Название: Condamné à fuir
Автор: Блейк Пирс
Издательство: Lukeman Literary Management Ltd
Жанр: Современные детективы
Серия: Un Mystère Adèle Sharp
isbn: 9781094305509
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– Non, insista-t-il. Certainement pas. Je n’entre jamais dans les appartements. Je n’utilise mes clés que pour les urgences.
Adèle leva les mains.
– Quelqu’un d’autre a-t-il accès à un jeu de clés ?
Le propriétaire secoua fermement la tête.
– Seulement le locataire de l’appartement. Et moi. Et je ne les utilise pas, répéta-t-il.
Adèle acquiesça pour montrer qu’elle avait entendu, en regardant l’homme pousser la porte de l’appartement et s’effacer pour laisser passer les deux agents.
Les agents se faufilèrent sous le ruban de la scène de crime qui barrait la porte. Adèle avança et jeta un coup d’œil au carrelage.
La majeure partie du sang avait déjà été nettoyée. Des photographiques avaient été prises de la scène, et les analystes avaient tout catalogué. Adèle détailla la cuisine ; elle remarqua des taches de sang sur l’armoire à côté du réfrigérateur, ainsi que sur le carrelage. Elle s’approcha des éclaboussures et examina le réfrigérateur. Il était maintenant fermé.
Outre la porte du réfrigérateur fermée et la flaque de sang manquante, la scène de crime ressemblait exactement à ce qu’elle avait vu en photo. Le corps avait été emporté depuis longtemps chez le médecin légiste et le rapport final serait bientôt disponible.
Elle détestait l’admettre, mais il n’y avait pas grand-chose à voir. Aucune preuve matérielle. Exactement comme on le lui avait dit.
Ils avaient déjà relevé les empreintes digitales le long des comptoirs, du réfrigérateur, du corps. Et pourtant, rien n’était apparu. Rien en dehors des empreintes de la victime.
La deuxième victime avait été trouvée dos contre les placards, face au réfrigérateur. Cela signifiait que l’agresseur avait procédé extrêmement rapidement. Il y avait eu quelques éclaboussures de sang, mais pas beaucoup. Il n’y avait aucun signe de blessures défensives sur le corps. Aucune trace de lutte.
– Pensez-vous qu’elle connaissait le tueur ? demanda discrètement Adèle.
L’agent Paige répondit :
– Peut-être.
Adèle enjamba avec délicatesse les dernières traces de la flaque de sang. Elle se dirigea vers le réfrigérateur et, plongeant une main dans sa poche pour ne pas laisser d’empreinte, elle en saisit la poignée et l’ouvrit. Il y avait encore des provisions à l’intérieur. De vieux sandwiches se trouvaient dans le bac à légumes et un grand pichet de lait était posé à côté d’une douzaine d’œufs. Sinon, le frigo était presque vide. Adèle passa en revue l’intérieur des placards contre lesquels la femme avait été trouvée, assise sur le sol dans une mare de son propre sang.
Elle examina le bloc en bois où les couteaux de cuisine étaient rangés près de l’évier. Tous les couteaux étaient là. Ils avaient été analysés et ne présentaient pas la moindre empreinte. Le tueur avait donc emporté son arme avec lui. Ils ne savaient toujours pas ce qu’il avait utilisé pour tuer la femme.
Adèle se leva et ouvrit le congélateur. Il y avait deux bacs à glaçons, un pot de glace et des pizzas congelées. Le pot de glace était taché de stries fondues, puis recongelées, sur le côté, et le bac à glaçons était complètement vide. Adèle pinça les lèvres ; c’était une bête noire personnelle, mais elle détestait que les gens remettent des bacs à glaçons vides dans le congélateur. Elle s’intéressa ensuite aux pizzas congelées. Chou-fleur. Elle plissa le nez, puis ressentit une soudaine gêne en étudiant la nourriture.
Que s’attendait-elle à trouver ?
Elle referma la porte du congélateur et se tourna pour inspecter la pièce. Il n’y avait en effet aucune preuve matérielle. Elle regarda l’évier et remarqua que des gouttes s’écoulaient lentement. Elle se retourna et tenta de le refermer. L’écoulement continuait, une goutte après l’autre. Glou, glou. Les gouttelettes atterrissaient dans l’évier en métal.
– Le témoin est-il en route ? demanda Adèle, en jetant un coup d’œil à Paige.
La femme d’âge mûr fixait toujours la ligne d’horizon par la fenêtre. Elle grogna :
– Elle arrive.
Adèle s’éclaircit la gorge.
– Quel est son nom, déjà ?
– Melissa Robinson. Également américaine – elle a découvert le corps.
Adèle pinça les lèvres :
– Comment pensez-vous que nous devrions aborder l’interrogatoire ?
L’agent Paige haussa encore les épaules.
– C’est vous l’agent d’Interpol. Je suis juste ici pour suivre vos indications. Faites ce que vous voulez.
Adèle hésita, regardant fixement la scène du crime. Elle hocha la tête une fois, puis, sur le ton le plus diplomatique possible, elle déclara :
– Je pense que nous devrions avoir une discussion.
Paige détourna finalement le regard de la fenêtre et souleva un sourcil argenté.
Adèle s’approcha prudemment, se plaçant en face de la femme d’âge mûr, bien qu’une partie d’elle ne rêve que de se cacher dans le coin le plus reculé de la pièce. L’odeur du savon devint entêtante lorsqu’elle rencontra le regard de sa partenaire.
– Ça n’a pas à devenir une affaire d’état, mais j’ai l’impression que vous ne faites pas autant d’efforts que vous ne le pourriez.
Paige ne trahit aucune expression pendant quelques secondes. Enfin, elle haussa les épaules et dit :
– Je ne suis pas responsable de vos sentiments. Vous devriez peut-être tenter de mieux les contrôler.
Adèle dévisagea sa collaboratrice.
– Je ne crois pas que ce soit une réponse constructive.
– Ce que vous croyez ou pas m’indiffère complètement, répliqua froidement Paige.
Elle avait l’attitude d’une personne se délectant de l’irritation d’autrui. La montée de la colère d’Adèle semblait seulement contribuer à alimenter la satisfaction de Paige.
– Je ne savais pas que c’était vous ! s’exclama enfin Adèle.
L’expression de l’agent Paige se figea.
Adèle jeta un regard en arrière vers la porte, et fut heureuse de n’y voir personne – le propriétaire était sans doute un peu plus loin dans le couloir. Elle baissa tout de même la voix et poursuivit :
– Je ne savais pas. J’ai juste vu que quelqu’un avait omis l’un des documents dans la liste des pièces à conviction. J’ai pensé que c’était СКАЧАТЬ