Название: Condamné à fuir
Автор: Блейк Пирс
Издательство: Lukeman Literary Management Ltd
Жанр: Современные детективы
Серия: Un Mystère Adèle Sharp
isbn: 9781094305509
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– Vous avez fait ce que vous avez fait. (Les yeux de Paige lançaient des éclairs. Ses mains, le long de son corps, tremblaient contre son tailleur gris). Ils m’ont rétrogradée. J’ai de la chance d’avoir conservé mon travail. Matthew a été arrêté. Ils l’ont interrogé pendant près d’une semaine !
Adèle grimaça.
– Je suis désolée. Tout ce que j’ai vu, c’est qu’il manquait des preuves. Je ne savais pas…
– Bon sang, tout ce que vous ne savez pas, l’interrompit brusquement l’agent Paige. (Elle enfonça un doigt dans la poitrine d’Adèle, repoussant brutalement la jeune femme). Vous auriez dû venir me voir. J’étais votre superviseur ! Vous avez agi dans mon dos, comme un petit rat.
Adèle recula et se frotta le plexus solaire, se demandant si elle y découvrirait un bleu au matin. Elle secoua la tête et dit :
– Vous avez maquillé des preuves pour protéger votre amant. Je ne savais pas ce qui se tramait. Je ne savais même pas que vous sortiez avec un suspect…
– Ce n’était pas un suspect au début de notre relation, déclara Paige, avant de s’éloigner, ponctuant sa réponse d’un grognement. Ma vie amoureuse ne vous regarde pas, compris ? Et ils l’ont innocenté. Il n’était pas coupable.
Adèle acquiesça, en s’efforçant de ne pas prendre un air menaçant.
– Bien. J’en suis ravie. Je ne le savais pas à l’époque. Tout ce que je savais, c’est que quelqu’un avait maquillé des preuves. Si j’avais su que c’était vous, je vous en aurais parlé. Je l’aurais fait, c’est sûr. Mais vous ne me l’avez pas dit. J’ai juste vu qu’il manquait…
Sophie renifla et fit taire Adèle d’un geste de la main.
– Tout ne regarde pas forcément la précieuse petite Adèle, s’exclama Paige. Tout ne tourne pas autour de vous.
Adèle contracta la mâchoire. Elle aurait voulu protester, mais les mots ne vinrent pas. La déroute avait été totale. L’agent Paige avait eu la chance de conserver son poste. Sa relation avec Matthew, un comptable de la DGSI, n’était pas connue du public à l’époque. Adèle ignorait que son superviseur fréquentait le suspect du meurtre d’une prostituée. Finalement, Matthew avait été innocenté. Mais Paige avait reproché à Adèle d’avoir signalé la pièce à évidence manquante. Il s’était avéré que Paige essayait de couvrir son amant ; cependant, Matthew couchait avec la prostituée. Adèle soupçonnait Paige de ne pas le savoir, lorsqu’elle avait caché des reçus et des documents suggérant l’implication de Matthew.
Adèle avait cependant constaté que des preuves manquaient et avait immédiatement signalé les documents disparus. Après cela, Sophie Paige avait fait l’objet d’une enquête, ainsi que Matthew. Son amant avait été innocenté des accusations de meurtre, mais avait été renvoyé de la DGSI. Paige aurait été renvoyée si Foucault – pour une raison qu’Adèle ne comprenait pas – ne s’était pas battu pour son maintien, la rétrogradant dans le processus.
– Je ne vous apprécie pas, lança simplement Paige, sans faux-semblants maintenant, le visage implacable. Je ne vous apprécierais jamais. Je n’ai pas demandé à être assignée sur cette mission. Je dois endurer la situation. Tout comme vous. Et si vous arrêtiez de me faire perdre mon temps en me traînant sur des scènes de crime qui ont déjà fait l’objet d’une enquête ? Vous avez trouvé quelque chose de nouveau ? demanda-t-elle.
Adèle hésita, scrutant la cuisine. Elle répugnait à admettre qu’elle n’avait rien découvert. Alors à la place, elle fit un pas de côté :
– Quand est-ce que le témoin arrive ?
– Vous êtes insupportable, s’écria Sophie.
Elle se tourna vers la fenêtre et contempla fixement la ville. Adèle, les mains tremblantes de colère, se dirigea vers la porte pour sortir dans le couloir, préférant attendre dehors l’arrivée du témoin plutôt que de passer une seconde supplémentaire avec l’agent Paige.
CHAPITRE HUIT
Adèle fut tirée de sa rêverie par un policier en uniforme qui lui tapotait sur l’épaule. Elle jeta un regard en arrière, dos à la fenêtre du couloir à l’extérieur menant à l’appartement de la victime.
– Excusez-moi, murmura doucement le policier.
Adèle leva un sourcil pour lui montrer qu’elle avait entendu.
L’officier s’éclaircit la gorge et lissa sa moustache.
– Le témoin refuse d’entrer. Elle dit qu’elle préfère parler sur le trottoir. Ça vous dérange ?
Adèle dévisagea l’homme, puis regarda en direction de la porte ouverte de l’appartement. Pendant un bref instant, elle fut tentée de s’éloigner de l’agent Paige pour aller parler à Mme Robinson seule. Mais finalement, elle soupira et hocha la tête. Elle désigna la porte ouverte.
– Pouvez-vous en informer ma partenaire ?
Le policier hocha la tête une fois, puis fit le tour de la rampe, se dirigeant vers la porte. Il salua poliment le propriétaire, qui attendait toujours au bout du couloir, les clés à la main. Adèle n’en avait cure, il pouvait bien attendre toute la journée. Il ne relouerait pas l’endroit de sitôt. Pas encore, du moins.
Elle redescendit les escaliers, dévalant les marches deux par deux, espérant pouvoir grappiller quelques instants pour parler avec le témoin sans que la présence de l’agent Paige n’obscurcisse ses pensées.
Elle atteignit le rez-de-chaussée, poussa la porte de l’immeuble et remarqua une troisième voiture, cette fois un véhicule de police, qui attendait le long du trottoir. Adèle jeta un coup d’œil à l’avant du véhicule, où un deuxième agent était appuyé contre le capot. Elle avait une cigarette à la main et semblait sur le point de l’allumer, mais lorsqu’elle repéra Adèle, elle remit rapidement son briquet dans sa poche et jeta la cigarette vers la grille sous la roue avant de la voiture.
La policière s’écarta du capot tout aussi rapidement et désigna la banquette arrière du véhicule d’un signe de tête.
– Elle refuse de sortir, déclara l’officier. Je peux l’y obliger, si vous voulez…
– Bien sûr que non, rétorqua Adèle. Ce n’est pas un suspect.
Elle s’approcha de l’arrière du véhicule et regarda à l’intérieur. Une jeune femme aux joues creusées de fossettes et aux cheveux bruns bouclés était assise à l’arrière. Elle ne devait pas être plus âgée qu’Adèle. Peut-être au début de la trentaine.
Adèle tapota sur la porte et regarda la policière avec impatience. Elle lui adressa un signe d’excuse, puis plongea la main dans sa poche pour appuyer sur sa clé.
Les phares de la voiture de police clignotèrent ; il y eut un bruit de déverrouillage des serrures. Adèle tira sur la poignée et ouvrit la porte. Elle regarda dans l’habitacle en se penchant pour croiser le regard de l’Américaine.
– Vous êtes Melissa Robinson ? lui demanda-t-elle.
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