Une Forge de Bravoure . Морган Райс
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Название: Une Forge de Bravoure

Автор: Морган Райс

Издательство: Lukeman Literary Management Ltd

Жанр: Зарубежное фэнтези

Серия: Rois et Sorciers

isbn: 9781632914620

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СКАЧАТЬ Duncan le rappela.

      “Tu peux avoir ma réponse maintenant, si tu veux”, répondit Duncan.

      Enis se retourna, l'air satisfait.

      “Je choisis la mort”, répondit-il en parvenant à sourire pour la première fois. “Après tout, la mort n'est rien par rapport à l'honneur.”

      CHAPITRE DEUX

      Alors que Dierdre travaillait dans la forge et qu'elle essuyait la sueur de son front, elle se redressa soudain, secouée par un bruit tonitruant. C'était un bruit distinct, un bruit qui lui tapait sur les nerfs, un bruit qui s'élevait au-dessus du vacarme de tous les marteaux qui frappaient les enclumes. Tous les hommes et toutes les femmes qui l'entouraient s'arrêtèrent aussi, posèrent leurs armes inachevées et regardèrent dehors, perplexes.

      Le bruit se fit entendre à nouveau. On aurait dit le bruit du tonnerre porté par le vent, ou que quelque chose détruisait la structure même de la terre.

      Le bruit se fit entendre une fois de plus.

      Finalement, Dierdre comprit : c'étaient les cloches en fer. Elles sonnaient, semaient la terreur dans son cœur en sonnant à plusieurs reprises et en résonnant dans toute la cité. C'étaient des cloches d'avertissement, de danger. Des cloches de guerre.

      Les citoyens de Ur bondirent tous en même temps de leur table et se précipitèrent à l'extérieur de la forge, tous impatients de voir ce que c'était. Dierdre fut la première d'entre eux. Elle fut rejointe par ses filles, par Marco et ses amis, et ils sortirent tous brusquement dans les rues remplies de citoyens soucieux qui se rassemblaient tous du côté des canaux pour mieux voir. Dierdre chercha partout. En entendant ces cloches, elle s'attendait à voir sa cité envahie par des navires, par des soldats. Pourtant, elle ne vit rien de la sorte.

      Perplexe, elle se dirigea vers les énormes tours de guet perchées au bord du Chagrin car elle voulait avoir une meilleure vue.

      “Dierdre !”

      Elle se tourna et vit son père et ses hommes qui couraient tous vers les tours de guet, eux aussi, car ils voulaient avoir une vue dégagée de la mer. Les quatre tours faisaient frénétiquement sonner leur cloche, chose qui n'arrivait jamais, comme si la mort elle-même approchait de la cité.

      Dierdre se plaça à côté de son père et ils coururent, tournèrent dans des rues et montèrent des marches de pierre jusqu'à finalement atteindre le sommet du mur de la cité, au bord de la mer. Elle s'arrêta là, à côté de lui, sidérée par ce qu'elle voyait.

      C'était comme si son pire cauchemar s'était réalisé. Jamais elle n'aurait cru voir ça de toute sa vie : la mer toute entière, jusqu'à l'horizon, était couverte de noir. Les navires noirs de Pandésia étaient si serrés qu'ils recouvraient l'eau et semblaient recouvrir le monde entier. Pire encore, ils se précipitaient tous en force droit sur sa cité.

      Dierdre resta figée sur place en fixant la mort qui approchait. Ils n'avaient aucun moyen de se défendre contre une flotte de cette taille. Ni leurs piètres chaînes ni leurs épées ne suffiraient. Quand les premiers navires atteindraient les canaux, ils pourraient peut-être les coincer dans un goulet d'étranglement et les retarder. Ils pourraient peut-être tuer des centaines ou même des milliers de soldats.

      Mais pas les millions qu'elle voyait devant elle.

      Quand Dierdre se tourna, regarda son père et ses soldats et vit la même panique muette sur leur visage, cela lui fendit le cœur. Son père faisait bonne figure devant ses hommes, mais elle le connaissait. Elle voyait le fatalisme dans ses yeux, voyait la lumière les quitter. Visiblement, confrontés à ces navires, c'était leur propre mort et la fin de leur grande et ancienne cité que voyaient tous ces hommes.

