Название: La Fabrique Magique
Автор: Морган Райс
Издательство: Lukeman Literary Management Ltd
Жанр: Героическая фантастика
Серия: Oliver Blue à l’École des Prophètes
isbn: 9781640297852
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— Tu n’as pas l’intention de ressortir dans la tempête, n’est-ce pas ? Le dernier message du maire disait que nous devions nous attendre à rester à l’intérieur pendant des heures.
Pour la première fois, les pensées d’Oliver se tournèrent vers ses parents. S’ils avaient suivi les instructions du maire de rentrer chez eux, que s’était-il passé quand ils avaient découvert qu’un seul de leurs fils était rentré de l’école ? Il ignorait combien de temps il était resté inconscient dans la poubelle, et combien d’heures s’étaient écoulées depuis qu’il avait commencé à rouler à l’intérieur de celle-ci. S’inquiétaient-ils pour lui ?
Puis Oliver chassa son inquiétude. Ses parents ne l’avaient probablement même pas remarqué. Pourquoi devrait-il renoncer à la possibilité de se reposer dans un véritable lit, en particulier lorsque la seule chose qui l’attendait à la maison était une alcôve miteuse ?
Il leva les yeux vers Armando.
— Ça m’a l’air d’être une bonne idée, dit-il, parvenant enfin à formuler une phrase complète. Merci. Il s’interrompit alors, délibérant sur ses mots. J’ai tellement de questions à vous poser.
— Je serai toujours là quand tu te réveilleras, dit le vieil inventeur en souriant gentiment. Une fois que tu te seras réchauffé, rassasié et reposé, nous pourrons parler de tout.
Il y avait un regard entendu dans ses yeux. Pour une raison quelconque, Oliver se demandait si Armando savait quelque chose sur lui, sur ses pouvoirs étranges, ses visions et leur signification. Mais Oliver chassa rapidement ces pensées. Bien sûr que non. Il n’y avait rien de magique chez Armando. Il n’était qu’un vieil inventeur dans une étrange fabrique, pas un magicien, ni un sorcier, ni rien de ce genre.
Soudain, submergé par la fatigue, Oliver n’eut plus rien en lui pour ne serait-ce que penser. La tempête, les jours de stress liés au déménagement et au début dans sa nouvelle école, le manque de nourriture, tout était soudainement devenu trop difficile à supporter pour lui.
— D’accord, concéda-t-il. Mais ce sera juste une petite sieste.
— Bien sûr, répondit Armando.
Oliver se leva et frotta ses yeux fatigués. Armando utilisa sa canne pour aider son corps frêle à se lever.
— Par ici, dit Armando désignant d’un geste le couloir étroit et faiblement éclairé.
Oliver laissa Armando passer devant, et marcha d’un pas lourd derrière lui. Son corps était devenu pesant, comme s’il avait été exposé à tant de stress et de malheur, mais n’en prenait conscience que maintenant.
Au bout du couloir se trouvait une étrange porte en bois, plus basse qu’une porte normale et incurvée au sommet, comme si elle appartenait à une chapelle. Il y avait même une petite fenêtre intégrée, encadrée de fer bruni.
Armando ouvrit la porte et poussa Oliver à l’intérieur. Oliver éprouva une impatience nerveuse lorsqu’il franchit le seuil.
La pièce était plus grande que ce à quoi il s’attendait, et beaucoup plus ordonnée compte tenu de l’état de la cuisine. Il y avait un grand lit recouvert d’une douce couette blanche et d’oreillers assortis, avec une couverture de laine supplémentaire pliée au bout. Il y avait un bureau en bois couvert de petites figurines de guerre, sous une fenêtre avec de longs rideaux bleus. Dans un coin de la pièce se trouvait une chaise recouverte de tissu, à côté d’une étagère remplie de livres d’aventure à l’air passionnant.
Cela ressemblait en tout point au genre de chambre à coucher qu’un garçon de onze ans comme Oliver aurait dû avoir, plutôt qu’une alcôve dans le coin sombre et froid d’un salon sans meubles. Le chagrin le saisit soudain quand il pensa à sa vie. Mais plus fort que cela était la reconnaissance qu’il éprouvait pour cette soudaine opportunité d’échapper à tout, même si ce n’était que pour quelques heures.
Oliver regarda Armando par-dessus son épaule.
— C’est une très belle chambre, dit-il. Vous êtes sûr que ça ne vous dérange pas que je reste ici ?
Il prit alors véritablement conscience de ses vêtements trempés et de la trainée de boue qu’il avait dû laisser dans la fabrique d’Armando. Mais au lieu de le réprimander ou de le lui reprocher – comme ses parents l’avaient fait la veille avec son chandail détrempé – Armando sourit, tout simplement.
— J’espère que tu dormiras bien et que tu te sentiras reposé tu te réveilleras, dit-il. Puis il se retourna et quitta la pièce.
Oliver ne resta qu’un seul instant ébahi avant de réaliser qu’il était trop épuisé pour ne serait-ce que tenir debout. Il voulait penser aux événements étranges de la journée, essayer de les comprendre, les rejouer, les mettre en ordre et les cataloguer dans sa tête. Mais il n’y avait qu’une chose que son corps demandait maintenant, c’était dormir.
Alors il ôta ses vêtements, enfila un pyjama trop grand qu’il avait trouvé pendu dans le placard et se glissa dans son lit. Le matelas était confortable. La couette était chaude et sentait la lavande fraîche.
Alors qu’Oliver se blottissait dans le grand lit chaud, il se sentit plus en sécurité qu’il ne l’avait jamais été de toute sa vie. Enfin, il avait le sentiment d’être dans un endroit où il avait sa place.
CHAPITRE SIX
Tout était très calme. La lumière du soleil réchauffait les paupières d’Oliver. Il les laissa s’ouvrir lentement. Un rai de lumière passait par une fente dans les rideaux.
Oliver se rappela tout à coup où il était. Il se redressa et cligna des yeux pour balayer du regard la chambre à coucher de la fabrique d’Armando. C’était bien réel. Il était vraiment là.
Il réalisa soudain que c’était le matin. Sa sieste s’était transformée en un profond sommeil qui avait duré toute la nuit et jusqu’au lendemain. Il n’aurait pas dû être surpris. Il n’avait jamais dormi dans un lit aussi chaud et confortable. En fait, il se sentait plus chez lui dans la fabrique d’Armando que dans toutes ses maisons précédentes. Il se blottit sous la couette, en se sentant content et complètement amoureux de l’endroit. Il voulait ne jamais partir.
Mais qu’en était-il de sa famille ? se demandait Oliver avec une angoisse croissante. À ce stade, ils avaient sûrement remarqué qu’il avait disparu. Il n’était pas rentré à la maison de toute une nuit. Ils pensaient peut-être qu’il avait été emporté par la tempête. Ils devaient être inquiets.
Même si cette pensée inquiétait Oliver, il y avait aussi une autre façon de l’envisager. S’ils pensaient qu’il avait été balayé par la tempête, cela signifiait qu’il n’aurait peut-être jamais à rentrer chez lui…
Oliver se débattait dans ses pensées, pris entre l’angoisse de leur causer du tourment et l’excitation à l’opportunité que le destin lui avait apparemment présentée. Il décida finalement qu’il règlerait le problème avec Armando.
Se sentant revigoré par son sommeil, Oliver se leva d’un bond et se dépêcha de sortir de la pièce pour trouver СКАЧАТЬ