La Maison Idéale. Блейк Пирс
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Название: La Maison Idéale

Автор: Блейк Пирс

Издательство: Lukeman Literary Management Ltd

Жанр: Зарубежные детективы

Серия:

isbn: 9781640297821

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СКАЧАТЬ Je peux accepter qu’il travaille plus longtemps. Je comprends ça. Maintenant, il est plus responsable de la réussite de l’entreprise. Ce qui m’énerve, c’est qu’il ne semble pas le regretter. Il n’a jamais dit qu’il regrettait de ne pas être ici plus souvent. Je ne suis même pas sûre qu’il l’ait remarqué.

      — Je suis sûre qu’il l’a remarqué, Lizzie, avait dit Penny. Seulement, il doit s’en sentir coupable. S’il reconnaissait ce qu’il rate en étant moins souvent ici, cela le ferait souffrir encore plus. Je parie qu’il essaie de ne pas y penser. C’est ce que je fais, parfois.

      — Qu’entends-tu par là ? demanda Eliza.

      — Je prétends qu’une chose assez peu admirable que je fais dans ma vie n’est pas si grave parce que, si j’admettais qu’elle était grave, j’aurais encore plus de mal à la supporter.

      — Que fais-tu donc de si grave ? demanda Eliza d’un ton moqueur.

      — Déjà, la semaine dernière, j’ai mangé la moitié d’un paquet de Pringles d’un seul coup, et ensuite, j’ai fâché les enfants parce qu’ils voulaient de la glace pour le quatre heures. Voilà, c’est tout.

      — Tu as raison. Tu es quelqu’un d’horrible.

      Penny tira la langue avant de répondre. Penny aimait beaucoup tirer la langue.

      — Ce que je veux dire, c’est qu’il est peut-être moins inconscient qu’on dirait. As-tu envisagé d’avoir recours à un thérapeute ?

      — Tu sais que je ne crois pas à ces conneries. De plus, pourquoi irais-je voir un thérapeute alors que tu es là ? Entre la thérapie de Penny et le yoga, j’ai tout ce qu’il me faut sur le plan émotionnel. Au fait, est-ce qu’on se retrouve encore demain matin chez toi ?

      — Absolument.

      Maintenant qu’elle y repensait, sérieusement, la thérapie de couple n’était peut-être pas une si mauvaise idée. Eliza savait que Penny et Colton y allaient une semaine sur deux et qu’ils semblaient s’en porter mieux. Si elle y allait, elle savait au moins que sa meilleure amie ne remuerait pas le couteau dans la plaie.

      Elles avaient été solidaires l’une de l’autre depuis l’école élémentaire. Elle se souvenait encore de l’époque où Kelton Prew lui tirait les couettes et où Penny avait gratifié l’insolent d’un coup de pied au tibia. Cela s’était passé le premier jour de la troisième classe. Depuis, elles avaient été les meilleures des copines.

      Elles avaient surmonté des quantités d’épreuves en se soutenant mutuellement. Eliza avait soutenu Penny quand elle avait eu sa crise de boulimie au lycée. Pendant leur deuxième année d’étude, c’était Penny qui avait convaincu Eliza que sa relation avec Ray Houson n’avait pas simplement été un incident, mais que cet homme l’avait bien violée.

      Penny était allée voir la police du campus avec elle et elle l’avait accompagnée dans la salle d’audience pour la soutenir quand elle avait témoigné. Ensuite, quand l’entraîneur de tennis avait voulu l’éjecter de l’équipe et la priver de sa bourse parce qu’elle avait encore des difficultés des mois plus tard, Penny était allée le voir et avait menacé d’aider son amie à le traîner en justice. Eliza était restée dans l’équipe et avait remporté le titre de joueuse junior de l’année.

