Perdus Pour Toujours. Nuno Morais
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Название: Perdus Pour Toujours

Автор: Nuno Morais

Издательство: Tektime S.r.l.s.

Жанр: Героическая фантастика

Серия:

isbn: 9788835424628

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СКАЧАТЬ diplômée de droit pourrait être membre sans avoir commis de crime ou être automatiquement exclu des autres, et détenant un budget publicitaire qui dépasse la centaine de milliers d’euros, réparti dans plusieurs revues d’analyse et d’affaires européennes et américaines. De plus, on ne peut pas dire que l’on ne fasse pas tout notre possible pour maintenir cette position.

      Le cabinet d’avocats Meirelles et Nebuloni a été fondé par mon père et par Joaquim Meirelles au début des années quatre-vingt, et ne s’est appelé ainsi que pour une question alphabétique, étant donné que la majorité des dépenses engagées ainsi que la part majoritaire appartenaient à mon père, qui d’une certaine manière avait hérité du bureau et de pratiquement tous les clients de mon oncle-grand-père. L’idée était de se consacrer à des causes qui en vaillent la peine et ils y sont parvenus de manière exclusive pendant quelques années. Mais ensuite, Meirelles en a eu marre de faire moins d’argent que les autres avocats qu’il connaissait (et pourtant ils ne se faisaient pas si peu d’argent que ça, je n’ai jamais manqué de rien et à cette époque, ma mère qui terminait son doctorat ne travaillait pas). Il a donc insisté auprès de mon père pour qu’ils engagent plus d’associés afin de diversifier les domaines de droit dont s’occupait l’entreprise.

      En peu de temps tout a changé, un nouvel associé a été engagé, Pedro Inácio Gomez, présenté à Mereilles par une connaissance et décrit comme un jeune homme avec un grand avenir. Malgré le fait d’être un jeune diplômé, PIG, comme il a commencé à être appelé derrière son dos, débarquait avec toutes ses connaissances concernant le domaine de l’entreprise et semblait avoir une liste interminable d’oncles et de tantes avec de l’argent et la volonté de traiter avec le monde entier sur n’importe quel sujet. Le volume de travail a continué à augmenter et très rapidement le cabinet s’est à nouveau agrandit avec deux nouveaux associés, Jorge Lemos Nogueira et Francisca Castro, l’un diplômé en droit et l’autre en gestion des entreprises et avec chacun de l’expérience en tant qu’indépendant.

      À cette époque, il n’y avait déjà plus que mon père qui s’occupait des causes qui au début furent le but ultime du cabinet – ce qui, parfois, donnait prétexte à des discussions enflammées concernant les conflits d’intérêts et le véritable intérêt de l’entreprise – car Meirelles, qui, soit dit en passant, penchait toujours du côté du fiscal plutôt que de n’importe quel autre domaine du droit. C’est d’ailleurs peut-être pour cela qu’il se ne s’est ensuite consacré qu’a ceci, à l’enseignement et au doctorat qu’il était entre-temps en train de préparer.

      Cependant, le bureau de la rue Braamcamp, même après la location de l’étage, devenait trop petit et quand on leur a offert le squelette brulé de l’immeuble de la rue Garrett, en paiement des services rendus à l’ancien propriétaire qui était décédé, personne ne s’y opposé. En moins de deux ans, l’immeuble avait été reconstruit, agrandi et adapté aux exigences d’un cabinet moderne, les quatre derniers étages étaient réservés à la société, qui à cette époque était connue sous le nom de MNGN&C, et le reste était loué à d’autres entreprises.

      Les années quatre-vingt-dix du siècle passé ont continué à être des années de croissance, en volume d’affaires ainsi qu’en nombre de personnes recrutées. Au début du nouveau millénaire, la société employait déjà un nombre appréciable d’avocats en plus des associés, et était très recherchée par les jeunes diplômés désirant une carrière d’avocat – et ce sûrement grâce à l’exigence de mon père et au soutien inconditionnel de Meirelles. Ce cabinet était l’un des seuls qui offrait salaires et horaires décents dès le premier jour. Les autres associés, dans la lignée de la longue tradition des stages non-rémunérés – qui se rafraîchit à chaque nouvelle fournée d’avocats portugais qui commence à travailler à son compte ou dans une société – s’y sont initialement opposés, mais ont ensuite fini par accepter quand ils ont commencé à voir les résultats qui justifiaient totalement le coût des salaires des stagiaires.

