Название: Une Forge de Bravoure
Автор: Морган Райс
Издательство: Lukeman Literary Management Ltd
Жанр: Зарубежное фэнтези
Серия: Rois et Sorciers
isbn: 9781632914620
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“Je ne te laisserai pas mourir”, répondit sa mère. “Mon amour pour toi est plus fort que le destin.”
Soudain, sa mère disparut.
A sa place se tenait un beau garçon qui la regardait fixement. Ses yeux gris brillants et ses longs cheveux droits l'hypnotisaient. Elle sentait l'amour qui émanait de son regard.
“Moi non plus, je ne te laisserai pas mourir, Kyra”, répéta-t-il.
Il se rapprocha, plaça sa paume sur son ventre, au même endroit que sa mère, et elle sentit une chaleur encore plus intense lui traverser le corps. Elle vit une lumière blanche, sentit la chaleur se répandre en elle et, quand elle sentit qu'elle revenait à la vie, elle put à peine respirer.
“Qui es-tu ?” demanda-t-elle d'une voix à peine plus forte qu'un murmure.
Elle se noya dans la chaleur et dans la lumière et ne put s'empêcher de fermer les yeux.
Qui es-tu ? La question résonna dans son esprit.
Kyra ouvrit lentement les yeux et se sentit inondée de paix, de tranquillité. Elle regarda tout autour d'elle en s'attendant à être encore sur l'océan, à voir l'eau, le ciel.
Au lieu de cela, elle entendit le chant omniprésent des insectes. Elle se tourna, étonnée de se retrouver dans les bois. Elle était allongée dans une clairière et sentait une chaleur intense rayonner dans son ventre, à l'endroit où elle avait été poignardée. Elle regarda vers le bas et vit une seule main à cet endroit. C'était une belle main pâle qui lui touchait le ventre, comme dans son rêve. Étourdie, elle leva les yeux et vit ces beaux yeux gris la regarder, avec une telle intensité qu'on aurait dit qu'ils brillaient.
Kyle.
Il s'agenouilla à côté d'elle, un main sur son front et, quand il la toucha, Kyra sentit sa blessure guérir lentement, se sentit lentement revenir dans ce monde, comme si Kyle l'y ramenait par la seule force de sa volonté. Avait-elle vraiment reçu une visite de sa mère ? Est-ce que cela avait été réel ? Elle avait l'impression qu'elle avait été censée mourir mais que, d'une façon ou d'une autre, son destin avait été modifié. C'était comme si sa mère avait intervenu. Kyle aussi. Leur amour l'avait ramenée. Leur amour et, comme avait dit sa mère, son propre courage.
Kyra se lécha les lèvres, trop faible pour se relever. Elle voulait remercier Kyle mais elle avait la gorge trop sèche et les mots ne venaient pas.
“Chut”, dit-il en la voyant faire des efforts. Il se pencha en avant et lui embrassa le front.
“Suis-je morte ?” réussit-elle finalement à demander.
Au bout d'un long silence, il répondit d'une voix douce mais puissante.
“Tu es revenue”, dit-il. “Je ne t'aurais jamais laissée partir.”
C'était une sensation étrange; en le regardant dans les yeux, elle avait l'impression qu'elle l'avait toujours connu. Elle tendit la main, lui saisit le poignet et le serra pour montrer sa gratitude. Il y avait tant de choses qu'elle voulait lui dire. Elle voulait lui demander pourquoi il avait risqué sa vie pour elle, pourquoi il tenait tant à elle, pourquoi il s'était sacrifié pour la ramener. Elle sentait qu'il avait réellement fait un grand sacrifice pour elle, un sacrifice qui lui ferait du mal d'une façon ou d'une autre.
Elle voulait surtout qu'il sache ce qu'elle ressentait en ce moment.
Je t'aime, voulait-elle dire.
Cependant, les mots ne venaient pas. Au lieu de cela, une vague d'épuisement la submergea et, quand ses yeux se fermèrent, elle fut forcée de succomber à la fatigue. Elle sentit qu'elle s'enfonçait de plus en plus profondément dans le sommeil, que le monde passait à côté d'elle à toute vitesse et elle se demanda si elle était en train de mourir une deuxième fois. N'avait-elle été ramenée que pour un moment ? N'était-elle revenue une dernière fois que pour adieu à Kyle ?
Puis, quand un sommeil profond finit par la submerger, elle fut quasi-certaine d'entendre quelques derniers mots avant de perdre conscience pour de bon :
“Je t'aime, moi aussi.”
CHAPITRE CINQ
Le bébé dragon souffrait le martyre. Alors qu'il volait, chaque battement d'ailes était un effort et il fallait qu'il se batte pour rester en l'air. Cela faisait des heures qu'il survolait la campagne d'Escalon. Il se sentait perdu et seul dans ce monde cruel où il était né. Son esprit était hanté par des images de son père qui mourait allongé par terre et de ses grands yeux qui se refermaient alors que tous ces soldats humains le tuaient à coup de lance. Son père, qu'il n'avait jamais eu le temps de connaître, sauf pendant cet unique et glorieux moment de combat; son père, qui était mort pour le sauver.
Le bébé dragon ressentait la mort de son père comme si c'était la sienne et, à chaque battement d'ailes, il se sentait plus accablé par la culpabilité. Si ce n'avait pas été pour lui, son père aurait pu être en vie à l'instant même.
Le dragon volait, déchiré par le chagrin et le remords parce qu'il savait qu'il n'aurait jamais la possibilité de connaître son père, de le remercier pour son acte désintéressé de bravoure, pour lui avoir sauvé la vie. Une partie de lui-même ne voulait plus vivre, elle non plus.
Cela dit, une autre partie enrageait, voulait désespérément tuer ces humains, venger son père et détruire le pays qu'il survolait. Il ne savait pas où il était, mais son intuition lui disait qu'il était à des océans de distance de sa patrie. Un instinct le poussait à repartir chez lui, mais il ne savait pas où c'était.
Le bébé volait sans but, complètement perdu dans le monde. Il crachait le feu sur le sommet des arbres, sur tout ce qu'il trouvait. Bientôt, il fut à court de feu, et peu de temps après, il se rendit compte qu'il volait de plus en plus bas à chaque battement d'ailes. Il essaya de reprendre de l'altitude mais paniqua en constatant qu'il n'en avait plus la force. Il essaya d'éviter le haut d'un arbre mais ses ailes ne pouvaient plus le porter et il fonça droit dedans. Les vieilles blessures qui n'avaient pas guéri le faisaient toutes souffrir.
A l'agonie, il rebondit sur l'arbre et continua à voler. A mesure qu'il perdait de la force, son altitude ne cessait de diminuer. Il saignait et le sang tombait en dessous comme des gouttes de pluie. La faim, ses blessures et les milliers de coups de lance qu'il avait reçus l'affaiblissaient. Il voulait continuer à voler, trouver une cible à détruire, mais il sentait que ses yeux se fermaient et que les paupières lui pesaient trop lourd maintenant. Il sentait qu'il perdait conscience par intermittence.
Le dragon savait qu'il mourait. D'une certaine façon, c'était un soulagement; bientôt, il rejoindrait son père.
Il fut réveillé par le son d'un bruissement de feuilles et de craquement de branches et, quand il sentit qu'il s'écrasait au sommet des arbres, il ouvrit finalement les yeux. Sa vision était obscurcie dans ce monde de verdure. Il ne pouvait plus se contrôler et sentit qu'il tombait en cassant des branches et en souffrant encore plus à chaque branche qu'il cassait.
Il СКАЧАТЬ