Robert Burns. Angellier Auguste
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Название: Robert Burns

Автор: Angellier Auguste

Издательство: Public Domain

Жанр: Зарубежная классика

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СКАЧАТЬ secoua son maigre corps,

      Et lui fit cracher le sang,

      Tout rouge, ce jour-là.

      Il gisait sur la chaussée, reprenant son souffle,

      Tout meurtri de coups de pied et de poing;

      Le sergent lâcha un juron des Hautes-Terres:

      «Mettez l' main sur chet hôme»

      Et le brave caporal s'écria:

      «Abortez c't imb'cile d'ifrogne».

      Ils le traînèrent au poste, et, sur mon âme,

      Il eut à payer l'amende d'ivresse,

      Pour ça le jour suivant.

      Braves gens! en revenant de la foire,

      Écartez-vous de cette bande noire;

      Il n'y a pas ailleurs de pareils sauvages

      Qui aient le droit de porter une cocarde.

      Plus que de la mâchoire puissante du lion affamé,

      Ou de la défense de l'ours Russe,

      De leur patte cruelle et brutale,

      Vous avez raison de redouter

      Votre mort ce jour-là210.

      Fergusson n'aimait pas le bataillon des vieux gaëls. Il avait sans doute eu maille à partir avec eux.

      Les Courses de Leith sont un poème du même genre, avec cette différence que, au début, Fergusson introduit une figure imaginaire et abstraite, la Gaîté, qu'il rencontre et avec laquelle il fait route. C'est une idée assez malheureusement ingénieuse, qui n'ajoute rien à la pièce et a le défaut d'introduire dans un tableau réaliste une allégorie fade dans le goût du XVIIIe siècle211. Burns a repris cet artifice au commencement de sa Sainte-Foire, en y mettant plus de vie et en l'adaptant mieux à l'ensemble du morceau.

      Toutes ces pièces sont dans la veine ancienne. La Sainte-Foire et Les Courses de Leith sont écrites dans la vieille strophe de neuf vers. Les Jours fous, Le Jour de naissance du Roi sont écrits dans la strophe plus courte de cinq vers. Fergusson, on l'a vu plus haut, s'est rattaché au filon des élégies comiques par son Élégie sur la mort de M. David Gregory, professeur de mathématiques, et par celle Sur John Hogg, ex-portier de l'Université de Saint-Andrews.

      Un dernier poème de Fergusson, Le Foyer du Fermier, tient, pour la forme et le ton, une place à part dans son œuvre. Au lieu d'être écrit en vers courts et en strophes légères, il est écrit en vers héroïques de cinq pieds, le vers de Spenser et de Milton, et en strophes de neuf vers, qui se rapprochent de la strophe spenserienne. Celle de Fergusson est seulement moins savante et moins solide. La strophe de Spenser forme réellement un tout, grâce aux rimes du milieu qui entrent dans le premier et le troisième tercets et les accrochent ensemble; on a en effet des rimes disposées ainsi: a b a b b c b c c. Dans la strophe de Fergusson, au lieu de trois rimes, on en a quatre, qui se suivent de la sorte: a b a b c d c d d; en sorte que la strophe se casse, en réalité, après le second b, et que les deux parties ne tiennent ensemble que par juxtaposition typographique et non par interpénétration de sonorités. Voici du reste, un exemple de chacune des deux. Le premier est tiré de l'ouverture du chant XII du livre VI de La Reine des Fées.

      Comme un vaisseau qui va sur les flots incertains,

      Se dirigeant devers une certaine côte,

      S'il rencontre des vents et des courants soudains,

      Sa marche est traversée, et lui-même tressaute

      Surpris et ballotté sur mainte houle haute;

      Mais s'arrêtant souvent, virant souvent de bord,

      Il poursuit son chemin, il arrive sans faute:

      Ainsi va-t-il de moi dans ce si long effort,

      Je m'arrête souvent, mais je gagne le port212.

