Jane Austen: Oeuvres Majeures. Джейн Остин
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Название: Jane Austen: Oeuvres Majeures

Автор: Джейн Остин

Издательство: Bookwire

Жанр: Языкознание

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isbn: 9788027302383

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СКАЧАТЬ Barton que vous repartiriez avant ; mais déjà alors j’étais convaincue que vous changeriez d’idée. Il aurait été cruel, il est vrai, de partir avant l’arrivée de votre frère, de votre belle-sœur… et de la famille. Actuellement je suis sûre que vous n’êtes pas du tout pressée de vous en aller. Je suis au comble de la joie que vous n’ayez pas tenu votre parole.

      Elinor la comprit parfaitement, et mit en usage toute la force de son esprit pour qu’elle ne s’en aperçût pas. — Je suppose que vous irez demeurer avec monsieur et madame John Dashwood dès qu’ils seront à la ville, reprit Lucy avec affectation.

      — Non, je ne le crois pas, répondit Elinor.

      — Oh ! oui, oui, j’en suis sûre, il en sera tout de même que de votre retour à la Chaumière au bout d’un mois. Elinor lui laissa croire ce qu’elle voulait et ne répondit rien.

      — Comme c’est délicieux pour vous, chère Elinor, que votre maman vous permette une si longue absence et puisse se passer de vous aussi long-temps.

      — Aussi long-temps ! s’écria madame Jennings ; ne dites donc pas cela, Lucy ; leur visite ne fait que de commencer.

      Lucy se tut avec l’air mécontent.

      — Je suis fâchée que nous ne puissions pas voir votre sœur, dit mademoiselle Anna, est-ce qu’elle est malade ? On prétend qu’elle a ses raisons, et je les comprends bien. On ne trouve pas facilement un homme tel que M. Willoughby, et c’est vraiment une grande perte. Elle est donc bien désolée, la pauvre Maria ?

      — Elle le sera certainement, mesdames, de n’avoir pas le plaisir de vous voir, dit Elinor avec une noble simplicité ; elle a aujourd’hui un très-grand mal de tête qui la force à garder sa chambre.

      — Un mal de tête ! quel malheur ! je la plains beaucoup je vous assure ; mais ne pourrait-elle pas également voir d’anciennes amies de campagne comme nous, avec qui elle peut ouvrir son cœur en entier ? Rien ne soulage mieux : nous allons monter chez elle.

      — Je crois, dit Elinor un peu sèchement, que pour la migraine le silence et le repos valent mieux. Elle commençait à les trouver impertinentes au point qu’elle ne pouvait presque plus se modérer. Lucy lui épargna la peine d’une réprimande ; elle en fit une très-sèche à sa sœur ainée sur son manque d’usage et de politesse. Elinor trouva que celle qui grondait aurait mieux encore mérité la gronderie, et la vit partir avec plaisir.

      CHAPITRE XXXIV.

       Table des matières

      Après quelques oppositions, Maria céda aux prières de sa sœur et consentit à sortir un matin avec elle et avec madame Jennings pour une demi-heure. Elle y mit la condition de ne faire aucune visite et d’accompagner seulement sa sœur jusques chez le fameux bijoutier Grays, à Pakeville-Street, où Elinor voulait changer quelques vieux diamans de sa mère contre des bijoux plus à la mode.

      Quand elles arrivèrent à la porte, madame Jennings se rappela qu’il y avait à l’autre bout de la rue une dame de sa connaissance qu’elle désirait de voir, et comme elle n’avait rien à faire chez le bijoutier, elle dit à ses jeunes amies d’entrer sans elle, et qu’elle viendrait les reprendre après avoir fait sa visite.

