Название: Le Sourire Idéal
Автор: Блейк Пирс
Издательство: Lukeman Literary Management Ltd
Жанр: Зарубежные детективы
isbn: 9781094310435
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— Pareil pour moi, dit Gabrielle. Je ne devrais pas prévoir deux rendez-vous le même jour. Après la plage, je suis crevée, et maintenant, il faut que j’aille danser jusqu’à deux heures du matin. Demain, mes mollets vont me faire souffrir le martyre.
— C’est dur, comme vie, hein ? dit Claire avec un sourire en coin.
Gabby lui rendit son sourire. Elle préférait son amie quand elle était comme ça : espiègle et adepte de l’auto-dérision. Avec cette attitude-là, il était difficile d’être jalouse, même si Claire était une Californienne d’une beauté divine, menue, blonde, bronzée et à forte poitrine. Avec à peine plus d’un mètre cinquante et aux environs de quarante-cinq kilos, elle était aussi explosive que menue. Cependant, c’était quand elle se laissait aller que son charme se manifestait le plus. Elle ne révélait ce côté de sa personnalité qu’à quelques rares élus.
— Écoute, dit Gabrielle. Ça te dirait si on faisait une pause demain ? Rien que toi, moi, quelques mimosas et quelque chose de vraiment cool ?
— Ça me semble génial comme idée, dit Claire. J’aurais vraiment besoin de repos. Tout a l’air si intense, ces temps-ci. J’aimerais que les gens se détendent, tu sais ?
— Oh, oui. Donc, demain, ce sera le Jour Officiel de Détente de Gabby et de Claire. D’accord ?
— D’accord, acquiesça Claire, ou du moins jusqu’à six heures. Après, j’ai un dîner.
Gabby la regarda d’un air incrédule, mais elle ne put rester sérieuse et elles éclatèrent de rire toutes les deux.
CHAPITRE PREMIER
Pour peut-être la quatrième fois depuis une heure, Jessie Hunt eut la même pensée.
Je déteste cet endroit.
L’endroit en question était un refuge officiel de la WITSEC, la Protection des Témoins. Même si elle détestait vivre dans ce pavillon sans âme constamment entourée de Marshals des États-Unis, elle ne pouvait pas vraiment affirmer que ce n’était pas nécessaire. Après tout, moins de deux semaines avaient passé depuis qu’elle avait échappé à une attaque par son tueur en série de père, Xander Thurman, qui l’avait traquée pendant des mois.
Or, à peine quelques jours après ça, son admirateur le plus ardent, un autre tueur du nom de Bolton Crutchfield, s’était échappé d’une unité psychiatrique pénitentiaire avec quatre autres prisonniers dangereux. Deux d’entre eux avaient été capturés mais, en plus de Crutchfield, deux autres étaient encore en cavale.
Donc, quand le capitaine Roy Decker, son patron à la Police de Los Angeles, lui avait ordonné d’obéir aux marshals du Programme de Protection des Témoins jusqu’à ce que la situation soit résolue, Jessie n’avait pas pu protester. Or, cela signifiait en grande partie qu’elle était assignée à résidence pendant qu’elle était en congé mandaté de son travail de profileuse criminelle.
En fait, elle n’était même pas témoin en attente d’un procès mais, à cause de la menace de mort qui pesait constamment sur elle, de son travail dans le maintien de l’ordre public et de ses liens aussi bien avec la Police de Los Angeles qu’avec le FBI, elle avait bénéficié d’une exception.
Tant que son père et Crutchfield n’auraient été ni capturés ni tués, elle serait coincée ici. Elle passait ses journées à se tenir au courant de l’évolution de diverses affaires en ligne, sauf quand elle se consacrait à des séances fréquentes et quasi-frénétiques d’entraînement physique et d’auto-défense qui n’aidaient guère à calmer l’agitation provoquée par son enfermement.
Le programme de formation de dix semaines qu’elle avait récemment suivi à l’Académie du FBI à Quantico, Virginie, lui avait permis d’acquérir des compétences en combat efficaces et de nouvelles techniques de profilage, mais il ne lui avait pas appris à supporter l’ennui écrasant que l’on ressentait quand on était assigné à résidence vingt-quatre heures sur vingt-quatre.
Située dans un pâté de maisons résidentiel et calme du quartier de Palms, dans l’ouest de Los Angeles, la maison en question était très confortable. Pendant les matinées de ce printemps finissant, Jessie sirotait son café et regardait des parents emmener leurs enfants à pied à l’école élémentaire, à quelques pâtés de maisons.
La maison était au fond d’un cul-de-sac car, à cet endroit, elle était plus facile à sécuriser et à protéger, mais, pour cette raison, la plupart du temps, il ne s’y passait pas grand-chose. D’habitude, vers le milieu de la matinée, Jessie sortait nager dans la piscine, qui était couverte par une grande bâche, officiellement pour protéger les nageurs contre les ardeurs du soleil mais, en fait, pour soustraire Jessie aux regards curieux des voisins.
Maintenant que Kat était partie, la situation était encore pire. Pendant quelques jours, son amie avait eu le droit de séjourner elle aussi dans la maison, en partie parce que les autorités craignaient que Bolton Crutchfield ne s’en prenne également à elle. Après tout, Kat Gentry avait été chef de la sécurité à la DNR, la Division de Non-Réhabilitation, l’établissement de l’Hôpital Métropolitain du Département d’État de Norwalk duquel Crutchfield et les autres prisonniers s’étaient échappés. On craignait que certains d’entre eux n’aient envie de se venger.
Cependant, quand Kat avait déclaré qu’elle allait peut-être faire un long voyage en Europe pour se changer les idées, les marshals avaient aussitôt profité de l’occasion aussi bien pour la tenir à l’écart du danger que pour réduire leurs coûts de sécurité. Jessie se souvenait encore de la conversation qu’elles avaient eue plusieurs jours auparavant.
— Tu ne crois pas que ça revient un peu à fuir tes problèmes ? avait demandé Jessie tout en comprenant que cette question allait probablement mettre son amie sur la défensive.
Kat l’avait regardée d’un air interrogatif. Avant même qu’elle ne réponde, Jessie avait compris qu’elle avait commis une erreur. Après tout, Katherine Gentry était une ex-Marine qui portait encore au visage les cicatrices provoquées par les éclats de l’explosion d’un engin explosif improvisé. Elle avait géré un établissement pénitentiaire où certains des pires criminels de la société avaient été internés jusqu’à ce que son lieutenant de confiance, Ernie Cortez, la trahisse et permette l’évasion de Crutchfield et des autres prisonniers. Kat était coriace et Jessie le savait.
— Je crois que j’ai le droit de passer un peu de temps en privé, dit Kat en refusant de se défendre plus que cela. Si je pensais que les marshals te le permettraient, je te proposerais de venir avec moi.
— Crois-moi, j’adorerais le faire, répondit Jessie, soulagée que son amie n’ait pas été plus sur la défensive. Cependant, en vérité, tant que mon père et Crutchfield n’auront pas été capturés, je ne dormirai pas en paix, quel que soit le continent où je serai. Quand nous trouverons un plan pour attraper ces hommes-là, j’en aurai fini. Il faut que j’en finisse avec ça pour pouvoir vivre une vie normale.
— J’ai l’impression qu’il n’y a pas encore vraiment de plan, fit remarquer Kat avec ironie.
— C’est vrai, СКАЧАТЬ