Название: Le Poids de l’Honneur
Автор: Морган Райс
Издательство: Lukeman Literary Management Ltd
Жанр: Зарубежное фэнтези
Серия: Rois et Sorciers
isbn: 9781632914323
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L'homme se contenta de sourire et secoua la tête en continuant à marcher.
“Tant de questions”, répondit-il. Il marcha longtemps. La forêt bruissait du son de créatures étranges. Finalement, il ajouta : “Tu finiras par comprendre que les questions ont peu de sens ici. Quant aux réponses, elles en ont encore moins. Tu dois apprendre à trouver tes propres réponses, la source de tes réponses et, encore mieux, la source de tes questions.”
Kyra en resta perplexe. Ils marchèrent dans la forêt. Dans cet endroit mystérieux, les arbres étaient d'un vert vif et semblaient luire tout autour d'elle. Bientôt, elle ne vit plus la tour et le bruit du ressac s'apaisa. Elle fit de son mieux pour ne pas se laisser distancer sur cette piste qui serpentait dans tous les sens.
Elle brûlait d'envie de poser des questions et, finalement, elle ne put plus rester silencieuse.
“Où m'emmenez-vous ?” demanda-t-elle. “Là où vous allez m'entraîner ?”
L'homme continua à marcher, passa au-dessus d'un ruisseau qui coulait et serpentait entre de vieux arbres dont l'écorce dégageait un éclat vert luminescent, et Kyra continua à le suivre.
“Je ne t'entraînerai pas”, dit-il. “C'est ton oncle qui le fera.”
Kyra était abasourdie.
“Mon oncle ?” demanda-t-elle. “Je croyais que c'était vous, mon oncle.”
“Je le suis”, répondit-il, “et tu en as un autre.”
“Un autre ?” demanda-t-elle.
Finalement, il entra brusquement dans une clairière dans les bois, s'arrêta à son bord et Kyra, essoufflée, s'arrêta à côté de lui. Elle regarda devant elle et fut sidérée par ce qu'elle vit.
De l'autre côté de la clairière se dressait un arbre immense. C'était le plus grand arbre qu'elle ait jamais vu. Il était ancien, avait des branches qui s'étendaient partout avec des feuilles violettes qui chatoyaient. Son tronc faisait neuf mètres de circonférence. Les branches tordues se croisaient les unes les autres en formant, à peut-être trois mètres du sol, une petite cabane qui semblait avoir toujours été là. Une petite lumière venait de l'intérieur des branches et, quand Kyra leva les yeux, elle vit une silhouette solitaire assise au bord des branches et qui, apparemment en pleine méditation, les regardait d'en haut.
“Lui aussi, c'est ton oncle”, dit Kolva.
Le cœur de Kyra battait la chamade dans sa poitrine. Elle n'y comprenait rien. Elle leva les yeux vers l'homme qui, selon Kolva, était son oncle et se demanda s'il était en train de lui jouer un tour. Son deuxième oncle avait l'air d'être un garçon de peut-être dix ans. Il était assis parfaitement droit, comme s'il était en pleine méditation. Il regardait droit devant sans vraiment la regarder. Il avait les yeux bleu brillant. Son visage de garçon était ridé comme s'il avait mille ans. Il avait la peau marron foncé et couverte de taches de vieillissement. Il semblait mesurer à peine plus d'un mètre vingt. On aurait dit un garçon avec une maladie du vieillissement.
Kyra ne comprenait pas ce qu'elle voyait.
“Kyra”, dit Kolva, “je te présente Alva.”
CHAPITRE CINQ
Merk entra dans la Tour de Ur par les grandes portes dorées qu'il avait cru ne jamais passer. A l'intérieur, la lumière brillait avec un tel éclat qu'elle l'aveuglait presque. Il leva une main pour se protéger les yeux et, quand il le fit, ce qu'il vit devant lui lui inspira un respect mêlé d'admiration.
