Une Forge de Bravoure . Морган Райс
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Название: Une Forge de Bravoure

Автор: Морган Райс

Издательство: Lukeman Literary Management Ltd

Жанр: Зарубежное фэнтези

Серия: Rois et Sorciers

isbn: 9781632914620

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СКАЧАТЬ que, quoi que ce garçon ait à dire, son exécution ne tarderait pas. De toute façon, c'était ça qu'il voulait. Maintenant que ses fils étaient morts et ses hommes emprisonnés, il ne lui restait plus rien au monde, plus un seul moyen d'échapper à sa culpabilité.

      “J'aimerais savoir”, dit Enis de sa voix mielleuse, “ce que ça fait d'avoir trahi tous ceux qu'on connaît et qu'on aime, tous ceux qui nous font confiance.”

      Duncan sentit éclater sa rage. Incapable de se taire plus longtemps, il trouva d'une façon ou d'une autre la force de parler.

      “Je n'ai trahi personne”, réussit-il à dire d'une voix rauque et enrouée.

      “Ah bon ?” répliqua Enis, qui s'amusait visiblement beaucoup. “Ils te faisaient confiance. Tu les as emmenés droit dans une embuscade, tu les as forcés à se rendre. Tu les as privés de tout ce qui leur restait : leur fierté et leur honneur.”

      La fureur de Duncan ne connaissait pas de relâche.

      “Non”, finit-il par répondre après un silence long et pesant. “C'est toi qui les as privés de ça. J'ai fait confiance à ton père et il t'a fait confiance.”

      “La confiance”, dit Enis en riant. “Quelle notion naïve. Risquerais-tu vraiment la vie de tes hommes pour de la confiance ?”

      Il rit à nouveau et Duncan enragea.

      “Les chefs, ça ne fait pas confiance”, poursuivit-il. “Les chefs, ça doute. C'est leur travail de douter de tous leurs hommes. Les commandants protègent les hommes contre la guerre mais les chefs doivent protéger les hommes contre la tromperie. Tu n'es pas un chef. Tu les as tous déçus.”

      Duncan inspira profondément. Une partie de lui-même ne pouvait s'empêcher de sentir qu'Enis avait raison, même s'il détestait l'admettre. Il avait déçu ses hommes et ne s'était jamais senti aussi mal de sa vie.

      “C'est pour ça que tu es venu ici ?” répondit finalement Duncan. “Pour te réjouir de ta tromperie ?”

      Le garçon sourit. C'était un sourire laid et diabolique.

      “Tu es mon sujet, maintenant”, répondit-il. “Je suis ton nouveau Roi. Je peux aller partout, quand je le veux, pour n'importe quelle raison, ou sans aucune raison. Peut-être que j'aime simplement te regarder, allongé ici dans ce cachot, brisé comme tu es.”

      Duncan avait mal à chaque souffle et il parvenait tout juste à retenir sa rage. Il voulait faire plus de mal à cet homme qu'à tous ceux qu'il avait jamais rencontrés.

      “Dis-moi”, dit Duncan pour lui faire mal. “Quelle impression est-ce que ça t'a fait d'assassiner ton père ?”

      L'expression d'Enis se durcit.

      “Ce sera bien meilleur quand je te regarderai mourir sur la potence”, répondit-il.

      “Alors, fais-le maintenant”, dit Duncan en le pensant.

      Cependant, Enis sourit et secoua la tête.

      “Ça ne sera pas aussi facile pour toi”, répondit-il. “D'abord, je te regarderai souffrir. Je veux d'abord que tu voies ce qui va advenir de ton pays adoré. Tes fils sont morts. Tes commandants sont morts. Anvin, Durge et tous tes hommes de la Porte du Sud sont morts. Des millions de Pandésiens ont envahi notre nation.”

      Le cœur de Duncan se serra quand il entendit ces nouvelles. Une partie de lui-même se demanda si c'était une ruse, mais il sentait que tout cela était vrai. A chaque proclamation, il se sentit tomber plus bas que terre.

