Nous en sommes venus à croire. Anonyme
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Название: Nous en sommes venus à croire

Автор: Anonyme

Издательство: Ingram

Жанр: Здоровье

Серия:

isbn: 9781934149522

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СКАЧАТЬ ne me fais pas d’illusion. Ce n’est pas moi qui ai introduit le programme de rétablissement des AA dans ma vie. Je dois toujours considérer cela comme un cadeau de la providence. C’est ma responsabilité d’en faire bon usage.

      Saint-Jean, Terre-Neuve

      UNE PRÉSENCE

      Je suis un officier, responsable des radiocommunications sur un navire-citerne. J’ai eu la révélation finale de ma condition et de son traitement un jour où j’étais assis dans ma cabine en compagnie de ma bouteille préférée. J’ai demandé de l’aide de Dieu à haute voix, même si j’étais le seul à pouvoir entendre. Soudain, j’ai senti une présence dans la pièce qui m’apportait une chaleur particulière, une douce lueur de clarté et une immense sensation de libération. Bien que j’étais encore relativement abstinent, je me suis dit: « Tu es encore soûl », et je me suis couché.

      Au matin pourtant, en plein jour, la Présence était encore là. Je n’étais pas ivre. J’ai compris que j’avais demandé et que j’avais reçu. Depuis ce temps, je n’ai jamais bu d’alcool. Lorsque j’éprouve le désir d’en prendre, la seule évocation de ce qui m’est arrivé suffit à me maintenir dans le droit chemin.

      Marin AA, membre des Internationaux

      NEIGE FRAÎCHE

      Ayant été exposé au mouvement des AA depuis plus de six ans, j’avais connu trois rechutes, trois épisodes brutaux et lugubres. Après chacune, mon humiliation et mon désespoir augmentaient. De nouveau abstinent et exécutant un travail de peu d’importance, j’ai découvert qu’il était possible de trouver de la satisfaction dans l’accomplissement de tâches, même minimes, et que l’humilité – vécue comme source d’enseignement et méthode de recherche de la vérité – peut être le déguisement emprunté par une puissance supérieure.

      Puis, sans que je m’y attende, on m’a offert un poste de direction comportant de nombreuses responsabilités. Je n’ai pu que répondre: « Laissez-moi réfléchir ».

      Étais-je capable de demeurer abstinent? Étais-je réellement sobre ou seulement abstinent? Étais-je capable d’assumer les responsabilités de l’emploi et de renouer avec le succès? Ou bien Dieu permettrait-Il que je me punisse encore une fois?

      Je suis allé demander conseil à une amie que je parrainais. Elle pensait que je pouvais et que je devais même accepter cette offre. Sa confiance m’a rassuré; j’ai alors connu l’enthousiasme de me sentir de nouveau digne et j’ai éprouvé de la gratitude du simple fait d’être vivant. Cette nouvelle sensation ne m’a pas quitté durant toute la réunion des AA à laquelle nous avonsassisté ce soir-là. On y discutait la Onzième Étape: « Nous avons cherché par la prière et la méditation à améliorer notre contact conscient avec Dieu tel que nous Le concevions, Lui demandant seulement de connaître Sa volonté à notre égard et de nous donner la force de l’exécuter. »

      De retour chez moi, dans l’intimité de ma chambre, j’ai reçu un autre choc, une lettre de ma soeur. Je l’avais vue pour la dernière fois au poste de police où, avec regret, elle avait mis fin aux nombreux efforts de ma famille pour m’aider. « Même nos prières semblent inutiles, avait-elle dit, alors nous allons te laisser te défendre tout seul. » Sa lettre m’arrivait maintenant, demandant où et comment j’étais.Voyant par la fenêtre la suie et la saleté qui recouvraient les toits, et à l’intérieur, la pauvreté de ma chambre, j’ai songé avec amertume: « Oui, si seulement ils pouvaient me voir en ce moment! » La grâce salvatrice était que je n’avais plus rien à perdre ni rien à demander à quiconque. Ou bien, était-ce le contraire?

