Une Forge de Bravoure . Морган Райс
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Название: Une Forge de Bravoure

Автор: Морган Райс

Издательство: Lukeman Literary Management Ltd

Жанр: Зарубежное фэнтези

Серия: Rois et Sorciers

isbn: 9781632914620

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СКАЧАТЬ navires n'avaient même pas accosté. A quoi bon toutes ces armes, toutes ces chaînes et ces piques, maintenant ?

      Dierdre entendit des gémissements, regarda et vit un des braves hommes de son père, un homme qu'elle avait autrefois aimé tendrement, allongé par terre, mort, à seulement quelques mètres d'elle, écrasé par une pile de décombres qui aurait dû atterrir sur elle si elle n'avait elle pas trébuché et si elle n'était pas tombée. Elle allait l'aider quand l'air trembla soudain sous le grondement d'une autre volée de boulets.

      Puis d'une autre.

      Il y eut un sifflement puis d'autres explosions et d'autres destructions de bâtiments. Les tas de décombres montèrent plus haut et d'autres personnes moururent. Dierdre fut à nouveau renversée. Un mur de pierre s'écroula à côté d'elle et la rata de peu.

      Il y eut une accalmie dans les tirs et Dierdre se releva. Un mur de décombres bloquait maintenant sa vue de la mer mais elle sentait que les Pandésiens s'étaient rapprochés et avaient atteint la plage, ce qui expliquait pourquoi les tirs avaient cessé. D'immenses nuages de poussière flottaient dans l'air et, dans le silence inquiétant, tout autour de Dierdre, on n'entendait que les gémissements des morts. Elle regarda et, à côté d'elle, vit Marco qui pleurait de détresse en essayant de dégager le corps d'un de ses amis. Dierdre regarda vers le bas et vit que le garçon était déjà mort, écrasé sous le mur de ce qui avait été un temple.

      Elle se retourna, se souvint de ses filles et fut bouleversée quand elle vit que plusieurs d'entre elles avaient aussi été écrasées. Cela dit, trois d'entre elles avaient survécu et essayaient vainement de sauver les autres.

      On entendit le cri des fantassins pandésiens qui, sur la plage, fonçaient vers Ur. Dierdre pensa à la proposition de son père et se souvint que ses hommes pouvaient encore lui permettre de s'échapper d'ici. Elle savait que, si elle restait ici, elle mourrait, et pourtant, c'était ce qu'elle voulait. Elle refusait de fuir.

      A côté d'elle, son père, une estafilade au front, se leva des décombres, tira son épée et mena bravement ses hommes dans une charge vers la pile de décombres. Elle comprit fièrement qu'il se ruait vers l'ennemi. Maintenant, la bataille allait se dérouler entre fantassins et des centaines d'hommes se rassemblaient derrière lui. Ils se précipitaient tous en avant avec un tel courage que ça la rendait fière d'eux.

      Elle les suivit, tira son épée et escalada les énormes blocs de pierre qui se trouvaient devant elle, prête à se battre à ses côtés. Alors qu'elle se ruait vers le sommet, elle s'arrêta, sidérée par ce qu'elle vit : des milliers de soldats pandésiens, qui portaient leur armure jaune et bleue, noircissaient la plage et chargeaient vers le tas de décombres. Ces hommes étaient bien entraînés, bien armés et frais et dispos, alors que les hommes de son père n'étaient que quelques centaines, avaient des armes rudimentaires et étaient déjà tous blessés.

      Elle savait que ça allait être un massacre.

      Et pourtant, son père ne fit pas demi-tour. Elle n'avait jamais été aussi fière de lui qu'à ce moment. Il se tenait là, extrêmement fier, ses hommes rassemblés autour de lui, tous prêts à se précipiter sur l'ennemi, même si cela entraînerait sûrement leur mort. Pour elle, c'était l'incarnation même de la bravoure.

      Alors qu'il se tenait là avant de descendre, il se tourna et regarda Dierdre avec un amour intense. Il y avait un adieu dans son regard, comme s'il savait qu'il ne la reverrait jamais. Dierdre était perplexe : il avait l'épée en main et elle se préparait à charger avec lui, donc, pourquoi lui disait-il adieu maintenant ?

