Название: La Fabrique Magique
Автор: Морган Райс
Издательство: Lukeman Literary Management Ltd
Жанр: Героическая фантастика
Серия: Oliver Blue à l’École des Prophètes
isbn: 9781640297852
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À ce moment-là, il sentit quelque chose d’autre lui frapper la tête. Une autre boule de papier. Elle fut suivie par une autre, et une autre et une autre encore.
— EH ! cria Oliver en se levant et en se retournant avec colère.
Madame Belfry se retourna également. Elle fronça les sourcils face à la scène devant elle.
— Que se passe-t-il ? demanda-t-elle.
— Nous essayons simplement de trouver des choses qui volent, dit innocemment Paul. Une a dû frapper Oliver par accident.
Madame Belfry avait l’air sceptique. Oliver ? demanda-t-elle en se tournant vers lui.
Oliver se rassit sur son siège en se tassant. C’est vrai, marmonna-t-il.
À présent, la turbulente Samantha avait terminé son schéma et madame Belfry était en mesure de tourner son attention sur la classe. Elle désigna le tableau où se trouvait maintenant le schéma d’une aile, non pas droite mais courbée comme une larme étirée sur les côtés. Deux lignes en pointillés indiquaient les trajectoires de l’air passant au-dessus et en dessous de l’aile. Le flux d’air passant au-dessus de l’aile bombée était différent de celui qui passait directement sous celle-ci.
— Comme ça ? dit madame Belfry. Mais je ne comprends toujours pas comment cela produit de la portance.
Oliver savait très bien que madame Belfry était au courant de tout cela, mais le simple fait d’avoir reçu des boulettes de papier l’avait rendu réticent à reprendre la parole.
Puis il prit alors conscience de quelque chose. Rien de ce qu’il pourrait faire n’empêcherait les moqueries. Soit il restait assis en silence et était harcelé car il ne faisait rien, soit il prenait la parole et était harcelé pour son intelligence. Il réalisa alors ce qu’il préférait.
— Parce que quand l’air suit différents chemins comme ça, cela crée une force descendante, expliqua-t-il. Et si nous prenons la troisième loi du mouvement d’Isaac Newton – à savoir que chaque action produit une réaction égale et opposée – vous pouvez voir comment la réaction à cette force, à la force négative qui en résulte, est que l’air qui passe sous l’aile crée de la portance.
Il croisa les bras et s’adossa contre la chaise.
Madame Belfry avait l’air triomphante. C’est tout à fait correct, Oliver.
Elle se retourna vers le dessin et ajouta des flèches. Oliver sentit une boulette de papier lui frapper la tête, mais cette fois il ne réait même pas. Peu lui importait ce que ses camarades de classe pensaient de lui. En fait, ils étaient probablement juste jaloux du fait qu’il ait une cervelle et connaisse des choses cool et intéressantes comme les lois de la physique d’Isaac Newton alors que tout ce qu’ils parvenaient à faire était froisser une boule de papier et viser à la tête de quelqu’un avec.
Il croisa plus fort les bras et, ignorant les boules de papier qui rebondissaient contre sa tête, se concentra sur l’image de madame Belfry. Elle dessinait une flèche pointant vers le bas. À côté, elle écrivit force négative. L’autre flèche qu’elle traça pointait vers le haut avec le mot portance.
— Et pour les montgolfières ? demanda une voix derrière. Elles ne fonctionnent pas du tout de cette façon, mais elles volent tout de même.
Oliver se retourna sur sa chaise et chercha le propriétaire de la voix. C’était un gamin au visage grincheux – sourcils noirs et touffus, menton à fossette – qui s’était joint à Paul pour lancer les boules de papier.
— Eh bien, c’est une loi complètement différente qui entre en jeu, expliqua Oliver. Cela fonctionne parce que l’air chaud monte. Les frères Montgolfier, qui ont inventé la montgolfière, ont compris que, si l’on emprisonnait l’air dans une sorte d’enveloppe, comme un ballon, il pouvait devenir flottant en raison de la densité plus faible de l’air chaud à l’intérieur par rapport à l’air froid à l’extérieur.
Le garçon avait seulement l’air plus en colère après l’explication d’Oliver. Eh bien, et pour les fusées ? le défia-t-il encore.
— Elles ne sont pas flottantes ou peu importe ce que tu viens de dire. Elles décollent, par contre. Et elles volent. Comment ça marche, petit malin ?
Oliver se contenta de sourire.
— Cela nous ramène à la troisième loi du mouvement d’Isaac Newton. Seulement cette fois, la force en cause est la propulsion, pas la portance. La propulsion est la même chose que ce qui fait bouger un train à vapeur. Une grosse explosion à une extrémité produit une réaction opposée de propulsion. Seulement une fusée doit aller jusque dans l’espace. L’explosion doit donc être vraiment énorme.
Tandis qu’il parlait de ces choses, Oliver pouvait se sentir de plus en plus excité. Même si tous les enfants le regardaient comme s’il était une bête de foire, il s’en fichait.
Il se retourna sur son siège pour faire face à l’avant. Madame Belfry était là, souriant fièrement.
— Et savez-vous ce que tous ces inventeurs ont en commun ? dit-elle. Les Montgolfier, les Wright et Robert Goddard, qui a lancé la première fusée fonctionnant au combustible de propulsion liquide ? Je vais vous le dire. Ils ont réalisé des choses que l’on qualifiait d’impossibles ! Leurs inventions étaient folles. Imaginez que quelqu’un dise que nous pourrions utiliser les mêmes principes que les anciennes catapultes chinoises pour lancer un homme dans l’espace ! Et pourtant, ils sont devenus des inventeurs révolutionnaires, dont les inventions ont changé le monde et tout le cours de l’humanité !
Oliver savait qu’elle lui parlait, qu’elle lui disait que quoi que fassent ou disent les gens, il ne devrait jamais être intimidé et réduit au silence.
Puis quelque chose de remarquable se produisit. En réponse à la passion et à l’enthousiasme de madame Belfry, la classe observa un silence stupéfait. Ce n’était pas le silence tendu d’une attaque imminente, mais le silence humble d’avoir appris quelque chose d’inspirant.
Oliver sentit l’admiration monter en lui. Madame Belfry était vraiment l’enseignante la plus géniale. Elle était la seule personne à avoir montré un enthousiasme presque aussi grand que le sien pour la physique, les sciences et les inventeurs, et son excitation parvenait même à faire taire ses camarades de classe les plus turbulents, ne serait-ce que temporairement.
À ce moment-là, une énorme rafale de vent fit trembler les vitres des fenêtres. Tout le monde sursauta à l’unisson et tourna les yeux vers le ciel gris à l’extérieur.
— On dirait que la tempête va bientôt frapper, dit madame Belfry.
À peine avait-elle parlé que la voix du directeur retentit dans les haut-parleurs.
— Chers élèves, nous venons de recevoir un avertissement du Service Météorologique national. Ce sera la tempête du siècle, comme nous n’en avons jamais vu auparavant. Nous ne savons vraiment pas à quoi nous attendre. Alors, pour être prudent, le maire annule les cours de la journée.
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