      Elles montèrent, et comme ce magasin était à la mode, et qu’on ne pouvait pas décemment porter un bijou, s’il n’était pas monté par M. Grays, elles y trouvèrent une telle quantité de monde, qu’il ne leur fut pas même possible de parvenir jusqu’à lui et qu’il fallut attendre. Elles s’assirent au bout du comptoir, du côté où il y avait le moins de foule. Un seul homme, d’après l’attention qu’il exigeait de l’ouvrier à qui il parlait, commandait sans doute quelque chose de précieux. Elinor espéra cependant que voyant deux femmes attendre qu’il eût fini, il aurait la politesse de se hâter. Mais après les avoir lorgnées l’une après l’autre, avec une très-élégante lorgnette attachée à une chaîne d’or de Venise, et les avoir saluées légèrement, il recommença à parler au bijoutier, à lui expliquer dans le plus minutieux détail ce qu’il demandait : c’était une petite boîte à cure-dents pour lui ; et jusqu’à ce que la grandeur, la forme, les ornement fussent expliqués, il s’écoula au moins un quart d’heure. Il se fit ensuite montrer tous les étuis à cure-dents du magasin, les loua, les dénigra, en parla comme de la chose la plus essentielle, déclara qu’il n’y avait de bien dans ce genre que ce qui sortait de son imagination, et recommença son explication minutieuse. De temps en temps sa main très-blanche, ornée de quelques bagues de fantaisie, reprenait sa lorgnette et la dirigeait négligemment sur les deux sœurs. Il chercha ensuite au milieu de cent breloques qui pendaient à sa montre un cachet emblématique dont la monture était aussi de son imagination. Quoiqu’Elinor, n’eût jamais vu un seul des merveilleux petits-maîtres qui viennent étaler leurs grâces dans les magasins, aux ventes, aux promenades, elle comprit que celui-ci en était un. Sa figure soigné avec toute la recherche et l’extravagance de la mode, aurait été belle s’il en avait été moins occupé ; ses traits étaient réguliers, mais complètement insignifians ; ses yeux grands et d’une belle couleur n’exprimaient que le contentement de lui-même ; son sourire seul aurait paru assez agréable à Elinor, parce qu’il lui rappelait celui d’Edward, s’il n’avait pas souri continuellement avec affectation, et seulement pour montrer ses belles dents.

      Après s’en être amusée un instant, elle le trouva insupportable et surtout très-malhonnête de faire attendre aussi long-temps des femmes pour un objet aussi peu important, et de les regarder comme un objet de curiosité. Maria ne savait pas seulement qu’il était là. Pensive, les yeux baissés, elle n’était pas dans le magasin de M. Grays, dont le nom qui avait un léger rapport avec celui de M. Willoughby, avait ramené toutes ses idées de ce côté, et elle ne se doutait non plus de ce qui se passait autour d’elle, que si elle avait été dans sa chambre.

      Enfin l’importante affaire de l’étui à cure dents fut décidée. L’ivoire, les perles, l’or, eurent chacun leur place assignée ; et le jeune merveilleux ayant fixé le nombre de jours qu’il pourrait encore vivre, sans la possession de sa délicieuse boîte, mit ses gants avec soin, fit sonner sa répétition, jeta encore un regard sur les dames plutôt pour captiver que pour exprimer l’admiration, et sortit avec cet air heureux que donne la persuasion de son mérite.

      Elinor le remplaça auprès du bijoutier à la mode, dit ce qu’elle voulait, montra son écrin, et elle était près de conclure son marché lorsqu’un autre gentilhomme entre, s’approche. Elle jette les yeux sur lui ; c’était son frère M. John Dashwood.

      Leur reconnaissance et le plaisir qu’ils eurent à se retrouver, firent évènement dans le magasin de M. Grays. John Dashwood assez bon homme quand il ne lui en coûtait rien et que sa femme n’était pas là, fut réellement bien aise de rencontrer ses sœurs. Il leur témoigna beaucoup d’amitié, et s’informa de leur mère et d’Emma avec respect et tendresse. Elle lui demanda de son côté des nouvelles de Fanny et de son fils. Toute la famille était à la ville depuis deux jours.

      — Je désirais beaucoup d’aller hier vous faire une visite, dit-il ; mais c’était impossible, mon petit Henri avait envie de voir les bêtes sauvages, la ménagerie ; il fallut bien lui obéir, et le reste du jour se passa avec madame Ferrars. Ce matin décidément, je voulais aller en Berkeley-Street pour vous voir, si je pouvais en trouver le moment ; mais ici on n’en trouve point pour faire ce qu’on veut. Je suis venu ici acheter un collier à Fanny ; elle ne peut sortir avec celui de l’année СКАЧАТЬ