Название: Une Vie D'Hôtesse De L'Air
Автор: Marina Iuvara
Издательство: Tektime S.r.l.s.
Жанр: Современная зарубежная литература
isbn: 9788835400684
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Je me souviens d’avoir possédé en ce temps là, un sous vêtement d’une couleur identique à celui de ma mère ; j’aimais le porter pour la sensation de légèreté et fraîcheur qu’il me procurait durant les journées les plus humides.
Dans l’éducation que j’ai reçue ce vêtement n’était permis qu’à la maison et porté en ayant soin de bien entrouvrir les persiennes, afin éviter les indiscrets regards extérieurs vu que le balcon donnait sur une grande cour interne.
Dès mon jeune âge j’ai été amenée à me cacher et à bien me couvrir devant qui que ce soit.
Peu à peu des gouttes de pudicité étaient installées dans mon âme, jour après jour. .
“ Couvre-toi, couvre-toi car quelqu’un pourrait te voir ! ” me disait-on si parfois je m’attardais dans ma chambre pour me vêtir, en oubliant de tirer les rideaux pour les fermer.
Aujourd’hui encore, avant d’enlever mes vêtements, je vérifie que tout soit fermé pour que personne ne puisse me voir, et celà je ne l’ai jamais confessé, même pas à Valentina, une de mes chères collègues avec laquelle j’ai partagé un appartement près de l’aéroport, dans la ville où je réside : Rome.
Toute petite j’obéïssais aux règles avec une scrupuleuse attention pour éviter de subir des punitions, souvent excessivement sévères.
Il y avait une austérité de point de vues et coutumes transmises de générations en générations.
Ma tante Carmela, surnomée Lina, raccontait que la première fois où elle osa dire un gros mot, elle fut invitée à ouvrir la bouche et sortir la langue.
“ Quel jeu étrange ! ” pensais-je.
Sa mère, ma grand-mère, pris une des épingles à cheveux qui assemblait ses longs cheveux recueillis, et embrocha sa langue.
Vu les conséquences, dans ma famille, peu de filles et petites filles disent des gros mots, même si dans les moments opportuns elles n’en pensent pas moins.
Je suis à Catania en vacances pour une semaine et je retrouve les antiques saveurs, odeurs, sensations.
Le sourire lumineux de ma mère m’accueille, elle évite de m’embrasser aussi fort qu’elle le voudrait, peut- être par peur de me broyer.
Elle caresse maintes fois mes cheveux noirs comme du charbon, semblables aux siens, longs jusqu’aux épaules, déliés pour les libérer des constrictions de bandages imposées par mon travail.
La peau de maman est blanche et délicate, tendre comme le sable et parfumée comme des pétales de roses mélangées aux agrumes.
Elle me voit toujours amaigrie ( même si selon moi, j’ai bien pris au moins un ou deux kilos par rapport à mon utopique poids idéal ), donc, elle m’invite à manger les gourmandises qu’elle a commencé à cuisiner dès le premier jour, presqu’en m’obligeant à consumer tout ce qu’elle a mis avec abondance dans mon assiette.
Aujourd’hui elle a préparé mes plats préférés : linguine au noir de seiche et espadon en papillote.
Elle n’en finit pas de me regarder et de me cajoler, euphorique et émue à la seule pensée de me revoir.
Même mes tantes et cousines me témoignent leur
affection à chaque geste, chaque fois qu’ elle me revoit et veulent tout écouter sur mes voyages et sur mon travail.
Dans leur imaginaire, je suis une partie de leur monde qui s’est réfugié dans un autre monde : ce monde fait de rêves devant une revue attrayante même si décrite comme dangereuse, tentaculaire, en mesure de dépraver de manière irréversible. Moi, je suis celle, d’entre elles, qui comme elles avait les yeux illuminés mais qui un jour est partie. Je suis la preuve vivante que le monde vous change mais vous restez la même, parce que celà dépendra uniquement de ce que vous êtes à l’intérieur, et elles sont, pour moi, la partie la plus importante de ce que j’ai appris durant tous ces voyages : que l’on peut aller loin uniquement si on a un lieu intérieur d’où l’on est parti et où on retourne. J’ai appris que l’on pourra être partout, mais en vérité on restera toujours où se trouve nos racines émotionnelles.
Elles ont été enchantées par la photo que j’ai prise à New York et elles voudraient partir avec moi pour visiter la Grande Pomme. Elles désireraient aussi que je les emènent visiter Hong Kong pour faire un tour au Stanley Market et au Lady’s Market, les marchés de nuit desquels je leur ai parlé bien souvent avec enthousiasme, oubien passer par Casablanca, où se trouve la médina avec ses couleurs et ses épices, où la menthe et le thé ont une saveur plus forte et une odeur plus presistante que celle de notre mentuccia, goûter les dates exceptionnelles que je leur avais données à mon retour d’un vol, ou circuler dans les ruelles fourmillantes de Shanghai, plonger dans cette foule colorée et ces milles couleurs que j’essaie de décrire sans jamais y parvenir comme je le voudrais
Elles ont un grand sens de l’hospitalité, un art naturel de l’accueil transmis au cours des siècles et elles me saluent toujours avec l’habituel pincement sur la joue en tirant pas très délicatement de chaque côté, elles m’embrassent en prononçant la même phrase depuis que j’étais enfant : “ Sangu miu ! ”, “ Zzuccheru miu ! “
Mon père, même en étant heureux de me revoir, est toujours très silencieux, peu expansif et extrêmement réservé.
Nous avons la même couleur d’yeux, bleus de mer, mais les siens ont cependant une légère nuance de violet qui fait entrevoir de constants réflexes qui parfois me rendent tristes.
Il tend constament à faire des prévisons défavorables, pleines d’anxiété et d’inquiétude, comme ma meilleure amie Stefania, elle aussi sicilienne.
C’est un homme instruit, il aime étudier et est toujours informé sur tous les évènements socio-politique actuels.
Il est discret dans ses manières et formel dans son comportement, il reste des heures enfermé dans son bureau, mais à l’heure du déjeûner et du dîner nous nous retrouvons à table, tous ensemble.
Ce que mes parents, ma famille, et la société où j’ai vécu m’ont enseigné c’est la grande importance de la famille, du respect des règles et en particulier, du lien inviolable du mariage : une valeur à défendre à tout prix, coûte que coûte, souvent avec d’énormes sacrifices.
Une union à sauvegarder dans tous les cas, même en présence de problèmes qui devront être dépassés ou réprimés, parfois même ignorés.
Ce lien indissoluble a une sacralité absolue que seule la mort peut rompre.
“ Jusqu’à ce que mort ne nous sépare ”
Une promesse qui ne peut plus être inobservée à partir du moment où elle a été stipulée.
Un engagement rigoureux et constant, opportun pour conserver solidement les racines de la famille.
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