Unis lui-même.

      Cœur-Loyal enchanté de la découverte de ce refuge voulut le visiter dans les moindres détails, et bien qu’il fût éminemment silencieux de sa nature, le chasseur ne put à différentes reprises retenir son admiration.

      – Pourquoi ne m’en avez-vous pas encore parlé ? dit-il à Belhumeur.

      – J’attendais l’occasion, répondit celui-ci.

      Les chasseurs parquèrent leurs chevaux avec des vivres en abondance dans un des compartiments de la grotte où le jour pénétrait par des fissures imperceptibles ; puis lorsqu’ils se furent assurés que les nobles bêtes ne manqueraient de rien durant leur absence et qu’elles ne pouvaient s’échapper, ils jetèrent leur carabine sur l’épaule, sifflèrent leurs chiens et s’enfoncèrent à grands pas dans la galerie qui passait sous la rivière.

      Bientôt l’air devint humide autour d’eux, un bruit sourd et continu se fit entendre au-dessus de leur tête, ils passaient sous le Vert-de-gris ; seulement grâce à l’espèce de lanterne formée par un rocher creux placé en vedette au milieu du courant de la rivière, la clarté était suffisante pour se guider.

      Après une demi-heure de marche, ils débouchèrent dans la prairie par une entrée masquée par un fourré de broussailles et de plantes grimpantes.

      Ils étaient restés longtemps dans la grotte. D’abord ils l’avaient examinée minutieusement en hommes qui prévoient qu’un jour ou l’autre ils auront besoin d’y chercher un abri, ensuite ils avaient fait une espèce d’écurie pour leurs chevaux, et enfin ils avaient mangé un morceau sur le pouce, de sorte que le soleil était sur le point de se coucher au moment où ils se remettaient sur la piste des Comanches.

      Alors commença la véritable poursuite indienne. Les deux chasseurs, après avoir fait prendre la voie à leurs limiers, se glissèrent silencieusement sur leurs traces, rampant sur les genoux et sur les mains au milieu des hautes herbes, l’œil au guet et l’oreille aux écoutes, retenant leur souffle et s’arrêtant par intervalle pour humer l’air et interroger ces mille bruits de la prairie que les chasseurs perçoivent avec une facilité inouïe et qu’ils expliquent sans hésiter.

      Le désert était plongé dans un silence de mort.

      À l’approche de la nuit dans ces immenses solitudes, la nature semble se recueillir et préluder dans une religieuse adoration, aux mystères des ténèbres.

      Les chasseurs avançaient toujours, redoublant de précautions et rampant sur deux lignes parallèles.

      Tout à coup les chiens tombèrent silencieusement en arrêt. Les braves animaux paraissaient comprendre le prix du silence dans ces lieux et qu’un seul cri coûterait la vie à leurs maîtres.

      Belhumeur jeta un regard perçant autour de lui.

      Son œil étincela, il se ramassa pour ainsi dire sur lui-même, et, bondissant comme une panthère, il s’élança sur un guerrier indien qui, le corps penché en avant, la tête baissée semblait pressentir l’approche d’un ennemi.

      L’Indien fut brusquement renversé sur le dos avant qu’il pût jeter un cri d’appel ou de détresse, Belhumeur lui serra la gorge et lui appuya le genou sur la poitrine.

      Alors avec un sang-froid extrême, le chasseur dégaina son couteau et l’enfonça jusqu’à la poignée dans le cœur de son ennemi.

      Lorsque le sauvage vit qu’il était perdu il dédaigna de tenter une résistance inutile, mais fixant sur le Canadien un regard de haine et de dédain, un sourire ironique plissa ses lèvres et il laissa venir la mort avec un visage impassible.

      Belhumeur replaça son couteau à sa ceinture et poussant le cadavre de côté :

      – Un ! dit-il imperturbablement.

      Et il recommença à ramper.

      Le Cœur-Loyal avait suivi les mouvements de son ami avec la plus grande attention, prêt à le secourir si besoin était ; lorsque l’Indien fut mort il reprit impassiblement la piste.

      Bientôt la lueur d’un feu brilla entre les arbres et une odeur de chair rôtie frappa l’odorat subtil des chasseurs.

      Ils se dressèrent comme deux fantômes le long d’un énorme chêne-liège, qui se trouvait à quelques pas et embrassant le tronc noueux de l’arbre, ils se cachèrent dans ses branches touffues.

      Alors ils regardèrent.

      Ils planaient sur le camp des Comanches qui se trouvait à dix mètres d’eux tout au plus.

      IV. Les voyageurs

      Environ à l’heure où les trappeurs sortaient de la grotte et reprenaient la piste des Comanches, à vingt milles à peu près de l’endroit où ils se trouvaient, une troupe assez considérable de voyageurs blancs s’arrêtait sur les bords de la grande Canadienne et se préparait à camper pour la nuit, dans une magnifique position, où se voyaient encore quelques vestiges d’une ancienne halte de chasse indienne.

      Les chasseurs et les gambusinos demi-sang qui servaient de guides aux voyageurs se hâtèrent de décharger une douzaine de mules escortées par des lanceros mexicains.

      Avec les ballots, ils firent une enceinte de forme ovale dans l’intérieur de laquelle ils allumèrent du feu, puis sans plus s’occuper de leurs compagnons, les guides se réunirent en un petit groupe et préparèrent leur repas du soir.

      Alors, un jeune officier de vingt-quatre à vingt-cinq ans, à la tournure martiale, aux traits fins et caractérisés, s’approcha respectueusement d’un palanquin, attelé de deux mules, escorté par deux cavaliers.

      – Dans quel endroit votre seigneurie désire-t-elle que l’on dresse la tente de la señorita ? demanda le jeune officier en se découvrant.

      – Où vous voudrez, capitaine Aguilar, pourvu que ce soit bientôt fait, ma nièce tombe de fatigue, répondit le cavalier qui se tenait à droite du palanquin.

      C’était un homme de haute taille, aux traits durs et accentués, au regard d’aigle, dont les cheveux étaient blancs comme les neiges du Chimborazo, et qui sous le large manteau militaire qui le couvrait, laissait voir le splendide uniforme, étincelant de broderies, de général mexicain.

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