Название: La Maison Idéale
Автор: Блейк Пирс
Издательство: Lukeman Literary Management Ltd
Жанр: Зарубежные детективы
isbn: 9781640297821
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— J’avais cru que je pourrais contrôler la situation … commença à dire Penny.
— Ne me raconte pas ça, dit Eliza en l’interrompant. Nous savons toutes les deux que tu peux être agitée, mais est-ce comme ça que tu gères ton agitation ?
— Je sais que ça n’aide pas, insista Penny, mais j’allais rompre. Cela fait trois jours que je ne lui ai pas parlé. J’essayais juste de trouver un moyen de rompre avec lui sans que tu découvres le pot aux roses.
— On dirait qu’il va te falloir un nouveau plan, cracha Eliza.
Elle avait extrêmement envie d’envoyer les fragments de la tasse de café sur son amie d’un coup de pied et elle ne se retint de le faire que parce qu’elle était pieds nus. Elle s’accrochait à sa colère, car elle savait que c’était la seule chose qui l’empêchait de perdre complètement son sang-froid.
— Je t’en prie, permets-moi de trouver un moyen d’arranger ça. Il y a forcément quelque chose que je peux faire.
— Effectivement, lui assura Eliza. Va-t’en maintenant.
Son amie la regarda fixement pendant un moment. Cependant, elle avait dû sentir qu’Eliza parlait sérieusement et son hésitation ne dura pas.
— OK, dit Penny en ramassant ses affaires et en se précipitant vers la porte de devant. Je m’en vais, mais il faudra qu’on reparle. Nous avons vécu trop de choses ensemble pour tout gâcher, Lizzie.
Eliza se força à ne pas lui hurler d’insultes en guise de réponse. C’était peut-être la dernière fois qu’elle voyait son ‘amie’ et elle voulait qu’elle comprenne l’ampleur de la situation.
— Ça n’a plus rien à voir, dit-elle lentement en mettant l’accent sur chaque mot. Toutes ces autres fois, nous étions ensemble contre le monde, nous nous soutenions l’une l’autre. Cette fois-ci, tu m’as poignardée dans le dos. Notre amitié est terminée.
Alors, elle claqua la porte au visage de sa meilleure amie.
CHAPITRE DEUX
Jessie Hunt se réveilla en sursaut et, pendant un bref instant, elle ne sut pas où elle était. Il lui fallut un moment pour se souvenir qu’elle était en l’air, un lundi matin, et qu’un avion la ramenait de Washington D.C. à Los Angeles. Elle regarda sa montre et vit qu’il restait deux heures avant l’atterrissage.
Essayant de ne pas se rendormir, elle se réveilla en buvant une gorgée d’eau dans la gourde qui était rangée dans la poche à l’arrière du siège. Elle fit circuler l’eau dans sa bouche en essayant de se débarrasser de la sensation cotonneuse qu’elle y ressentait.
Si elle s’endormait facilement, ce n’était pas pour rien. Les dix dernières semaines avaient été parmi les plus épuisantes de sa vie. Elle venait de terminer la National Academy du FBI, un programme de formation intense destiné aux agents locaux chargés de l’application de la loi et conçu pour les familiariser avec les techniques d’enquête du FBI.
Seuls ceux qui avaient été désignés par leurs superviseurs avaient accès à ce programme exclusif. Pour ceux n’allaient pas à Quantico pour devenir des agents officiels du FBI, cette formation intensive était ce qui se faisait de mieux.
Normalement, Jessie n’aurait pas dû avoir le droit de participer à cette formation. Jusqu’à récemment, elle avait seulement été consultante intérim junior en profilage criminel pour la Police de Los Angeles. Cependant, quand elle avait résolu une affaire à profil élevé, sa réputation s’était rapidement améliorée.
Rétrospectivement, Jessie comprenait pourquoi l’académie préférait des personnels plus expérimentés. Pendant les deux premières semaines de la formation, elle s’était sentie complètement submergée par le volume d’informations qu’on lui demandait d’absorber. Elle avait eu des cours de médecine légale, de droit, de mentalité terroriste et aussi des cours portant sur son domaine de prédilection, la science du comportement, qui partait du principe selon lequel il fallait entrer dans l’esprit des tueurs pour mieux comprendre leurs mobiles. En plus de cela, il y avait l’entraînement physique permanent qui faisait souffrir tous ses muscles.
Finalement, elle avait trouvé ses repères. Les cours, qui lui rappelaient son travail de troisième cycle en psychologie criminelle, commençaient à faire sens. Au bout d’environ un mois, son corps avait arrêté de lui faire souffrir le martyre quand elle se réveillait le matin et, surtout, le temps qu’elle passait à étudier les sciences du comportement lui permettait d’interagir avec les meilleurs experts en tueurs en série du monde. Elle espérait en devenir un dans l’avenir.
Il y avait un avantage de plus. Comme elle travaillait très dur, aussi bien sur le plan mental que sur le plan physique, elle ne rêvait presque pas, ou, du moins, elle ne faisait pas de cauchemars.
Chez elle, elle se réveillait souvent en hurlant, prise de sueurs froides, quand des souvenirs de son enfance ou ses traumatismes plus récents se rappelaient à son inconscient. Elle se souvenait encore de sa source d’anxiété la plus récente. C’était sa dernière conversation avec Bolton Crutchfield, le tueur en série incarcéré, celle où il lui avait dit qu’il bavarderait bientôt avec le père meurtrier de Jessie.
Si elle avait été à Los Angeles pendant les dix dernières semaines, elle aurait passé la plus grande partie de ce temps à se demander obsessionnellement si Crutchfield disait la vérité ou se foutait d’elle. Or, s’il disait la vérité, comment allait-il pouvoir organiser une discussion avec un tueur en cavale tout en étant détenu dans un hôpital psychiatrique sécurisé ?
Comme Jessie avait été à plusieurs milliers de kilomètres et comme elle s’était dévouée à des tâches qui l’avaient constamment poussée à bout pendant presque chaque seconde d’éveil, elle n’avait pas pu rester obsédée par les déclarations de Crutchfield. Elle allait sûrement recommencer bientôt, mais pas tout de suite. Pour l’instant, elle était tout simplement trop fatiguée pour que son cerveau l’empêche de vivre.
Quand elle se réinstalla confortablement dans son siège pour se rendormir, Jessie pensa à quelque chose.
Donc, tout ce que j’ai à faire pour bien dormir tout le reste de ma vie, c’est passer chaque matinée à m’entraîner jusqu’à quasiment me faire vomir puis poursuivre par dix heures de formation professionnelle ininterrompues. Ça a l’air bon, comme plan.
Avant que le sourire qui commençait à s’afficher sur ses lèvres n’ait fini de se former, elle s’était rendormie.
*
Cette sensation de confort douillet disparut dès qu’elle sortit de l’Aéroport International de Los Angeles juste après midi. Dès lors, elle comprit qu’il allait falloir qu’elle recommence à être sur ses gardes tout le temps. Après tout, comme elle l’avait appris avant de partir pour Quantico, un tueur en série qui n’avait jamais été capturé était en chasse. Xander Thurman la recherchait depuis des mois. Il se trouvait que ce Thurman était aussi son père.
Elle prit СКАЧАТЬ