      Je ne doute pas que mon père était satisfait de l’entreprise qu’il avait aidé à créer – indépendamment des discussions occasionnelles sur le type de droit qui devait y être pratiqué – et de la qualité des services rendus aux clients qui, au final, est la véritable mesure d’un professionnel et la raison pour laquelle ils nous gardent en tant qu’avocat ou conseil. C’est dommage qu’il ne soit plus parmi pour nous pour voir la société aujourd’hui, mais c’est peut-être mieux comme ça. Après l’accident, il s’est passé quelques vilaines choses qu’il n’aurait sans doute pas appréciées.

      J’avais déjà terminé mes études et étais sur le point de conclure mon stage à l’époque de l’accident. C’est pour cela que j’ai pu lui succéder pour la part et le poste dans le cabinet (comme il était prévu dès le départ et qui avait été accepté par tous les associés, même les plus récents). Cependant, Gomez, de manière inattendue, est revenu sur les promesses faites et a commencé à contester la situation, en vue d’acquérir la part pour lui-même. Entre autres choses, il a affirmé être le meilleur gestionnaire de clients et que son poste dans la société devrait refléter cette condition, que (sans vouloir m’offenser comme il m’a dit) je n’avais pas suffisamment d’expérience pour détenir une part d’associé, etc. etc. Sans succès.

      Néanmoins, je n’ai pas voulu créer de problème ni l’éloigner, car il est vrai qu’il ramène toujours de bons clients dans l’entreprise, j’ai trouvé que le mieux était d’aller le voir et, avec l’accord de Meirelles, nous avons suggéré de modifier le nom de la société pour la formule par laquelle elle est connue aujourd’hui, et non pas selon les parts relatives. Il a fini par accepter. Au final, ce qui l’intéressait plus que de détenir la position majoritaire, était de sembler la détenir. Gomez est obnubilé par les apparences. Même s’il fait comme si de rien n’était, il fait tout pour avoir une photo dans les magazines Lux, Caras ou VIP (de préférence avec une amie qui a un décolleté plongeant), et vous pouvez être sûr que dès qu’il y apparaît, plusieurs exemplaires se trouvent comme par magie dans la salle d’attente du cabinet.

      Je dois dire que j’ai été déçu de lui, je le savais égoïste, mais je ne m’étais pas aperçu qu’il pouvait également être mesquin. Enfin, en vérité, rien n’a changé, il a l’air satisfait d’avoir son nom en premier et il n’a jamais abordé le sujet à nouveau, continuant à se comporter comme si de rien n’était – ce qui est typique chez Gomez.

      Il est dix heures et demie du matin et je suis dans mon bureau avec la porte ouverte, comme d’habitude. Le bureau commence doucement à se réveiller et de temps en temps quelqu’un passe la tête pour me saluer. Je n’ai pas pour habitude d’exiger qu’on vienne systématiquement me faire le baisemain, si bien qu’aujourd’hui je n’ai pas encore vu Gabriela, la secrétaire que j’ai également héritée de mon père et avec qui je m’entends assez bien – ce qui selon moi est essentiel.

      Deux des murs de mon cabinet sont recouverts d’étagères en bois pleines de livres de droit, de codes dans différentes versions et de modèles de navires en plastique et de ferrys, qui étaient la passion de mon oncle-grand-père et que mon père et moi avons décidé de laisser. Le seul mur qui n’est pas entièrement occupé par des étagères est celui où se trouve la porte, y sont exposés les diplômes des quatre générations d’avocats qui sont passés par ce cabinet à travers ses diverses localisations.

      À ma droite se trouve, pour moi, ce qu’il y a de plus agréable, une fenêtre du sol au plafond avec vue sur le fleuve au sommet d’un paysage dénivelé aux tons rouge brique, décoré par ci par là d’une cheminée ou d’une antenne de télévision, désuète depuis l’avènement du câble.

      Depuis que je suis arrivé, je suis accroché СКАЧАТЬ