Название: Salle de Crise
Автор: Джек Марс
Издательство: Lukeman Literary Management Ltd
Жанр: Триллеры
isbn: 9781094313023
isbn:
« Tu penses qu’on pourrait faire ça un jour avec maman ? »
Luke regarda l’océan. Des questions comme celles-là lui donnaient envie de se jeter du haut de la falaise. « Je l’espère. »
Gunner sentit qu’il y avait peut-être une possibilité et demanda : « Quand ? »
« Eh bien, il faut que tu comprennes que ta maman et moi, nous ne sommes pas tout à fait d’accord pour l’instant. »
« Je ne comprends pas, » dit Gunner. « Vous vous aimez, non ? Et tu as promis que tu allais quitter ton boulot ? Est-ce que tu as vraiment arrêté ? »
Luke hocha la tête. « Oui, j’ai arrêté. »
« Mais maman n’y croit pas. »
« Je sais. »
« Mais si tu pouvais la convaincre d’y croire, alors… »
C’est vrai, Luke avait arrêté. Il était parti et il avait complètement disparu des radars. Susan Hopkins lui avait promis de le laisser tranquille et elle avait tenu sa promesse. Il avait également coupé le contact avec son groupe de l’Équipe d’intervention spéciale.
Et il appréciait vraiment cette solitude. Il était retourné à l’essentiel. Il avait loué une cabane dans les montagnes Adirondack pendant deux semaines et il avait passé tout son temps à chasser à l’arc à flèche et à pêcher. Tous les matins, il sautait dans le lac qui se trouvait derrière sa cabane. Il s’était laissé pousser la barbe.
Après ça, il avait passé dix jours dans les Caraïbes, à Saint Vincent, où il avait nagé avec des tortues marines, d’énormes raies, des requins et exploré quelques épaves de bateaux gisant au fond de la mer.
Après chaque petit voyage, il revenait à Washington pour récupérer Gunner et l’emmener pour leur prochaine aventure. Luke devait bien l’admettre : ça lui plaisait de ne plus travailler. Dans un an, quand il tomberait à court d’argent, ce ne serait probablement plus aussi agréable, mais pour l’instant, il comptait bien en profiter.
« Est-ce que vous allez vraiment vous séparer pour du bon ? »
Luke entendit un léger tremblement dans la voix de Gunner, au moment où il posa cette question. Il ne comprenait que trop bien. Gunner avait peur. Luke s’assit à côté de lui sur les rochers.
« Gunner, je vous aime tous les deux très fort, toi et ta mère. La situation est compliquée et on essaie de la résoudre de la meilleure manière possible. »
Ce n’était pas tout à fait vrai. Becca était très froide avec Luke. Elle voulait divorcer. Elle voulait la garde exclusive de Gunner. Elle pensait que Luke était un danger pour Gunner et pour elle. Elle l’avait même menacé de demander une ordonnance de protection contre lui. Sa réaction était démesurée et elle venait d’une famille qui avait beaucoup d’argent. Elle pouvait payer une longue bataille légale pour la garde de Gunner, si ça s’avérait nécessaire.
« Est-ce que tu veux être avec elle ? »
« Oui, bien sûr. » C’était le premier mensonge qu’il disait à Gunner au cours de cette conversation. Mais la vérité était plus difficile à cerner. Au début, il en avait eu envie. Mais plus le temps passait et plus la position de Becca se durcissait, moins il en était sûr.
« Alors pourquoi tu ne viens pas tout simplement à la maison pour le lui dire ? Lui acheter des roses, ou quelque chose qui lui fasse plaisir ? »
C’était une bonne question mais il n’y avait pas de réponse simple à ça.
À l’intérieur du sac à dos de Luke, un téléphone se mit à sonner. C’était probablement Becca, qui voulait parler à Gunner. Luke sortit de son sac à dos le téléphone satellite qu’il gardait en permanence sur lui. C’était le seul moyen de communication qu’il avait accepté de garder. Ainsi, Becca pourrait toujours le joindre. Mais elle n’était pas la seule. Il y avait une autre personne sur cette terre qui avait accès à ce numéro.
Il regarda qui l’appelait. C’était un numéro qu’il ne reconnaissait pas, avec un préfixe 202, celui de Washington DC.
Son cœur cessa de battre.
C’était elle. Cette autre personne.
« C’est maman ? » demanda Gunner.
« Non. »
« C’est la Présidente ? »
Luke hocha la tête. « Je pense bien. »
« Tu ne crois pas que tu devrais répondre ? » dit Gunner.
« Je ne travaille plus pour elle, » dit Luke. « Tu te rappelles ? »
Ce matin, avant qu’ils partent en randonnée, ils avaient vu à la télé qu’un barrage s’était effondré en Caroline du Nord. Il y avait plus d’une centaine de morts et des centaines de personnes disparues. Un hôtel entier avait été balayé par l’eau. Des villes en aval du barrage étaient en cours d’évacuation mais il était probable qu’il y ait encore plus de victimes.
Ce qui était incroyable dans tout ça, c’était qu’un barrage construit en 1943 ait subi une telle défaillance après plus de soixante-dix ans de fonctionnement sans faille. Pour Luke, ça ressemblait à un sabotage. Mais il ne parvenait pas à comprendre qui pourrait bien cibler un barrage dans une région aussi reculée ? Qui était même au courant de son existence ? Si c’était un sabotage, alors c’était probablement un problème au niveau local, des membres d’une milice, des écologistes, ou peut-être même un ancien employé mécontent, qui a voulu faire une blague qui a mal tourné et aux conséquences tragiques. La police d’état ou le FBI de Caroline du Nord auront probablement arrêté des suspects avant la fin de la journée.
Mais maintenant, son téléphone sonnait. Alors peut-être que ce n’était pas aussi simple que ça.
« Papa, vas-y, tu peux décrocher. Je ne veux pas que tu quittes ton boulot, même si maman le veut. »
« Ah bon ? Et si moi, j’ai envie de le quitter ? J’ai quand même mon mot à dire à ce sujet, non ? »
Gunner secoua la tête. « Je ne pense pas. Tu sais, beaucoup de gens sont morts dans cette inondation. Et si j’en faisais partie ? Et si moi et maman, on était tous les deux morts noyés ? Tu ne voudrais pas que quelqu’un découvre pourquoi c’est arrivé ? »
Le téléphone continuait de sonner. Quand la messagerie vocale se déclencha, le téléphone cessa de sonner pendant quelques secondes, avant de recommencer. On voulait parler à Luke et il était clair qu’on n’allait pas lui laisser de message.
Luke, en pensant à ce que Gunner venait de lui dire, appuya sur le bouton vert du téléphone. « Ici, Stone. »
« Je vous passe la Présidente des États-Unis, СКАЧАТЬ