Les trappeur de l'Arkansas. Gustave Aimard
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Название: Les trappeur de l'Arkansas

Автор: Gustave Aimard

Издательство: Public Domain

Жанр: Зарубежная классика

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СКАЧАТЬ vous entende, capitaine, fit le savant avec un soupir, pourvu que je retrouve la plante que je cherche, je me tiendrai pour satisfait.

      – C’est donc une plante bien précieuse ? demanda doña Luz.

      – Comment, señorita, s’écria le gros docteur en s’échauffant, une plante que Linné a décrite et classée, mais que personne n’a jamais retrouvée depuis, une plante qui peut faire ma réputation, vous me demandez si elle est précieuse ?

      – À quoi sert-elle donc ? dit la jeune fille avec curiosité.

      – À quoi elle sert ?

      – Oui.

      – À rien ! répondit naïvement le savant.

      Doña Luz partit d’un éclat de rire argentin dont les notes perlées auraient rendu un rossignol jaloux.

      – Et vous l’appelez une plante précieuse ?

      – Oui, par sa rareté même.

      – Ah !… très bien.

      – Espérons que vous la trouverez, docteur, dit le général d’un ton conciliant, Jupiter, appelez le chef des guides.

      Le Nègre sortit et rentra presque aussitôt suivi par un gambusino.

      Celui-ci était un homme d’une quarantaine d’années, d’une taille haute, carrée et musculeuse ; sa physionomie, sans être laide, avait quelque chose de repoussant dont on ne pouvait se rendre compte, ses yeux fauves et louches, enfoncés sous l’orbite jetaient une lueur sauvage, son front bas, ses cheveux crépus et son teint cuivré complétaient un ensemble qui n’avait rien de fort agréable. Il portait le costume des coureurs des bois, était froid, impassible, d’une nature essentiellement silencieuse et répondait au nom de Babillard, que sans doute les Indiens, ou ses compagnons eux-mêmes lui avaient donné par antiphrase.

      – Tenez, mon brave, lui dit le général, en lui tenant un verre plein jusqu’au bord d’une espèce d’eau-de-vie appelée mescal, du nom de l’endroit où on la fabrique, buvez ceci.

      Le chasseur s’inclina, vida d’un trait le verre qui contenait près d’un litre de liqueur, puis, passant le bout de sa manche sur sa moustache, il attendit.

      – Je compte, dit le général, m’arrêter quelques jours dans une position sûre, afin de me livrer sans craindre d’être inquiété, à certaines recherches, serions-nous en sûreté ici ?

      L’œil du guide étincela, il fixa un regard brûlant sur le général.

      – Non, répondit-il laconiquement.

      – Pourquoi ?

      – Trop d’Indiens et de bêtes fauves.

      – En connaissez-vous un plus convenable ?

      – Oui.

      – Loin ?

      – Non.

      – À quelle distance ?

      – Quarante milles.

      – Combien nous faudra-t-il de jours pour y arriver ?

      – Trois.

      – C’est bien, vous nous y conduirez, demain au lever du soleil nous nous mettrons en marche.

      – C’est tout ?

      – C’est tout.

      – Bonne nuit.

      Et le chasseur se retira.

      – Ce que j’aime dans le Babillard, c’est que sa conversation n’est pas ennuyeuse, dit le capitaine en souriant.

      – J’aimerais mieux qu’il parlât davantage, fit le docteur en hochant la tête, je me méfie des gens qui craignent toujours d’en trop dire, c’est qu’ils ont quelque chose à cacher.

      Le guide, après avoir quitté la tente, rejoignit ses compagnons avec lesquels il se mit à parler vivement à voix basse.

      La nuit était magnifique, les voyageurs réunis devant la tente, causaient entre eux en fumant leur cigare.

      Doña Luz chantait une de ces charmantes chansons créoles, pleines de suaves mélodies.

      Tout à coup une lueur rougeâtre parut à l’horizon, grandissant d’instant en instant et un bruit sourd et continu, comme les grondements d’un tonnerre lointain, se fit entendre.

      – Qu’est cela ? s’écria le général en se levant précipitamment.

      – C’est la prairie qui brûle, répondit paisiblement le Babillard.

      À cette annonce terrible faite si tranquillement, tout fut en rumeur dans le camp.

      Il fallait fuir en toute hâte, si l’on ne voulait courir le risque d’être brûlé vif.

      Un des gambusinos, profitant du désordre, se glissa parmi les ballots et disparut dans la plaine après avoir échangé un signe mystérieux avec le Babillard.

      V. Les Comanches

      Le Cœur-Loyal et Belhumeur cachés au milieu des branches touffues du chêne-liège observaient les Comanches.

      Les Indiens comptaient sur la vigilance de leurs sentinelles. Loin de soupçonner que leurs ennemis se trouvaient si près d’eux et observaient leurs moindres mouvements ; accroupis ou couchés autour des feux ils mangeaient ou fumaient insoucieusement.

      Ces sauvages, au nombre de vingt-cinq à peu près, étaient parés de leurs robes de bisons et peints de la manière la plus variée et la plus fantastique. La plupart avaient la figure toute entière avec du cinabre, d’autres étaient tout à fait noirs, avec une longue raie blanche sur chaque joue, ils portaient sur le dos leur bouclier, leur arc et leurs flèches, et près d’eux leur fusil.

      Du reste, au grand nombre de queues de loup attachées à leurs mocksens et qui traînaient par terre derrière eux, il était facile de reconnaître que tous étaient des guerriers d’élite, renommés dans leur tribu.

      À quelques pas, la Tête-d’Aigle se tenait immobile contre un arbre. Les bras croisés sur la poitrine, mais le corps légèrement penché en avant, il semblait prêter l’oreille à des bruits vagues, perceptibles pour lui seul.

      La Tête-d’Aigle était un Indien Osage, tout jeune les Comanches l’avaient adopté mais toujours il avait conservé le costume et les mœurs de sa nation.

      C’était un homme de vingt-huit ans au plus, sa taille atteignait presque six pieds, ses membres gros et sur lesquels saillaient des muscles énormes dénotaient une rare vigueur.

      Contrairement à ses compagnons, il ne portait qu’une couverture attachée autour des reins, de manière à laisser son buste et ses bras nus, l’expression de son visage était belle et remplie de noblesse, ses yeux noirs et vifs, rapprochés de son nez busqué, sa bouche un peu grande, lui donnaient une lointaine ressemblance avec un oiseau de proie. Il avait les cheveux СКАЧАТЬ