      A côté d'elle, Marco et ses amis regardaient la scène avec terreur, mais aussi avec détermination. Aucun d'eux ne se retourna pour s'enfuir et c'était tout à leur honneur. Dierdre chercha Alec dans la mer de visages mais fut surprise de ne le trouver nulle part. Elle se demanda où il avait pu partir. Il n'avait tout de même pas fui ?

      Dierdre résista à sa peur et resserra son étreinte sur son épée. Elle savait que la mort venait les chercher, bien qu'elle ne se soit pas attendue à ce qu'elle vienne si vite. Cela dit, elle ne voulait plus fuir devant qui que ce soit.

      Son père se tourna vers elle et la saisit par les épaules avec insistance.

      “Tu dois quitter la cité”, dit-il d'un ton autoritaire.

      Dierdre vit l'amour paternel dans ses yeux et cela la toucha.

      “Mes hommes t'escorteront”, ajouta-t-il. “Ils peuvent t'emmener loin d'ici. Pars maintenant ! Et ne m'oublie pas.”

      Dierdre écrasa une larme quand elle vit son père la regarder avec tant d'amour. Elle secoua la tête et enleva de ses épaules les mains de son père.

      “Non, Père”, dit-elle. “C'est ma cité, et je mourrai à tes —”

      Avant qu'elle ait pu finir sa phrase, une terrible explosion fendit l'air. D'abord perplexe, elle crut que c'était une autre cloche, puis elle comprit : c'était un tir de canon. Pas seulement un seul, mais des centaines.

      Rien que l'onde de choc fit perdre l'équilibre à Dierdre. Elle déchira l'atmosphère avec une telle force que Dierdre eut l'impression qu'elle lui avait fendu les oreilles en deux. Ensuite, elle entendit le sifflement aigu des boulets et, quand elle regarda vers la mer, elle se sentit submergée par une vague de panique en voyant des centaines de boulets énormes, semblables à des chaudrons de fer dans le ciel, décrire un arc élevé et se diriger droit sur sa cité adorée.

      Il y eut un autre son, pire que le précédent : le son du fer qui démolissait la pierre. L'air lui-même gronda sous le coup des explosions qui se succédèrent. Dierdre trébucha et tomba. Tout autour d'elle, les grands bâtiments de Ur, des chefs-d’œuvre d'architecture, des monuments qui avaient tenu des milliers d'années, furent détruits. A sa grande horreur, ces bâtiments en pierre aux murs de trois mètres d'épaisseur, des églises, des tours de guet, des fortifications, des remparts, furent tous réduits en morceaux par les boulets. Ils s'écroulèrent devant ses yeux.

      Un bâtiment après l'autre s'écroula au sol et il y eut des avalanches de décombres.

      C'était écœurant à regarder. En roulant par terre, Dierdre vit une tour en pierre de trente mètres de hauteur commencer à tomber sur le côté. Elle ne put que regarder les centaines de personnes qui se trouvaient sous la tour lever les yeux et hurler de terreur quand le mur de pierre les écrasa.

      Une autre explosion suivit.

      Puis une autre.

      Puis encore une autre.

      Tout autour d'elle, de plus en plus de bâtiments explosaient et tombaient et des milliers de personnes étaient immédiatement écrasées dans d'immenses panaches de poussière et de débris. De gros blocs de pierre roulaient comme des cailloux dans toute la cité pendant que des bâtiments s'écrasaient les uns contre les autres puis s'écroulaient et tombaient par terre. Pendant ce temps, les boulets pleuvaient sans arrêt, fracassaient de précieux bâtiments les uns après les autres, transformaient en tas de décombres ce qui avait été une cité majestueuse.

      Dierdre finit par se relever. Choquée, un sifflement dans les oreilles, elle regarda autour d'elle et, entre des nuages de poussière, elle vit les rues pleines de cadavres, de mares de sang, СКАЧАТЬ