Nous en sommes venus à croire. Anonyme
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Название: Nous en sommes venus à croire

Автор: Anonyme

Издательство: Ingram

Жанр: Здоровье

Серия:

isbn: 9781934149522

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СКАЧАТЬ à tous ceux à qui je pouvais penser, dans le Mouvement ou à l’extérieur, mais personne ne pouvait ou ne voulait venir à mon aide. Dans un dernier effort, j’ai téléphoné à un aveugle pour qui j’avais travaillé et cuisiné pendant plusieurs années et je lui ai demandé si je pouvais prendre un taxi pour me rendre à son appartement. Je lui ai dit que j’allais mourir et que j’avais peur.

      Il m’a répondu: « Meurs et va au diable! Je ne veux pas te voir ici. » (Plus tard, il m’a confié qu’il aurait voulu se couper la langue et qu’il avait pensé me rappeler. Dieu merci, il ne l’a pas fait!)

      Je me suis couchée, convaincue que je ne me relèverais plus. Mon esprit n’avait jamais été aussi lucide. Je ne pouvaisréellement pas trouver un moyen de m’en sortir. À trois heures du matin, je n’avais pas encore fermé l’oeil. J’étais soutenue par des oreillers et mon coeur battait à m’en fendre la poitrine. Puis, mes membres ont commencé à engourdir, d’abord aux cuisses, puis aux bras.

      J’ai pensé: « C’est fini. » Alors, je me suis tournée vers l’unique source que ma trop grande intelligence (à mon avis) ou ma trop grande stupidité m’avait empêchée d’y recourir plus tôt. J’ai supplié: « Mon Dieu, s’il te plaît, ne me laisse pas mourir de cette façon! » J’avais mis dans ces quelques mots toute mon âme et tout mon coeur tourmenté. Presque instantanément, l’engourdissement a commencé à disparaître. J’ai senti une Présence dans la chambre. Je n’étais plus seule.

      Dieu soit loué, je n’ai plus jamais ressenti la solitude depuis. Je n’ai jamais pris un autre verre d’alcool et mieux encore, je n’en ai jamais eu le désir. Le retour à la santé a été très long et les gens ont mis beaucoup de temps à me redonner leur confiance. Mais cela n’était pas important. Je savais que j’étais abstinente d’alcool et, d’une certaine façon, je savais qu’aussi longtemps que je vivrais selon la volonté de Dieu, je ne ressentirais jamais plus la peur.

      On m’a récemment dit que j’avais une tumeur maligne. Au lieu de paniquer ou de me sentir déprimée, j’ai remercié Dieu pour les seize dernières années de temps emprunté qu’Il m’a accordé. On m’a enlevé cette tumeur; je me sens bien et je profite de chaque minute de chaque jour. Je crois qu’il y aura encore beaucoup d’autres journées. Aussi longtemps que Dieu aura du travail pour moi, je demeurerai ici.

      Lac Carré, Québec

      UN HOMME NOUVEAU

      J’ai essayé d’aider cet homme, une expérience humiliante. Personne n’aime être une faillite totale; c’est un dur coup pour l’ego. Rien ne semblait fonctionner. Je l’ai amené aux réunions et il y restait assis sans bouger comme dans un brouillard. Je savais que seul son corps était présent. Quand j’allais chez lui, ou il était parti boire ou il se faufilait par la porte arrière comme j’entrais par celle d’en avant. Sa famille commençait vraiment à désespérer; je pouvais sentir leur détresse.

      C’est alors qu’il a connu la dernière d’une incroyable série d’hospitalisations. Il s’est rendu jusqu’au delirium tremens et à des convulsions si violentes qu’on a dû l’attacher à son lit. Il étaitdans le coma, nourri à l’aide de tubes intraveineux. À chacune de mes visites quotidiennes, il paraissait de plus en plus malade, aussi impossible que cela puisse paraître. Pendant six jours, il est demeuré inconscient, ne remuant qu’à l’occasion de ses crises spasmodiques.

      Le septième jour, je lui ai de nouveau rendu visite. Passant devant sa chambre, j’ai remarqué qu’on l’avait détaché et que les tubes intraveineux avaient été enlevés. J’étais fou de joie; il allait s’en tirer! Le médecin et l’infirmière ont anéanti mes espoirs. Mon ami « s’en allait » très vite.

