Les trappeur de l'Arkansas. Gustave Aimard
Чтение книги онлайн.

Читать онлайн книгу Les trappeur de l'Arkansas - Gustave Aimard страница 17

Название: Les trappeur de l'Arkansas

Автор: Gustave Aimard

Издательство: Public Domain

Жанр: Зарубежная классика

Серия:

isbn:

isbn:

СКАЧАТЬ différentes, bleu, blanc, noir et rouge, les blessures faites par lui à ses ennemis étaient dessinées en bleu sur sa poitrine nue. Des mocksens en peau de daim non tannée lui montaient jusqu’au-dessus des genoux, et de nombreuses queues de loup étaient attachées à ses talons.

      Heureusement pour les chasseurs, les Indiens étaient sur le sentier de la guerre et n’avaient pas de chiens avec eux, sans cela ils auraient été éventés depuis longtemps et n’auraient pu s’approcher ainsi du camp sans être découverts.

      Malgré son immobilité de statue, l’œil du chef étincelait, ses narines se gonflaient, il leva machinalement la main droite comme pour imposer silence à ses guerriers.

      – Nous sommes éventés, murmura Cœur-Loyal d’une voix si basse que son compagnon l’entendit à peine.

      – Que faire ? répondit Belhumeur.

      – Agir, dit laconiquement le trappeur.

      Tous deux alors se glissèrent silencieusement de branche en branche, d’arbre en arbre sans mettre pied à terre jusqu’au côté opposé du camp, juste au-dessus de l’endroit où les chevaux des Comanches paissaient entravés.

      Belhumeur descendit doucement et coupa les longes qui les retenaient. Alors les chevaux, excités par les coups de fouets des chasseurs, se précipitèrent dans toutes les directions en hennissant et en lançant des ruades.

      Les Indiens se levèrent en désordre et coururent avec de grands cris à la recherche de leurs chevaux.

      La Tête-d’Aigle seul, comme s’il avait deviné l’endroit où ses ennemis se tenaient en embuscade, s’était dirigé droit vers eux, s’abritant le mieux possible derrière les arbres qui se trouvaient sur son passage.

      Les chasseurs reculaient pied à pied, surveillant les environs afin de ne pas se laisser tourner.

      Les cris des Indiens s’éteignaient dans le lointain ; ils s’acharnaient à la poursuite de leurs chevaux.

      Le chef se trouvait seul en présence de deux ennemis.

      Arrivé à un arbre dont le tronc énorme lui offrait toutes les garanties de sûreté désirables, dédaignant de se servir de son fusil, et l’occasion lui paraissant favorable, il ajusta une flèche sur son arc.

      Mais quelles que fussent sa prudence et son adresse, il ne put faire ce mouvement sans se découvrir un peu ; le Cœur-Loyal épaula son fusil, le coup partit, la balle siffla, le chef bondit sur lui-même en poussant un rugissement de rage et tomba sur le sol.

      Il avait le bras fracassé.

      Les deux chasseurs étaient déjà près de lui.

      – Pas un geste, Peau-Rouge, lui dit le Cœur-Loyal, pas un geste ou vous êtes mort !

      L’Indien resta immobile, impassible en apparence, dévorant sa colère.

      – Je pouvais vous tuer, continua le chasseur, je ne l’ai pas voulu, voici la seconde fois que je vous donne la vie, chef, ce sera la dernière, ne vous trouvez plus sur ma route, et surtout ne volez plus mes trappes, sinon je vous jure que je ne vous ferai pas grâce.

      – La Tête-d’Aigle est un chef renommé parmi les hommes de sa tribu, répondit l’Indien avec orgueil, il ne craint pas la mort, le chasseur blanc peut le tuer, il ne le verra pas se plaindre.

      – Non, je ne vous tuerai pas, chef, mon Dieu défend de verser le sang d’un homme sans nécessité.

      – Oah ! fit l’Indien avec un sourire ironique, mon frère est missionnaire.

      – Non, je suis un honnête trappeur, je ne veux pas vous assassiner.

      – Mon frère blanc a des sentiments de vieilles femmes, reprit l’Indien, Nehu nutah ne pardonne pas, il se venge !

      – Vous ferez comme il vous plaira, chef, répondit le chasseur en haussant les épaules avec dédain, je n’ai pas la prétention de changer votre nature, seulement vous êtes averti, adieu.

      – Et que le diable vous caresse ! ajouta Belhumeur en le poussant du pied avec mépris.

      Le chef sembla rester insensible à cette nouvelle insulte, seulement ses sourcils se froncèrent, il ne bougea pas, mais il suivit d’un regard implacable ses deux ennemis qui, sans plus s’occuper de lui, s’enfoncèrent dans la forêt.

      – C’est égal, dit Belhumeur en manière de réflexion, vous avez eu tort, Cœur-Loyal, vous auriez dû le tuer.

      – Bah ! pour quoi faire ? répondit insoucieusement le chasseur.

      – Cascaras ! pour quoi faire ? et mais c’eût été une vermine de moins dans la prairie.

      – Il y en a tant, fit l’autre, qu’une de plus ne signifie pas grand-chose.

      – C’est vrai ! répondit Belhumeur convaincu, mais où allons-nous maintenant ?

      – Chercher nos trappes, caramba ! croyez-vous que je veuille les perdre ?

      – Au fait, c’est une idée cela.

      Les chasseurs s’avançaient effectivement dans la direction du camp, mais à la mode indienne, c’est-à-dire en faisant des détours sans nombre, destinés à dépister les Comanches.

      Après vingt minutes de marche, ils arrivèrent au camp. Les Indiens n’avaient pas encore reparu, mais selon toutes probabilités, ils ne devaient pas tarder à revenir. Tous leurs bagages étaient épars çà et là. Deux ou trois chevaux qui n’avaient pas eu la velléité de fuir, paissaient tranquillement leurs pois grimpants.

      Sans perdre de temps les chasseurs s’occupèrent, ce qui fut bientôt fait, à rassembler leurs trappes, ils se chargèrent chacun de cinq et sans plus tarder ils reprirent le chemin de la caverne où ils avaient abrité leurs chevaux.

      Malgré le poids assez lourd qu’ils portaient sur leurs épaules, les deux hommes marchaient légèrement enchantés d’avoir si bien terminé leur expédition, et surtout riant du bon tour qu’ils avaient joué aux Indiens.

      Ils cheminaient ainsi depuis assez longtemps ; déjà ils entendaient à peu de distance le murmure sourd des eaux de la rivière, lorsque tout à coup le hennissement d’un cheval frappa leurs oreilles.

      – On nous poursuit, dit Cœur-Loyal en s’arrêtant.

      – Hum ! fit Belhumeur, c’est peut-être un cheval sauvage.

      – Non, le cheval sauvage ne hennit pas de cette façon, ce sont les Comanches, du reste, ajouta-t-il, nous allons le savoir.

      Alors s’étendant à terre, il colla son oreille sur le sol et écouta.

      Il se releva presque aussitôt.

      – J’en étais certain, dit-il, ce sont les Comanches, mais ils ne suivent pas une piste franche, ils hésitent.

      – Ou peut-être leur marche est-elle retardée par la blessure de la Tête-d’Aigle.

      – C’est possible ! oh ! oh ! se croient-ils donc capables de nous atteindre, si nous voulons leur échapper ?

      – Ah СКАЧАТЬ