Le Sourire Idéal. Блейк Пирс
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Название: Le Sourire Idéal

Автор: Блейк Пирс

Издательство: Lukeman Literary Management Ltd

Жанр: Зарубежные детективы

Серия:

isbn: 9781094310435

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СКАЧАТЬ au travers de l’épaisse vitre de sa cellule.

      Ses semaines de liberté ne lui avaient pas fait perdre de poids. Comme il mesurait un mètre soixante-douze et pesait environ soixante-huit kilos, il était moins impressionnant que Jessie sur le plan physique. Son visage grassouillet donnait l’impression qu’il avait vingt-cinq ans au lieu de trente-cinq et ses cheveux marron, avec une raie bien nette sur le côté, rappelaient à Jessie les garçons du club de maths au collège. Seuls ses yeux marron froids comme l’acier suggéraient ce dont il était véritablement capable.

      — On dirait que vous vous êtes acoquiné avec des gens peu recommandables, dit-elle d’une voix désespérément tremblante en désignant son père d’un signe de tête.

      — C’est ce que j’aime chez vous, Mlle Jessie, dit Crutchfield avec admiration. Vous ne reculez jamais, même quand vous êtes dans une situation sans issue.

      — Je vous invite à y réfléchir, signala Jessie. Vous avez tous les deux des couteaux et j’ai une arme à feu.

      — Quelle petite diablesse, s’émerveilla Crutchfield en se tournant vers Thurman avec appréciation.

      Son père hocha la tête, encore silencieux. Alors, les deux hommes se concentrèrent à nouveau sur elle. Leurs sourires disparurent en même temps.

      — Il est temps, Mlle Jessie, dit Crutchfield.

      Les deux hommes avancèrent simultanément vers elle. Jessie tira d’abord sur son père, trois balles dans la poitrine, avant de se concentrer sur Crutchfield. Sans hésitation, elle lui envoya trois balles dans le torse. L’air se remplit d’une fumée âcre et l’écho de ses tirs résonna dans la pièce.

      Cependant, aucun des deux hommes ne s’arrêta ni même ne ralentit. Comment était-ce possible ? Même avec des gilets pare-balles, ils auraient dû chanceler.

      Elle n’avait plus de balles, mais elle appuya quand même sur la détente, ne sachant pas quoi faire d’autre. Quand les deux hommes continuèrent à avancer vers elle en tenant leurs couteaux en l’air, loin au-dessus de leur tête, elle jeta l’arme et prit une attitude défensive en sachant parfaitement que c’était en pure perte. Les couteaux s’abattirent, tranchants, violents, rapides.

      *

      Jessie poussa un cri étouffé et se redressa dans son lit, droite comme un i. Elle était trempée de sueur et respirait lourdement. Quand elle regarda dans la pièce, elle vit qu’elle était seule. Les volets des fenêtres étaient encore cloués pour empêcher qui que ce soit d’entrer. Précaution de sécurité supplémentaire, il y avait encore une chaise d’appuyée sous le bouton de la porte de sa chambre. Le réveil indiquait 1 h 39 du matin.

      On frappa doucement à la porte.

      — Tout va bien là-dedans, Mme Hunt ? demanda un des marshals. J’ai entendu un bruit.

      — C’est juste un cauchemar, répondit-elle, ne voyant aucune raison de mentir au marshal, qui avait déjà dû comprendre de quoi il s’agissait.

      — OK. S’il vous faut quelque chose, dites-le-moi.

      — Merci, dit-elle.

      Le marshal s’éloigna et Jessie écouta le craquement familier du plancher qui se trouvait sous la moquette. Alors, elle glissa les jambes hors du lit et resta tranquillement assise pendant un moment pour permettre à son cœur et à sa respiration de reprendre un rythme normal. Elle se leva et alla dans la salle de bains. Il fallait qu’elle se douche et qu’elle change ses draps mouillés.

      Quand elle traversa la pièce, elle ne put s’empêcher d’aller jusqu’à la seule fenêtre où le volet était légèrement entrebâillé pour laisser entrer un peu de lumière. Elle fut certaine de voir la silhouette de quelqu’un dans les ombres des arbres qui se dressaient derrière la piscine. Même quand elle se fut assurée que c’était un tronc d’arbre ou un marshal, elle se sentit perturbée.

      Quelque part dans ce pays, deux tueurs en série étaient en cavale et ils la recherchaient tous les deux. Il était incontestable que, même dans un refuge complètement sécurisé avec de nombreuses mesures de protection, elle était une cible facile.

      *

      Gabrielle et Carter, son homme pour la nuit, retournèrent à la maison juste après deux heures du matin. Ils étaient tous les deux un peu ivres et Gabrielle dut lui rappeler une fois de plus d’éviter de parler fort parce que Claire dormait.

      Ils franchirent le hall en titubant maladroitement puis arrivèrent à la chambre de Claire, où ils partagèrent un long baiser. Gabby se recula et donna à Carter son sourire le plus aguicheur. Il lui rendit la politesse, mais pas trop impatiemment. Elle aimait ça. Il était plus âgé qu’elle (il approchait de la cinquantaine) et il contrôlait mieux son enthousiasme que certains des jeunes informaticiens innocents avec lesquels elle sortait.

      Il était beau, distingué et lui rappelait certains amis de son père, ceux qui la contemplaient discrètement quand ils croyaient qu’elle ne le voyait pas. Il attendait qu’elle reprenne les baisers. Quand elle le taquina en restant immobile pour tester sa réaction, il finit par parler.

      — Tu as une belle maison, dit-il en faisant semblant de chuchoter.

      Si tout se passe bien, tu vas m’aider à payer le loyer pendant un certain temps.

      Elle réussit à garder cette pensée pour elle-même et répondit de façon moins opportuniste.

      — Merci. Il y a une partie que je tiens particulièrement à te montrer.

      Elle désigna le lit d’un hochement de tête.

      — Tu me proposes de l’essayer ? Je pense vraiment qu’une visite guidée serait de circonstance.

      — Et si tu t’y installais ? Je passe brièvement par la salle de bains pour me rafraîchir et je te rejoins tout de suite.

      Carter sourit d’un air approbateur et avança jusqu’au côté du lit. Quand il enleva ses chaussures et commença à sortir sa chemise, Gabby se dirigea vers la salle de bains que partageaient les colocataires. Elle y alluma la lumière et jeta un dernier regard séducteur à Carter avant de refermer la porte derrière elle.

      Une fois qu’elle fut dans la salle de bains, elle se rendit directement au miroir. Avant de corriger son maquillage, elle voulait contrôler ses dents. Elle y jeta un coup d’œil rapide et ne vit rien entre elles. Elle prit une gorgée rapide de bain de bouche et le fit tourner dans sa bouche. Elle se préparait à ajouter un soupçon de gris cendré à ses paupières quand elle remarqua un bras posé sur la baignoire auto-portante qui se trouvait derrière elle.

      Elle se retourna, étonnée. Claire n’avait pas l’habitude de prendre des bains à cette heure-là. D’habitude, elle se couchait dès qu’elle rentrait, parfois sans même enlever ses vêtements. Si elle était allongée dans la baignoire toutes lumières éteintes, cela signifiait probablement qu’elle était complètement ivre.

      Gabby approcha sur la pointe des pieds en priant pour ne trouver qu’une colocataire inconsciente, pas une baignoire couverte de vomi. Quand elle regarda par-dessus le bord de la baignoire, ce qu’elle vit était bien pire.

      Claire portait СКАЧАТЬ