Actrice. Keith Dixon
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Название: Actrice

Автор: Keith Dixon

Издательство: Tektime S.r.l.s.

Жанр: Современная зарубежная литература

Серия:

isbn: 9788873042112

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СКАЧАТЬ me permettre de tomber malade.

      - Impressionnant ! Je suis à l’extérieur d’une école dans le sud de Londres.

      - Ça marche avec les écoliers ?

      - Je suis une vieille dame pour eux. Ils ne veulent pas le savoir, même si je leur offrais des bonbons.

      - La vingtaine passée. On a donc aucun espoir, nous autres.

      Tous deux firent une pause et s’écoutèrent respirer. Mai sentit le froid s’approcher doucement de son visage, lui donnant un sentiment de picotements sur ses lèvres et ses oreilles. Elle se demandait pourquoi elle avait cette conversation maintenant. Qu’est-ce qu’elle voulait ?

      - Alors, dit Alfie, tu viens demain ? Je t’ai réservé une place au premier rang. Tu viendras en coulisses pour rencontrer le groupe après, pour nous lancer des tulipes. Ou des culottes, c’est à toi de choisir.

      - Vous avez toujours le même nom ?

      Elle avait essayé de les persuader de ne pas utiliser The Gastric Band comme nom, mais les adolescents attardés qu’étaient les collègues d’Alfie s’en moquèrent et refusèrent de le changer. La tournée réservée, il était probablement trop tard. Leur petite maison de disques avait également renoncé après deux réunions de trois heures, qui s’étaient terminées dans un silence sombre de la part des membres du groupe. En dépit des risques que les critiques puissent inclure des phrases comme ‘The Gastric Band ne sont pas assez hermétiques’ et ‘The Gastric Band ne peuvent pas remettre de l’ordre dans leur merdier’.

      - Ne commence pas, Mai, dit Alfie. C’est fait. Alors, tu y seras ?

      - J’essayerai. Le directeur de cette pièce est un nazi, donc je ne peux pas lui faire confiance pour finir à l’heure.

      - Les nazis étaient connus pour le non-respect des horaires.

      - Tu me comprends alors. Elle ne pouvait pas s’empêcher d’ajouter de sa petite voix défensive intérieure faisant du temps supplémentaire : Ne sois pas pointilleux !

      Plutôt que de répondre, il resta silencieux comme d’habitude. Elle savait qu’il ne pouvait faire face à aucun type de conflit, il prétendit alors qu’il n’y en avait aucun. Ironiquement, c’était une source de conflit entre eux.

      - Tu n’as pas appelé hier, dit-il après un moment.

      - Toi non plus, gros malin.

      - Ouais, désolé. Le temps nous a échappé. On n’a pas fini avant minuit. Je ne voulais donc pas t’appeler, à cause des répétitions et tout.

      - Ce n’est pas grave, c’est pareil pour moi. La raison pour laquelle je n’ai pas appelé.

      Elle se demandait pourquoi elle n’avait pas mentionné être sortie avec Stefan. Elle ne se sentait pas coupable, en fait.

      - Alors, c’était bien ou quoi ? demanda Alfie.

      - Non, de la merde, en fait, se sentant soudainement au bord des larmes, une chaleur lui montant derrière les yeux. Le directeur est un tyran. Un frimeur. Il veut me briser, comme un cheval. Pour que je fasse simplement ce qu’il veut.

      - Tu aimerais qu’un grand homme fort se pointe et le tabasse ?

      - Ce serait bien !

      - Je vais voir si je peux en trouver un…

      Mai fit un petit sourire – c’était exactement ce qu’il dirait. Intéressant qu’Alfie puisse être aussi dynamique et physique derrière son arsenal, mais si froid dans la vie réelle. Peut-être que c’est de là qu’il l’a eu, toute cette frustration et cette colère.

      - Et il y a autre chose, dit-elle. Bientôt, tu pourrais en lire beaucoup sur moi dans les journaux.

      - Le raffut sur Deannah.

      - Bien deviné.

      - Facile. Joe m’en a parlé. Il t’a vu lire le livre lorsque tu es venu à cette répétition de l’autre jour. Il a demandé si tu étais intéressée. J’ai fait des recherches sur le net hier soir.

      - Alors, qu’est-ce que t’en penses ? Est-ce je devrais tenter ma chance ?

      - C’est tout à fait toi, non ? Une fille ordinaire qui devient une princesse à temps partiel.

      Mai se mit à rire.

      - Enfoiré. De toute manière, je n’ai pas besoin de ta permission. Je leur ai déjà dit que je suis dans la course.

      - Ça ressemble un peu à un concours de beauté, pourtant. Est-ce ça que tu veux ?

      - On dirait que oui puisque j’ai accepté. Qu’en penses-tu ?

      - Hé, c’est ta carrière. Tu as décidé de jouer la pièce. Tu as décidé de tourner ce film pourri.

      - On ne sait pas encore si c’est pourri. Ça dépendra des effets spéciaux. Une jeune fille doit commencer quelque part.

      Mai n’aimait pas la voie que la conversation prenait. Alfie semblait inutilement agressif ce matin, comme s’il libérait son stress intérieur petit-à-petit et qu’il testait sa fermeté.

      - Tu vas bien ? demanda-t-elle.

      - Oui, pourquoi ?

      - Je n’sais pas. Tu as l’air… de mauvaise humeur.

      - Tu serais de mauvaise humeur si tu répétais dix chansons pendant trois semaines sans interruption. J’ai une douleur horrible aux bras et je n’arrive plus à sentir mes doigts. J’ai l’impression que ceux sont des bananes qui ont été suturées au bout de mes poignets par un chirurgien cruel de laboratoire expérimental.

      Comme cela arrivait souvent au cours de ses répétitions, Mai se retrouva à se demander ce qu’elle ressentait. Si elle voulait exprimer le sentiment de colère et de frustration légère qui s’était engouffré dans la partie supérieure de sa poitrine, que devait-elle faire maintenant ? Pourrait-elle regarder Alfie dans les yeux ? Aimerait-elle le toucher ? Lui donner un coup de poing ? L’embrasser ?

      - Tu es encore là ? demanda-t-il d’une voix plus dure.

      Elle revint au présent, ressentit un froid sur sa joue dû au contact de l’écran en verre de son téléphone contre son oreille.

      - Je réfléchissais, dit-elle. Je vais essayer de passer demain. J’amènerai peut-être Stefan. Il peut prétendre être mon petit copain, te laissant le champ libre avec les fans de seize ans.

      - C’est ceux qui ont la vingtaine qui me causent le plus de problèmes. Elles peuvent riposter.

      Mai sourit à nouveau au téléphone.

      - T’en fais pas pour la pièce, dit Alfie la voix un peu plus douce. Tu es bonne, tu le sais. Laisse Pedro être un con. Qu’est-ce qu’il va faire – te renvoyer ? Je ne crois pas.

      - Il l’a déjà fait avant, apparemment. Aucun respect pour les réputations.

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