La Fabrique Magique . Морган Райс
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Читать онлайн книгу La Fabrique Magique - Морган Райс страница 18

СКАЧАТЬ que tu as été sous la pluie.

      Le regard d’Oliver revint sur l’inventeur. Il était stupéfait de se trouver face à face avec son héros. Même au fur et à mesure que les secondes passaient, il restait complètement sans voix.

      Oliver essaya de dire “Oui”, mais le seul son qui sortit de sa gorge fut une sorte de grognement confus.

      — Viens, viens, dit Armando. Je vais te préparer une boisson chaude.

      Même s’il s’agissait sans aucun doute de l’Armando de son livre sur les inventeurs, son visage avait été usé par le temps. Oliver fit quelques calculs rapides dans sa tête ; il savait d’après son livre que la fabrique d’Armando était en activité pendant la Seconde Guerre Mondiale et qu’Armando lui-même avait été un jeune homme âgé d’à peine vingt ans à l’apogée de l’usine, ce qui signifiait qu’il devait avoir atteint l’âge de 90 ans ! Il remarqua pour la première fois qu’Armando avait une canne pour soutenir son corps fragile.

      Oliver commença à suivre Armando à travers l’usine. L’éclairage était trop faible pour lui permettre de déterminer exactement ce qu’étaient les grandes formes sombres qui l’entouraient, même s’il soupçonnait qu’il s’agissait de davantage d’inventions splendides et fonctionnelles d’Armando, contrairement à celles qui se trouvaient de l’autre côté du mur mécanisé.

      Ils empruntèrent un couloir. Oliver était toujours incapable de croire vraiment que tout cela était réel. Il s’attendait à se réveiller à tout moment et découvrir que tout cela n’était qu’un rêve provoqué par le fait qu’il se soit cogné dans la poubelle.

      L’usine elle-même rendait les choses encore plus fantastique et irréelle pour Oliver. Elle était conçue comme un terrier, un labyrinthe plein de portes, d’arches, de couloirs et d’escaliers, menant tous loin de la partie principale. Même s’il avait fait tout le tour de la fabrique la veille, il n’avait rien remarqué d’étrange dans son architecture, aucun signe d’escalier extérieur ou d’éléments similaires. Mais l’usine elle-même était si grande, pensa-t-il, qu’elle ressemblait de l’extérieur à un énorme prisme rectangulaire en brique. Personne n’aurait deviné de l’extérieur comment l’intérieur était conçu. Personne ne s’y serait attendu. Il savait qu’Armando était censé être loufoque, mais la structure de son usine était carrément bizarre !

      Oliver jetait des coups d’œil furtif à gauche et à droite pendant qu’ils marchaient, apercevant à travers une porte une énorme machine qui ressemblait au premier prototype d’ordinateur de Charles Babbage. À travers une autre porte se trouvait une pièce avec un toit en bâtière semblable à une église, et une mezzanine sur laquelle, dirigés vers une immense baie vitrée, se trouvait une rangée d’énormes télescopes en laiton.

      Oliver continua de suivre l’inventeur boitillant, le souffle toujours coupé. Il jeta un coup d’œil dans une autre pièce devant laquelle ils passaient. Elle était remplie d’automates à l’air étrangement humain. Puis la suivante contenait un char militaire complet, sur lequel étaient montées les armes les plus étranges qu’Oliver ait jamais vues.

      — Ne fais pas attention à Horatio, dit soudain Armando. Oliver sursauta, interrompu encore une fois dans sa rêverie.

      Il chercha autour de lui le soi-disant Horatio, son esprit imaginant toutes sortes de machines qui auraient pu mériter ce nom, jusqu’à ce qu’il aperçoive un limier à la mine triste allongé dans un panier à ses pieds.

      Armando poursuivit.

      — Son arthrite est pire que la mienne, le pauvre. Ça le rend très grognon.

      Oliver jeta un regard rapide au chien. Horatio renifla quand il passa, puis se rendormit avec un soupir fatigué.

      Armando entra dans une petite cuisine en clopinant, entraînant Oliver derrière lui. C’était un espace modeste et très désordonné ; le genre de cuisine auquel on s’attendrait chez un homme qui avait consacré ses soixante-dix dernières années à inventer des machines loufoques qui ne fonctionnaient pas.

      Oliver cligna des yeux sous les lumières fluorescentes vacillantes.

      — Tu aimes la soupe à la tomate ? demanda soudain Armando.

      — Euh… dit Oliver, toujours trop pétrifié pour parler, ou même pour saisir le fait que son héros lui proposait de lui préparer de la soupe.

      — Je vais prendre ça pour un oui, dit Armando en souriant gentiment.

      Oliver le regarda attraper deux boîtes de soupe dans un placard dont la porte tenait à peine sur ses gonds. Ensuite, il prit un objet dans un tiroir qui ressemblait à un ouvre-boîte, mais il était si grand qu’il fallait deux mains pour le faire fonctionner.

      — Il y a une raison pour laquelle ils disent qu’il n’y a pas besoin de réinventer la roue, dit Armando avec un petit rire quand il remarqua l’expression curieuse d’Oliver.

      Finalement, les boîtes furent ouvertes et Armando mit la soupe à chauffer dans une casserole sur un petit réchaud à gaz. Oliver se retrouva complètement figé, incapable de parler ou même de bouger. Tout ce qu’il pouvait faire était dévisager cet homme, la version réelle, en chair et en os, de son héros. Il se pinça même quelques fois pour s’en assurer. Mais c’était réel. Il était vraiment là. Vraiment avec Armando Illstrom.

      — Assieds-toi, je t’en prie, dit Armando en s’approchant pour poser deux bols de soupe sur la table branlante. Mange.

      Oliver pouvait au moins se souvenir de comment s’asseoir. Il prit place, en se sentant vraiment très bizarre. Armando se baissa lentement sur la chaise opposée. Oliver remarqua le côté laiteux de ses yeux et les taches de peau décolorées sur son visage. Toutes les marques révélatrices de la vieillesse. Quand Armando posa ses mains sur la table, toutes les articulations de ses doigts avaient l’air rouges et enflées par l’arthrite.

      L’estomac d’Oliver gronda quand le fumet de la soupe s’éleva vers son visage. Même s’il était tellement stupéfait et troublé par tout, sa faim prit le dessus et, avant même d’avoir eu le temps de réfléchir, il attrapa sa cuillère et prit une énorme gorgée de soupe chaude et succulente. C’était très savoureux et nourrissant. Bien mieux que tout ce que ses parents pouvaient cuisiner. Il prit une autre cuillerée, sans se soucier du fait que la soupe lui brûlait le palais.

      — C’est bon ? demanda Armando de façon encourageante, tout en mangeant sa propre soupe à un rythme beaucoup plus lent.

      Oliver réussit à faire preuve d’un minimum de retenue et s’arrêta entre deux gorgées pour hocher de la tête.

      — J’espère que tu te réchaufferas vite, ajouta gentiment Armando.

      Oliver ne savait pas s’il voulait dire se réchauffer après la pluie glacée ou se réchauffer socialement. Il n’avait pas vraiment dit grand-chose depuis son arrivée ici, mais il était tellement embrouillé par la tempête, tellement surpris de voir Armando en chair et en os, que sa faculté de parler l’avait complètement quitté !

      Il essaya alors de parler, de poser une de ses questions brûlantes. Mais quand il ouvrit la bouche, au lieu de mots, la seule chose qui en sortit fut un bâillement.

      — Tu es fatigué, dit Armando. Bien sûr. Tu peux faire une sieste СКАЧАТЬ