Le Poids de l’Honneur . Морган Райс
Чтение книги онлайн.

Читать онлайн книгу Le Poids de l’Honneur - Морган Райс страница 8

СКАЧАТЬ avec le présent et avec des rêves d'avenir jusqu'à ce qu'il ne distingue plus les rêves de la réalité. Comme d'habitude, il se mit à penser à sa fille.

      Kyra. Où es-tu ? se demanda-t-il.

      Duncan pria pour qu'elle soit en sécurité, pour qu'elle progresse dans son entraînement et pour qu’ils soient bientôt réunis pour de bon. Parviendrait-elle à faire venir Theos une fois de plus ? se demanda-t-il. Sinon, il ne savait pas s'ils pourraient gagner cette guerre qu'elle avait commencée.

      Le son que produisaient incessamment les chevaux et les armures remplissait la nuit. C'était à peine si Duncan ressentait le froid. Leur victoire, leur élan, l'armée qui grandissait derrière lui et l'anticipation lui réchauffaient le cœur. Finalement, après toutes ces années, il sentait que la chance lui souriait à nouveau. Il savait qu'Andros serait lourdement gardée par une armée permanente et professionnelle, qu'ils seraient en grande infériorité numérique, que la capitale serait fortifiée et qu'ils n'avaient pas assez d'hommes pour assiéger la ville. Il savait que la bataille de sa vie l'attendait et qu'elle scellerait la destinée d'Escalon. C'était là le poids de l'honneur.

      Duncan savait aussi que lui et ses hommes avaient pour eux leur cause, leur désir, leur motivation et, surtout, la vitesse et l'effet de surprise. Les Pandésiens ne s'attendraient jamais à une attaque sur la capitale, pas par une population sous le joug et certainement pas la nuit.

      Finalement, quand les premiers signes de l'aube commencèrent se manifester dans un ciel encore couvert par une brume bleuâtre, Duncan vit les contours familiers de la capitale juste commencer à apparaître au loin. C'était une vue qu'il s'était attendu à ne jamais revoir de toute sa vie et qui fit battre son cœur plus vite. Les souvenirs revinrent en masse. Il se souvint de toutes les années qu'il avait passées là-bas, où il avait servi le Roi et la terre avec loyauté. Il se souvint d'Escalon au sommet de sa gloire. A cette époque, c'était une nation fière et libre qui avait l'air invincible.

      Pourtant, revoir Andros réveillait aussi d'amers souvenirs : la trahison du peuple par le Roi faible, son abandon de la capitale, d'Escalon. Il se souvint que lui et tous les grands seigneurs de guerre avaient dû se disperser, partir dans la honte, tous s'exiler dans leur forteresse, partout dans Escalon. Voir les contours majestueux de la cité lui fit à nouveau ressentir désir, nostalgie, peur et espoir, tous en même temps. C'étaient les contours qui avaient façonné son existence, la silhouette de la cité la plus belle d'Escalon, gouvernée par des rois pendant des siècles, et elle s'étendait si loin qu'il était difficile de voir jusqu'où elle s'étendait. Duncan inspira profondément quand il vit les parapets, les dômes et les flèches qu'il connaissait si bien et qui étaient gravés au plus profond de son âme. D'une certaine façon, c'était comme rentrer chez soi, sauf que Duncan n'était pas le commandant vaincu et loyal qu'il avait été il fut un temps. Maintenant, il était plus fort, ne devait rien à personne et emmenait une armée dans son sillage.

      Dans le jour naissant, la cité était encore éclairée par les torches des dernières patrouilles nocturnes et commençait juste à émerger de la longue nuit dans les brumes matinales. A mesure que Duncan s'approchait, il vit apparaître une autre chose qui lui déchira le cœur : les bannières bleues et jaunes de Pandésia qui flottaient fièrement au-dessus des remparts d'Andros. Ça le rendait malade et il ressentit une nouvelle vague de détermination.

      Duncan examina immédiatement les portes et fut ravi de voir qu'elles n'étaient gardées que par un minimum de soldats. Il poussa un soupir de soulagement. Si les Pandésiens avaient su qu'ils arrivaient, des milliers de soldats auraient été en train de garder les portes et Duncan et ses hommes n'auraient eu aucune chance. Cependant, ce qu'il voyait lui indiquait qu'ils n'étaient pas au courant. Les milliers de soldats pandésiens qui étaient stationnés là devaient être encore endormis. Heureusement, Duncan et ses hommes avaient progressé assez rapidement pour juste avoir leur chance.

