L'oeuvre du divin Arétin, première partie. Aretino Pietro
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Название: L'oeuvre du divin Arétin, première partie

Автор: Aretino Pietro

Издательство: Public Domain

Жанр: Зарубежная классика

Серия:

isbn: http://www.gutenberg.org/ebooks/43823

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СКАЧАТЬ gardent cela pour eux. Maintenant, revenons à notre affaire. Après que le Bachelier m'eut planté deux fois l'étendard dans la citadelle et une fois dans le ravelin38, il me demanda si j'avais soupé; et moi, qui, à son haleine, m'aperçus qu'il était plus bourré que l'oie des Juifs, je lui répondis que oui. Alors il me prit sur ses genoux, et avec un bras il m'entourait le cou, et avec la main de l'autre il me patinait tantôt les joues et tantôt les tétons, mêlant à ses caresses des baisers savoureux au possible, de sorte qu'en moi-même je remerciais l'heure et le moment où je m'étais faite Sœur, jugeant que le vrai paradis était chez les Sœurs. Là-dessus, il prit une fantaisie au Bachelier, qui délibéra de me mener en procession par le monastère, disant: «Et puis, nous dormirons le jour.» Et moi, qui avais vu tant de miracles dans quatre chambres, il me durait cent ans d'en voir d'autres dans les autres. Il ôta ses souliers, et moi mes mules et, posant le pied à terre comme si je marchais sur des œufs, je marchai derrière lui qui me tenait par la main.

      Antonia.– Retourne en arrière!

      Nanna.– Pourquoi?

      Antonia.– Parce que tu as oublié ces deux-là restées à court par l'erreur du muletier.

      Nanna.– Certainement, j'ai donné ma cervelle au tondeur de draps. Les pauvrettes, les infortunées, passèrent leur rage sur les pommes des landiers, et s'étant enfilées dessus, elles jouaient des jambes comme les criminels sur les pals turquois. Et si celle qui finit le bal la première n'était venue au secours de sa copine, la boule lui serait sortie par la bouche.

      Antonia.– Oh! celle-ci, oui, elle est énorme! Ah! ah! ah!

      Nanna.– Je m'en allais derrière mon valeureux amant, coite comme l'huile, et voici que nous apercevons la logette de la cuisinière laissée entr'ouverte par l'écervelée; nous y jetons un petit coup d'œil et nous la voyons se divertir en levrette avec un pèlerin qui, lui demandant (c'est ce que je crois) la charité pour aller à Saint-Jacques de Galice, avait été accueilli par elle; son esclavine39 était pliée sur une caisse, et le bourdon, sur lequel était un petit tableau avec le miracle, appuyé au mur; la poche, pleine de rogatons, servait de joujou à une chatte, dont les joyeux amants trop occupés ne s'occupaient point, pas plus que de la gourde qui, renversée sens dessus dessous, laissait tout le vin s'écouler. Nous ne daignâmes point perdre notre temps devant d'aussi grossières amours; mais nous nous arrêtâmes, arrivés devant les fissures de la chambre de Madame la Cellerière, qui, ayant perdu l'espérance de voir arriver son curé, s'était livrée à une telle fureur qu'elle avait attaché une corde à une solive, était montée sur un escabeau et le nœud coulant passé autour du cou, elle allait renverser du pied son point d'appui et ouvrait déjà la bouche pour dire au curé: «Je te pardonne», quand celui-ci arrivé à l'huis et l'ayant poussé brusquement entra dedans et vit sa vie au terme dit. Il s'élance sur elle, la prend dans ses bras et dit: «Qu'est-ce que tout cela signifie? Suis-je donc tenu de vous, mon cœur, pour un traître à la foi jurée? Et où est donc la divinité de votre prudence? Où est-elle?» A ces douces paroles elle releva la tête, comme se relèvent ceux qui sont évanouis et à qui l'on jette de l'eau froide au visage, et revint à elle absolument comme les membres engourdis par le froid reviennent à la chaleur du feu. Et le curé ayant jeté la corde et l'escabeau la déposa sur le lit et elle lui dit après un long baiser: «Mes oraisons ont été exaucées, et je veux que vous me fassiez mettre en cire devant l'image de Saint Giminiano, avec cette inscription: elle se recommanda et fut délivrée.» Et cela dit, elle accrocha aux dents de ses fourches le charitable curé qui, rassasié à la première bouchée de chèvre, demanda du chevreau.

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      1

      Si l'on a pu citer Rabelais et Molière comme des auteurs sur lesquels le Divin a exercé son influence, il serait injuste de ne pas ajouter que, de notre temps, Hugues Rebell, qui était un grand lecteur des publications de Liseux, a dû à l'Arétin une très grande partie de ses mérites d'écrivain.

      2

      Toutes les nuances des attitudes galantes ont été traitées avec «tant d'énergie par le célèbre Pierre Arétin, qui vivait dans le quinzième siècle (sic), qu'il n'en reste rien à dire aujourd'hui». Thérèse philosophe, 2e partie. Cette opinion, exprimée dans un des ouvrages les plus licencieux du xviiie siècle, représente bien l'idée que l'on se fait encore en général du Divin.

      3

      Cette traduction fut d'abord publiée sur le texte italien en dix volumes (1879-1880). Petite édition mixte franco-latine.

      J'ai eu entre les mains une traduction très rare, mais peu intéressante. Il s'agit des Dialogues de l'Arétin surnommé le fléau des Princes, le véridique, le divin. Paris, 1884, 4. vol. in-8º. Cet ouvrage a été imprimé sur la presse à bras par le traducteur A. Ribeaucourt et tiré à 15 exemplaires seulement.

      4

      L'ouvrage suivant a fait longtemps autorité: Vita di P. Aretino; par le comte G. – M. Mazuchelli (Padoue, 1741, 1749). Il y en a un abrégé en français, par Dujardin, sous le pseudonyme de Boispréaux (La Haye, 1750). On trouve bien quelques choses intéressantes dans Mazuchelli, mais aussi un très grand nombre d'erreurs et d'injustices. C'est avec raison qu'Alcide Bonneau l'appelle Biographe du genre hostile.

      5

      Cf. Alessandro Luzio: La famiglia di Pietro Aretino. Giornale Storico della litteratura italiana, t. IV.

      6

      Uno Pronostico satirico di Pietro Aretino (MDXXXIIII) edito ed. illustrato da Alessandro Luzio, Bergamo, 1900.

      7

      Pietro Aretino, il quale hebbe in ascendente Luca, Giovanni, Marco et Matteo…

      8

      On pourrait aussi expliquer ce jeu de mots en avançant que l'orgueilleux Arétin a voulu se moquer des quatre grandes familles vénitiennes désignées sous le nom des quatre évangélistes. C'étaient les Giustiniani, les Bragadini, les Cornari et les Bembi. Le cardinal Bembo était un ennemi du fils du cordonnier Luca. Et jouant sur ce СКАЧАТЬ



<p>38</p>

Travail avancé de fortifications; sorte de demi-lune.

<p>39</p>

Schiavina, manteau de pèlerin: «Le prince Perse commande à un sien serviteur de leur faire tailler deux esclavines, et de recouver deux bourdons, tels que les pèlerins ont en coutume d'en porter.» (Hist. de Flor et de Blancheflor.)