      Soudain, elle sentit de fortes mains l'attraper par derrière, sentit qu'on la tirait en arrière, se retourna et vit deux des commandants les plus fidèles de son père se saisir d'elle. Un groupe de ses hommes attrapa aussi ses trois filles restantes avec Marco et ses amis. Elle rua et protesta mais en vain.

      “Lâchez-moi !” hurla-t-elle.

      Ils ne tinrent aucunement compte de ses protestations et l'entraînèrent. Visiblement, ils suivaient les ordres de son père. Elle aperçut son père pour la dernière fois avant qu'il mène ses hommes de l'autre côté des décombres en poussant un grand cri de guerre.

      “Père !” cria-t-elle.

      Elle se sentait déchirée. Juste au moment où elle admirait vraiment le père qu'elle aimait à nouveau, on le lui enlevait. Elle voulait désespérément être avec lui, mais il était déjà parti.

      Dierdre se retrouva jetée sur un petit bateau et, immédiatement, les hommes commencèrent à ramer sur le canal en s'éloignant de la mer. Le bateau tourna à plusieurs reprises, traversa les canaux et se dirigea vers une ouverture latérale secrète située dans un des murs. Devant eux surgit une arche de pierre basse et Dierdre reconnut immédiatement l'endroit où ils allaient : la rivière souterraine. Le courant était violent de l'autre côté de ce mur et il les emmènerait loin de la cité. Elle émergerait à un endroit situé dans la campagne à beaucoup de kilomètres d'ici, saine et sauve.

      Toutes ses filles se tournaient vers elle comme si elles se demandaient que faire. Dierdre prit tout de suite sa décision. Elle fit semblant d'accepter le plan pour qu'elles restent unies. Elle voulait qu'elles s'échappent toutes, qu'elles fuient cet endroit.

      Dierdre attendit jusqu'au dernier moment et, juste avant qu'ils entrent dans le souterrain, elle sauta du bateau et plongea dans les eaux du canal. A sa grande surprise, Marco la remarqua et sauta, lui aussi. Seuls eux deux flottaient dans le canal.

      “Dierdre !” crièrent les hommes de son père.

      Ils se tournèrent pour l'attraper mais il était trop tard. Elle s'était échappée au moment idéal et ils étaient déjà pris dans les courants impétueux, qui emportaient leur bateau.

      Dierdre et Marco se tournèrent et nagèrent rapidement vers un bateau abandonné, où ils montèrent. Ils restèrent là, dégoulinants, et se regardèrent fixement l'un l'autre, respirant avec difficulté tous les deux, épuisés.

      Dierdre se retourna et regarda l'endroit d'où ils étaient venus, le cœur de Ur, où elle avait laissé son père. C'était là qu'elle voulait aller, là et nulle part ailleurs, même si elle devait en mourir.

      CHAPITRE TROIS

      Merk se tenait à l'entrée de la pièce cachée, au dernier étage de la Tour de Ur. Pult, le traître, gisait mort aux pieds de Merk, qui regardait fixement dans la lumière qui brillait. La porte était entrebâillée et il avait peine à croire ce qu'il voyait.

      C'était la pièce sacrée, à l'étage le plus protégé, l'unique pièce conçue pour contenir et conserver l'Épée de Feu. Sur sa porte et sur ses murs en pierre étaient sculptés l'insigne de l'épée. C'était cette pièce, rien que cette pièce, où le traître avait voulu entrer pour voler la relique la plus sacrée du royaume. Si Merk ne l'avait pas surpris et tué, qui sait où l'Épée se trouverait maintenant ?

      Alors que Merk regardait fixement à l'intérieur de la pièce, dont les murs en pierre lisse formaient un cercle, alors qu'il regardait fixement dans la lumière qui brillait, il commença à voir une plate-forme dorée située au milieu de la pièce. En-dessous de la plate-forme, il y avait une torche qui brûlait et au-dessus se trouvait un support en acier visiblement conçu pour contenir l'Épée. Et pourtant, Merk avait beau regarder fixement la support, il ne comprenait pas ce qu'il voyait.

      Le support était vide.

      Il cligna des yeux en essayant de comprendre. Est-ce que le voleur avait déjà volé СКАЧАТЬ