      Tout mon idéal de jeunesse avait été balayé par l’alcool. Alors, tous mes rêves et aspirations, famille, travail, tout ce que j’avais déjà connu revenait me narguer. Je me suis rappelé m’être dissimulé derrière les arbres de mon ancien domicile pour voir mes enfants passer devant la fenêtre, avoir téléphoné à ma famille juste pour entendre des voix familières dire: « Allô! Allô! qui est là? » avant de raccrocher.

      Assis sur le lit, j’ai repris la lettre et je l’ai relue maintes et maintes fois. Dans mon angoisse, je ne pouvais plus en endurer davantage. Désespérément, j’ai crié: « Mon Dieu, m’as-tu abandonné ? Ou bien, est-ce moi qui t’ai abandonné? »

      Combien de temps s’est-il écoulé? Je ne saurais le dire. En me relevant, je me suis senti attiré vers la fenêtre. Quel changement m’attendait! Toute la malpropreté de cette ville industrielle avait disparu sous une couche de neige fraîche. Tout était nouveau, blanc et immaculé.Tombant à genoux, j’ai alors renoué ce contact conscient avec le Dieu que j’avais connu dans mon enfance. Je n’ai pas prié, j’ai simplement parlé. Je n’ai pas pensé, j’ai seulement soulagé un coeur lourd et une âme perdue. Je n’ai pas remercié, j’ai seulement supplié à l’aide.

      Ce soir-là, finalement en paix avec moi-même pour la première fois depuis des années, j’ai dormi toute la nuit pour me réveiller au matin sans la crainte et la terreur d’une autre journée à vivre. Poursuivant ma prière de la veille, j’ai dit: « Je vais prendre l’emploi. Mais, mon Dieu, fais que Toi et moi nous agissions ensemble à partir de maintenant. »

      Même si certaines journées ne m’ont apporté qu’un minimum de sérénité difficile, vingt-six ans plus tard je connais encore cette même paix intérieure qui vient du pardon à soi-même et de l’acceptation de la volonté de Dieu. Chaque matin, il y a de la foi dans la sobriété, cette sobriété qui n’est pas seulement l’abstinence d’alcool, mais le rétablissement progressif dans tous les domaines de ma vie.

      Avec mon amie des AA, maintenant ma femme depuis vingtcinq ans, j’ai renoué avec ma famille. Nous connaissons une vie plaisante et heureuse dans laquelle ma soeur et toute ma famille partagent des liens plus forts d’une affection renouvelée. Depuis ce fameux jour, je fais confiance et on me fait confiance.

      Edmonton, Alberta

      JE N’ÉTAIS PLUS SEULE

      Il y avait trois ans que je rôdais autour et à l’intérieur du Mouvement, tantôt abstinente, tantôt « trichant » (avec moimême, évidemment) un peu ou beaucoup. J’aimais les AA – je serrais la main à tout le monde, me tenant toujours à la porte de toutes les réunions des AA auxquelles j’assistais, et il y en avait beaucoup. J’étais une sorte d’hôtesse chez les AA. Malheureusement, j’avais encore beaucoup de problèmes avec moi-même.

      Un membre de mon groupe me disait souvent: « Si seulementtu faisais la Troisième Étape... » Il aurait aussi bien pu me parler chinois! Je ne pouvais pas comprendre. Même si j’avais déjà été une étudiante modèle au cours de religion du dimanche, j’en étais venue à m’éloigner de toute spiritualité.

      À une certaine époque, j’ai réussi à demeurer abstinente d’alcool pendant six mois. Puis j’ai perdu mon emploi et à cinquantequatre ans, j’étais certaine que je n’en trouverais pas un autre. Très effrayée et très déprimée, je ne pouvais pas envisager l’avenir et mon orgueil stupide ne me permettait pas de demander de l’aide à qui que ce soit. Je suis donc allée dans un magasin de spiritueux pour me procurer ma béquille.

      Durant les trois mois et demi qui ont suivi, je suis morte cent fois. Pourtant, quand je le pouvais, je continuais à assister aux réunions des AA, mais je ne parlais à personne de mes difficultés. Les autres membres avaient appris à me laisser seule parce qu’ils savaient qu’ils ne pouvaient pas m’aider. Je comprends maintenant leur réaction.

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