      Voici, en regard de celle-là, la strophe du Foyer du Fermier:

      Quand le gris crépuscule avance dans les cieux,

      Quand Batie reconduit ses bœufs à leur étable,

      Que John ferme la grange, après un jour peineux,

      Que les filles nettoient le blé près de la table,

      Ce qui tient au dehors les froids soirs engourdis,

      Ce qui rend vain l'Hiver sous sa blanche poussière,

      Ce qui rend les mortels confiants et hardis,

      Oublieux de la plaine où s'étend la misère,

      Célèbre-le, ma Muse, en langue familière213.

      C'est cependant une strophe d'allure noble et grave. Le ton aussi a perdu toute ironie, et, si la peinture reste humble et réelle, elle est sérieuse. Elle a pour épigraphe deux vers des Georgiques de Virgile. Dans la lignée écossaise, cette pièce, bien qu'elle soit purement descriptive, relèverait plutôt du Noble Berger, par le mélange d'embellissement et de vérité. Mais l'embellissement ici ne porte que sur le côté moral. Elle est écrite en pur dialecte écossais. À cause de l'influence qu'il a eu sur Burns, il est utile de voir d'un peu plus près ce morceau. C'est le tableau d'une soirée, autour de la cheminée d'une petite ferme, et un tableau charmant de justesse et de naturel. Après avoir, dans la strophe citée plus haut, mis la tristesse du dehors comme un cadre sombre à ce coin chaud et heureux, le poète montre les apprêts du repas du soir:

      De la grosse meule, bien éventée sur la colline,

      Que des plaques de gazon abritent de la pluie et de la neige,

      De grosses mottes, des tourbes, du turf de bruyères emplissent la cheminée,

      Et envoient leur fumée épaissie saluer le ciel.

      Le fermier, qui vient de rentrer, est heureux de voir,

      Quand il jette un regard par dessus le bas mur,

      Que tout est arrangé à son idée,

      Que sa chaumière a l'air net et propre,

      Car il aime une maison propre, si humble soit-elle.

      La fermière sait bien que la charrue exige

      Un repas cordial et un coup rafraîchissant

      De bonne ale, auprès d'un feu flambant;

      Dur travail et pauvreté ne vont pas bien ensemble.

      Des bannocks bien beurrés fument dans la poêle,

      Dans un coin obscur le baril de bière écume,

      Le kail est tout prêt dans un coin de la cheminée,

      Et réchauffe le plafond d'une vapeur bienvenue,

      Qui semble plus délicieuse que la plus exquise cuisine…

      C'est avec cette nourriture, que maint rude exploit

      A été accompli par les ancêtres calédoniens;

      Avec elle que maint gars a saigné en combattant

      Dans des rencontres, de l'aurore au coucher du soleil;

      C'est elle qui tendait leurs bras rudes et robustes,

      Qui pliait les redoutables arcs d'if au temps jadis,

      Qui étendait sur le sol les hardis fils du Danemarck;

      Par elle, les chardons écossais repoussèrent les lauriers romains,

      Car ils n'osèrent pas СКАЧАТЬ



<p>210</p>

Hallowfair.

<p>211</p>

Voir les cinq premières strophes des Leith Races.

<p>212</p> Like as a ship, that through the Ocean wydeDirects her course unto one certaine cost,Is met of many a counter winde and tyde,With which her winged speed is let and crost,And she her selfe in stormie surges tost;Yet, making many a borde and many a bay,Still winneth way, ne hath her compasse lost:Right so it fares with me in this long way,Whose course is often stayed, yet never is astray. The Faerie Queene, Book VI, Canto XXI, Stanza I.
<p>213</p> When gloamin' grey out-owre the welkin keeks;When Batie ca's his owsen to the byre;When Thrasher John, sair dung, his barn-door steeks,An' lusty lasses at the dightin tire:What bangs fu' leal the e'enin's coming cauld,An' gars snaw-tappit Winter freeze in vain,Gars dowie mortals look baith blithe an' bauld,Nor fley'd wi' a' the poortith o' the plain;Begin, my Muse! and chaunt in hamely strain. The Farmer's Ingle, Stanza I.