      “Tous tes hommes sont emprisonnés et Pandésia bombarde Ur depuis la mer. Donc, tu vois, tu as piteusement échoué. Escalon est dans un état bien pire qu'avant et tu en es le seul responsable.”

      Duncan tremblait de rage.

      “Et dans combien de temps”, demanda Duncan “le grand oppresseur se retournera-t-il contre toi ? Crois-tu vraiment que tu vas t'en sortir indemne, que tu vas échapper à la colère de Pandésia ? Qu'ils vont te permettre d'être Roi ? De régner comme le faisait autrefois ton père ?”

      D'un air décidé, Enis fit un grand sourire.

      “Je sais qu'ils le feront”, dit-il.

      Il se rapprocha tellement que Duncan put sentir sa mauvaise haleine.

      “Tu vois, j'ai passé un accord avec eux. C'était un accord vraiment spécial destiné à garantir mon pouvoir, un accord qui les intéressait trop pour qu'ils le refusent.”

      Duncan n'osait pas demander ce que c'était mais Enis fit un grand sourire et se rapprocha de lui.

      “Ta fille”, murmura-t-il.

      Duncan écarquilla les yeux.

      “Croyais-tu vraiment que tu pouvais me cacher l'endroit où elle se trouvait ?” insista Enis. “En ce moment même, les Pandésiens la cernent, et ce cadeau consolidera mon pouvoir.”

      Les chaînes de Duncan cliquetèrent et le bruit résonna partout dans le cachot quand il se débattit de toutes ses forces pour se libérer et passer à l'attaque. Le désespoir qui le submergeait dépassait ce qu'il pouvait supporter.

      “Pourquoi es-tu venu ?” demanda Duncan d'une voix brisée en se sentant beaucoup plus vieux. “Que veux-tu de moi ?”

      Enis sourit. Il resta silencieux longtemps puis finit par soupirer.

      “Je crois que mon père voulait que tu lui rendes un service”, dit-il lentement. “Sinon, il ne t'aurait pas fait appeler, n'aurait pas négocié cet accord. Il t'a offert une grande victoire contre les Pandésiens et, en retour, il t'a forcément demandé quelque chose. Quoi ? Qu'est-ce que c'était ? Quel secret cachait-il ?”

      Duncan le regarda fixement, résolu, indifférent.

      “Ton père voulait en effet me demander une chose”, dit-il en remuant le couteau dans la plaie. “Une chose honorable et sacrée. Une chose qu'il ne pouvait confier qu'à moi. Pas à son propre fils. Maintenant, je sais pourquoi.”

      Enis rougit et ricana.

      “Si mes hommes ont péri pour quelque chose”, poursuivit Duncan, “c'est pour l'honneur et la confiance. Jamais je ne reviendrai là-dessus et c'est pour cette raison que tu ne sauras jamais ce que m'a demandé ton père.”

      Le visage d'Enis s'assombrit et Duncan eut le plaisir de voir qu'il était furieux.

      “Tu voudrais conserver les secrets de feu mon père, l'homme qui vous a trahis, toi et tous tes hommes ?”

      “C'est toi qui m'as trahi”, corrigea Duncan, “pas lui. Ton père était un homme bon qui a fait une erreur une fois. Par contre, toi, tu n'es rien. Tu n'es que l'ombre de ton père.”

      Enis le regarda d'un air renfrogné. Il se redressa lentement de toute sa taille, se pencha et cracha à côté de Duncan.

      “Tu me diras ce qu'il voulait”, insista-t-il. “Tu me diras quelle chose ou quelle personne il essayait de cacher. Si tu le fais, je pourrais être clément et te libérer. Sinon, non seulement je t'escorterai jusqu'à la potence moi-même, mais je m'arrangerai aussi pour que tu meures de la façon la СКАЧАТЬ