François le Bossu. Comtesse de Ségur
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Название: François le Bossu

Автор: Comtesse de Ségur

Издательство: Bookwire

Жанр: Книги для детей: прочее

Серия:

isbn: 4064066089283

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СКАЧАТЬ donc paraissez-vous surpris que ma fille et ma nièce accueillent bien votre petit François! Je m'étonnerais du contraire.

      M. DE NANCÉ

      —Je serais bien heureux, madame, que tout le monde pensât comme vous; mais l'infirmité de mon pauvre enfant le rend si timide! Il est si habitué à se voir l'objet des railleries et de l'aversion de tous les enfants, qu'il doit être heureux de se voir fêté et embrassé par vos bonnes et charmantes petites filles.

      —Pauvre enfant! dit Mme de Cémiane en le regardant avec attendrissement.

      Les enfants s'étaient rapprochés. Gabrielle et Christine tenaient chacune une main du petit garçon qu'elles faisaient courir, et qui riait de tout son coeur de cette course forcée.

      GABRIELLE

      —Maman, le petit garçon nous a dit qu'on se moquait de lui et que personne ne voulait l'embrasser. Pourquoi? il est très bon et très gentil.

      Mme de Cémiane ne répondit pas; le petit François la regardait avec anxiété; M. de Nancé soupirait et se taisait également.

      CHRISTINE:

      —Monsieur, pourquoi se moque-t-on du petit garçon?

      M. DE NANCÉ

      Parce que le bon Dieu a permis qu'il fût bossu à la suite d'une chute, mes enfants; et il y a des gens assez méchants pour se moquer des bossus, ce qui est très mal.

      GABRIELLE

      Certainement, c'est très mal; ce n'est pas sa faute s'il est bossu, il est très bien tout de même.

      —Où donc est-il bossu? Je ne vois pas, dit Christine en tournant autour de François.

      Le pauvre François était rouge et inquiet pendant cette inspection de Christine.

      «Mon Dieu! mon Dieu! pensait-il, si elle voit ma bosse, elle fera comme les autres, elle se moquera de moi!»

      Mme de Cémiane était embarrassée pour faire finir Christine sans que M. de Nancé s'en aperçût: Gabrielle commençait aussi à examiner le dos de François, lorsque Christine s'écria:

      «Voilà! voilà! je vois! C'est là, sur le dos! Vois-tu Gabrielle?»

      GABRIELLE

      —Oui, je vois; mais ce n'est rien du tout. Pauvre garçon! tu croyais que nous nous moquerions de toi? Ce serait bien méchant! Tu n'as plus peur, n'est-ce pas? Comment t'appelles-tu? Où est ta maman?

      FRANÇOIS

      —Je m'appelle François; maman est morte, je ne l'ai jamais vue: et voilà papa avec votre maman.

      CHRISTINE

      —Comment, c'est ce monsieur qui est ton papa?

      M. DE NANCÉ

      —Pourquoi cela vous étonne-t-il, ma bonne petite?

      CHRISTINE

      —Parce que vous êtes très grand et lui est si petit, vous êtes maigre et lui est si gras.

      MADAME DE CÉMIANE

      —Quelle bêtise tu dis, Christine! Est-ce qu'un enfant est jamais grand comme son papa? Si vous alliez vous amuser avec François, ce serait mieux que de rester ici à dire des niaiseries.

      M. DE NANCÉ

      —Laissez-moi vous embrasser, mes bonnes petites filles; je vous remercie de tout mon coeur d'être bonnes pour mon pauvre petit François.

      M. de Nancé embrassa à plusieurs reprises Gabrielle et Christine, et il alla rejoindre Mme de Cémiane. Les enfants, de leur côté, entrèrent dans le bois pour ramasser des fraises.

      CHRISTINE

      —Tiens, François, viens par ici: voici une bonne place; regarde, que de fraises! Prends. prends tout.

      FRANÇOIS

      —Merci, ma petite amie. Comment vous appelez-vous toutes deux?

      GABRIELLE

      —Je m'appelle Gabrielle.

      CHRISTINE

      —Et moi, Christine.

      FRANÇOIS

      —Quel âge avez-vous?

      GABRIELLE

      —Moi j'ai sept ans, et Christine, qui est ma cousine, a six ans. Et toi, quel âge as-tu?

      —Moi... j'ai... déjà dix ans, répondit François en rougissant.

      GABRIELLE

      —C'est beaucoup, dix ans! C'est plus que Bernard.

      FRANÇOIS

      —Qui est Bernard?

      GABRIELLE

      —C'est mon frère. Il est très bon. Je l'aime beaucoup, Il n'est pas ici à présent; il prend une leçon chez M. le curé.

      FRANÇOIS

      —Ah! moi aussi je dois aller prendre une leçon chez le curé, tout pres d'ici, à Druny.

      GABRIELLE

      —C'est comme Bernard; il y va aussi à Druny. Tu es donc près de Druny.

      FRANÇOIS

      —Tout près! Il faut dix minutes pour aller de chez nous chez le curé.

      GABRIELLE

      —Pourquoi n'es-tu jamais venu nous voir?

      FRANÇOIS

      Parce que je ne demeurais pas ici; papa était en Italie pour ma santé; les médecins disaient que je deviendrais droit et grand en Italie; et, au contraire, je suis plus bossu qu'avant, ce qui me chagrine beaucoup.

      GABRIELLE

      —Ecoute, François, ne pense pas à cela; je t'assure que tu es très gentil; n'est-ce pas Christine?

      CHRISTINE

      —Je l'aime beaucoup, il a l'air si bon!

      Toutes deux embrassèrent François qui riait et qui avait l'air heureux; et tous les trois se mirent à cueillir des fraises. Gabrielle et Christine eurent toujours soin de désigner les meilleures places à François pour qu'il se fatiguât moins à chercher. Au bout d'un quart d'heure, ils avaient rempli un petit panier que Gabrielle tenait à son bras.

      «A présent nous allons manger, dit Gabrielle СКАЧАТЬ