      Duncan savait que cet élément de surprise serait leur unique avantage, la seule chose qui leur donnerait une chance de prendre l'immense capitale qui, avec ses couches de remparts, était conçue pour résister à une armée. En plus de cet avantage, Duncan avait aussi sa connaissance intérieure de ses fortifications et de ses points faibles. Il savait qu'on avait gagné des batailles avec moins que ça. Duncan examina l'entrée de la cité. Il savait à quel endroit il faudrait qu'ils attaquent en premier pour avoir une chance de gagner.

      “Celui qui contrôle ces portes contrôle la capitale !” cria Duncan à Kavos et à ses autres commandants. “Il ne faut pas qu'elles se referment. Quel qu'en soit le coût, nous ne pouvons pas nous le permettre. S'ils les referment, nous serons bloqués dehors pour de bon. J’emmènerai une petite force avec moi et nous nous précipiterons vers les portes à toute vitesse. Quant à vous”, dit-il en faisant un signe à Kavos, Bramthos et Seavig, “vous mènerez le reste de nos hommes aux garnisons et protégerez notre flanc contre les soldats qui émergeront.”

      Kavos secoua la tête.

      “Charger ces portes avec une petite force, c'est de la folie”, cria-t-il. “Tu vas te faire encercler et, si je me bas contre les garnisons, je ne pourrai pas assurer tes arrières. C'est du suicide.”

      Duncan sourit.

      “Et c'est pour ça que j'ai choisi d'exécuter cette tâche moi-même.”

      Duncan éperonna son cheval et chevaucha en direction des portes devant les autres pendant qu'Anvin, Arthfael et une dizaine de ses commandants les plus proches, des hommes qui connaissaient Andros aussi bien que lui, des hommes avec lesquels il avait combattu toute sa vie, le suivaient comme il avait prévu. Ils virèrent tous vers les portes de la cité à toute vitesse pendant que, derrière eux, Duncan vit du coin de l’œil Kavos, Bramthos, Seavig et le gros de leur armée se diriger vers les garnisons pandésiennes.

      Le cœur battant la chamade, sachant qu'il fallait qu'il atteigne la porte avant qu'il ne soit trop tard, Duncan baissa la tête et força son cheval à courir plus vite. Ils galopèrent au milieu de la route et par-dessus le Pont du Roi. Les sabots des chevaux résonnèrent sur le bois et Duncan sentit se rapprocher le frisson de la bataille. Dans la levée de l'aube, Duncan vit le visage effrayé du premier Pandésien qui les repéra. C'était un jeune soldat qui montait la garde d'un air endormi sur le pont. Il cligna des yeux en les regardant et la terreur gagna son visage. Duncan combla l'écart, l'atteignit, abattit son épée et, d'un unique mouvement rapide, le tua avant qu'il ne puisse lever son bouclier.

      Le bataille avait commencé.

      Anvin, Arthfael et les autres jetèrent des lances et tuèrent une demi-douzaine de soldats pandésiens qui se tournaient vers eux. Ils continuèrent tous à galoper. Aucun d'entre eux ne ralentit, car ils savaient tous qu'ils jouaient leur vie. Ils passèrent le pont à toute vitesse, sans cérémonie, et chargèrent tous vers les portes grandes ouvertes d'Andros.

      A encore une bonne centaine de mètres, Duncan leva les yeux vers les légendaires portes d'Andros. D'une trentaine de mètres de haut, elles étaient en or sculpté, faisaient trois mètres d'épaisseur et Duncan savait que, si on les fermait, la cité serait imprenable. Il faudrait un équipement de siège professionnel, qu'il n'avait pas, et beaucoup de mois et beaucoup d'hommes pour les abattre, choses qu'il n'avait pas non plus. Ces portes n'avaient jamais cédé malgré des siècles d'assaut. S'il ne les atteignait pas à temps, tout serait perdu.

      Duncan examina la simple dizaine de soldats pandésiens qui gardaient les portes. Peu d'hommes étaient de garde, ils avaient envie de dormir car c'était l'aube et aucun d'entre eux ne s’attendait à une attaque. Duncan fit courir son cheval plus vite, car il savait qu'il n'avait que peu de temps. Il fallait qu'il les atteigne avant qu'ils ne le repèrent; il ne lui fallait qu'une minute de plus pour assurer sa survie.

      Cependant, СКАЧАТЬ