Là, debout en face de lui, se tenait un authentique Gardien qui fixait Merk du regard jaune perçant de ses yeux. C'étaient les mêmes yeux qui avaient hanté Merk de derrière la fente qui s'était ouverte dans la porte. Il portait une robe jaune et ample qui lui cachait les bras et les jambes, et le peu de chair qu'il montrait était pâle. Il était étonnamment petit, avait la mâchoire allongée, les joues creuses et, alors qu'il fixait Merk, ce dernier se sentait mal à l'aise. Le bâton court et doré qu'il tenait devant lui diffusait de la lumière.
Le Gardien examina Merk en silence. Merk sentit un courant d'air souffler derrière lui et les portes se refermèrent soudain avec un claquement, le piégeant dans la tour. Le son résonna sur les murs et Merk tressaillit involontairement. Il se rendit compte que, comme il ne dormait plus depuis de nombreux jours, avait des rêves troublés et ne pensait qu'à entrer ici, il était sur les nerfs. Maintenant qu'il se tenait à l'intérieur, il avait une étrange sensation d'appartenance, comme s'il avait finalement pénétré dans sa nouvelle maison.
Merk s'attendait à ce que le Gardien l'accueille, lui explique où il était. Cependant, au lieu de ça, le Gardien se tourna sans dire mot et partit, laissant Merk à ses questions, tout seul en ce lieu. Merk ne savait pas s'il fallait qu'il le suive.
Le Gardien alla jusqu'à un escalier en colimaçon en ivoire de l'autre côté de la salle et, à la grande surprise de Merk, il descendit au lieu de monter. Il descendit rapidement et disparut.
Merk resta là, dans le silence, déconcerté, sans savoir ce qu'on attendait de lui.
“Dois-je vous suivre ?” cria-t-il finalement.
La voix de Merk résonna et lui fut renvoyée par les murs, comme pour se moquer de lui.
Merk regarda autour de lui et examina l'intérieur de la tour. Il vit que les murs brillants étaient en or massif et que le sol était en vieux marbre noir veiné d'or. L'endroit était sombre et uniquement éclairé par la lueur mystérieuse qui émanait de ses murs. Il leva les yeux et vit le vieil escalier sculpté en ivoire; il s'avança, tordit le cou et, tout en haut, à au moins trente mètres de haut, repéra un dôme doré par lequel filtrait la lumière du soleil. Il vit tous les niveaux qui se trouvaient au-dessus, tous les paliers et étages différents, et se demanda ce qui se trouvait là-haut.
Il regarda vers le bas et, encore plus étrange, vit que les marches continuaient au-dessous, vers des étages souterrains, vers l'endroit où était parti le Gardien, et il s'interrogea. Pareil à une œuvre d'art, le bel escalier en ivoire serpentait mystérieusement dans les deux directions, comme s'il montait jusqu'au ciel et descendait jusqu'aux tréfonds de l'enfer. Merk se demandait surtout si la légendaire Épée de Flammes, l'épée qui gardait tout Escalon, reposait en ces murs. Il se sentit excité rien qu'en y pensant. Où pouvait-elle être ? En haut ou en bas ? Quelles autres reliques et quels autres trésors étaient conservés ici ?
Soudain, une porte secrète s'ouvrit dans le mur latéral. Merk se retourna et vit un guerrier à l'air sévère. C'était un homme d'à peu près la même taille que Merk. Il portait une cotte de mailles et avait la peau pâle car cela faisait trop d'années qu'il n'avait pas vu la lumière du soleil. Il marcha vers Merk. C'était un humain. Il portait à la taille une épée avec un insigne proéminent. C'était le même symbole que celui que Merk avait vu gravé sur les murs extérieurs de la tour : un escalier en ivoire qui montait jusqu'au ciel.
“Seuls les Gardiens peuvent descendre”, dit l'homme d'une voix sombre et rude. “Et toi, mon ami, tu n'es pas Gardien. Ou du moins pas encore.”
L'homme s'arrêta devant Merk et le toisa, les mains sur les hanches.
“Bon”, poursuivit-il, “je suppose que s'ils t'ont laissé entrer, c'est qu'il y a une raison.”
Il СКАЧАТЬ