      Quand Eliza avait fait une fausse couche après avoir essayé de tomber enceinte pendant dix-huit mois, Penny était venue la voir tous les jours jusqu’au moment où elle avait réussi à la faire sortir de son lit. Finalement, quand les docteurs avaient conclu que le fils aîné de Penny, Colt Jr., était autiste, c’était Eliza qui, suite à des semaines de recherche, avait trouvé l’école qui l’avait finalement aidé à s’épanouir.

      Elles s’étaient tellement battues ensemble qu’elles aimaient dire qu’elles étaient les Guerrières de Westside, même si leurs maris trouvaient ce nom ridicule. Donc, si Penny suggérait qu’Eliza devrait envisager de suivre une thérapie de couple, elle devrait peut-être le faire.

      Eliza fut arrachée à ses pensées quand elle entendit sonner le téléphone de Penny. Elle tendit la main et le saisit, prête à avertir son amie si quelqu’un essayait de la contacter. Cependant, quand elle vit le nom de l’expéditeur, elle ouvrit le message. Il était de Gray Longworth, le mari d’Eliza. Elle lut :

      Je suis impatient de te voir ce soir. Trois jours sans toi, c’est trop long. J’ai dit à Lizzie que j’avais un dîner avec un associé. Même heure, même endroit, hein ?

      Eliza posa le téléphone. Soudain, elle avait le vertige et elle se sentait faible. Sa tasse lui échappa des mains, frappa le sol et se brisa en des dizaines de fragments de céramique.

      Penny revint au pas de course.

      — Tout va bien ? demanda-t-elle. J’ai entendu quelque chose se casser.

      Elle baissa les yeux, vit la tasse et le café qui était éclaboussé tout autour, puis elle releva les yeux et vit le visage hébété d’Eliza.

      — Que se passe-t-il ? demanda-t-elle.

      Eliza tourna involontairement les yeux vers le téléphone de Penny et elle regarda son amie suivre son regard. Elle vit dans les yeux de Penelope le moment où elle comprit la situation et ce qui avait dû surprendre à ce point son amie la plus ancienne et la plus chère.

      — Ce n’est pas ce que tu crois, dit anxieusement Penny sans essayer de nier ce qu’elles savaient toutes les deux.

      — Comment as-tu pu faire ça ? demanda Eliza, arrivant tout juste à prononcer les mots. Je te faisais plus confiance qu’à qui que ce soit d’autre et tu as fait ça ?

      Eliza avait l’impression que quelqu’un venait d’ouvrir une trappe sous ses pieds et qu’elle tombait dans le néant. Tout ce qui avait servi de base à sa vie semblait se désintégrer sous ses yeux. Elle se dit qu’elle allait peut-être vomir.

      — Je t’en prie, Eliza, supplia Penny en s’agenouillant à côté de son amie. Laisse-moi t’expliquer. C’est bien arrivé, mais c’était une erreur et j’ai essayé de la réparer.

      — Une erreur ? répéta Eliza en se redressant dans sa chaise, sentant la nausée se mélanger à la colère et former un chaudron de bile bouillante dont le gaz remontait de son estomac à sa gorge. Une erreur, c’est trébucher sur un bord de trottoir et renverser quelqu’un. Une erreur, c’est oublier la retenue quand on fait une soustraction. Permettre accidentellement au mari de ta meilleure amie de coucher avec toi, ce n’est pas une erreur, Penny !

      — Je sais, reconnut Penny d’une voix étranglée par le regret. Je n’aurais pas dû dire ça. C’était une très mauvaise décision, prise dans un moment de faiblesse, nourrie par trop de verres de viognier. Je lui ai dit que c’était fini.

      — ‘Fini’ ? Donc, ça s’est produit plus d’une fois, nota Eliza en se relevant maladroitement. Cela fait exactement combien de temps que tu couches avec mon mari ?

      Penny resta silencieuse. Visiblement, elle craignait que l’honnêteté fasse plus de mal que de bien.

      — Environ un mois, finit-elle par admettre.

      Soudain, СКАЧАТЬ