      Après avoir pris les dispositions pour faire venir sa femme, j’ai pensé qu’étant catholiques, certains rites religieux devaient être observés. Nous étions dans un hôpital catholique, alors j’ai cherché et trouvé une religieuse (la mère supérieure, à ce que j’appris plus tard). Elle a demandé un prêtre et, avec une autre religieuse, m’a raccompagné à la chambre.

      Nous avons décidé de nous asseoir tous les trois sur un banc dans le corridor, laissant le prêtre seul au chevet du malade. Sans nous consulter, nous nous sommes inclinés et avons commencé à prier – la mère supérieure, la religieuse et moi, un ministre presbytérien.

      Il m’est absolument impossible de dire combien de temps nous avons passé là. Je sais que le prêtre était reparti pour vaquer à ses autres obligations. Un bruit en provenance de la chambre nous a subitement rappelés à la réalité. Levant les yeux, nous avons aperçu le patient assis sur le bord de son lit!

      « Très bien, Dieu, disait-il, je ne veux plus jamais jouer le gérant d’estrade. Dis-moi ce que tu veux que je fasse, et je le ferai. »

      Plus tard, les médecins nous ont dit qu’à leur avis, notre ami n’avait pas la force physique de bouger, encore moins de s’asseoir. Il n’avait pas prononcé un seul mot depuis son entrée à l’hôpital. Sa phrase suivante a été: « J’ai faim. »

      Mais le vrai miracle, c’est ce qui lui est arrivé durant les dix années qui ont suivi. Il a commencé à aider les autres. Je veux dire vraiment aider! Aucun appel n’était trop ardu, trop gênant, trop « désespéré ». Il a fondé le groupe des AA de sa ville et il devient mal à l’aise si vous le mentionnez aux autres ou si vous faites des commentaires élogieux sur ses nombreuses activités chez les AA.

      Il n’est plus le même homme que celui à qui j’ai tenté de transmettre le message des AA. Moi, j’ai échoué dans toutes mes tentatives pour aider l’homme que je connaissais. Mais un Autre l’a transformé en un homme nouveau.

      Bernardsville, New Jersey

      L’IMAGE DU MAL

      C’est arrivé vers trois heures du matin. J’étais dans le Mouvement depuis un peu moins d’un an. Je me trouvais seul dans la maison, ma troisième femme ayant divorcé avant mon entrée chez les AA. Je me suis réveillé avec le sentiment terrifiant de la mort imminente. Je tremblais et j’étais presque paralysé de peur. Même si c’était le mois d’août dans le sud de la Californie, j’avais tellement froid que je me suis enveloppé dans une épaisse couverture. Puis, j’ai allumé la chaufferette dans le salon et je m’y suis presque collé dessus. Au lieu de me réchauffer, je suis devenu tout engourdi et à nouveau, j’ai senti la mort approcher.

      Je n’avais pas été une personne très croyante et je n’étais devenu membre d’aucune église après mon entrée dans les AA. Soudain, je me suis dit: « C’est le temps ou jamais de prier. » Je suis retourné à la chambre et suis tombé à genoux à côté du lit. J’ai fermé les yeux, j’ai caché ma figure dans les paumes de mes mains et je les ai placées sur le lit. J’ai oublié tous les mots que j’ai prononcés à haute voix, mais je me souviens avoir dit: « S’il te plaît, mon Dieu, apprends-moi à prier! »

      Alors, sans relever la tête ni ouvrir les yeux, j’ai été capable de « visualiser » tout le plan de la maison. Je pouvais aussi « voir » un homme immense debout de l’autre côté du lit, les bras croisés sur la poitrine. Ses yeux me fixaient avec haine et malveillance. Il était le symbole du mal sous toutes ses formes. Après une dizaine de secondes, je l’ai « vu » se retourner lentement, marcher vers la salle de bains et regarder à l’intérieur; je l’ai « vu » se rendre à la seconde chambre à coucher, y jeter un regard, se diriger vers le salon et y jeter aussi un regard furtif, puis sortir de la maison par la porte de la cuisine.

      Je СКАЧАТЬ