Actrice. Keith Dixon
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Название: Actrice

Автор: Keith Dixon

Издательство: Tektime S.r.l.s.

Жанр: Современная зарубежная литература

Серия:

isbn: 9788873042112

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СКАЧАТЬ ironique. Il avait reçu trop de coup de fil tard la nuit de sa part depuis deux ans pour croire qu’elle était dure.

      - Alors, tu vas bien, vraiment ? demanda-t-il.

      - Ça va passer.

      - Ce n’est pas suffisant, chérie. Je me casse les couilles et le dos, parce que je veux que tu fasses ce que je fais. Je ne veux pas apprendre que tu te prends au jeu. Ce n’était pas notre marché. Sois tu veux le faire, sois tu ne veux pas. Il y a beaucoup d’autres personnes qui aimeraient être à ta place.

      - Mon Dieu, Stefan, je vais bien, vraiment. C’est juste que j’aie eu une première journée difficile. Si je ne peux pas râler et me plaindre à toi, à qui d’autre pourrais-je le ferai ? As-tu un numéro que je peux appeler ?

      Stefan lui lança un visage sévère, puis lui fit un clin d’œil :

      - Juste pour vérifier. Tu es bonne, alors ne te sous-estime pas.

      Mai lui donna un coup sur le bras.

      - Et sur ce, je vais aux toilettes.

      Elle se leva et se dirigea vers le fond du bar bondé. L’air lui-même semblait briller d’un éclat réfléchi par les hommes et les femmes qui se tenaient debout héroïquement au bar ou assis avec une intimité préfabriquée aux tables cloîtrées. Elle sentit le bruit de la pièce en dessous et saisit une explosion de musique, comme une brise chaude, lorsqu’elle traversa une porte de secours ouverte.

      Sur le point d’entrer aux toilettes, elle entendit une personne l’appeler. Elle reconnut la voix et prit un soupir avant de se retourner.

      Helena Cross était assise avec deux jeunes hommes à une table basse, lui lançant un grand sourire ; elle avait toute la sincérité d’une animatrice de télévision, sans le charme frigorifiant. Ce soir, elle portait une robe échancrée bleue pâle et le haut de ses seins étaient gonflés de manière attrayante, comme s’ils étaient poussés par des mains ludiques.

      - Mai, dit-elle, contente de te voir. J’ai entendu dire que tu avais commencé les répétitions.

      Elle garda son sourire en plastique assez longtemps pour préparer Mai au défi.

      - Alors, comment ça se passe ? J’ai entendu dire que ton directeur peut être un vrai petit Hitler.

      - Helena – je suis contente de te voir, dit-elle jetant un coup d’œil aux deux hommes chacun à leur tour : jeunes pâles aux cheveux noirs et épais. Qui sont ces garçons ?

      Helena était de quelques années plus âgée que Mai et comprit la remarque désobligeante. Elle préféra l’ignorer.

      - Ils sont tous les deux très gentils, dit-elle en les regardant chacun son tour pour qu’ils se levèrent tous deux et serrent la main de Mai comme si Helena leur avait envoyé des instructions par télépathie.

      - Jasper.

      - Tarquin.

      - Wow, on donne encore ces noms aux garçons ? dit Mai.

      Les jeunes hommes baissèrent leurs têtes presque identiques. On aurait pu plutôt les appeler Harry ou Max ou même Jude.

      - On dirait que je n’arrive pas à échapper à leur attention, dit Helena. Je vais partout incognito et ils débarquent toujours, comme des paparazzis sans caméras. Je crois qu’ils payent quelqu’un pour me suivre. Ils découvrent où je vais être, se lavent les cheveux, se brossent les dents et me coincent comme Bambi… - elle chercha une image – sans défense. J’aimerais pouvoir dire que je n’aime pas l’attention, mais on profite de l’occasion lorsqu’elle se présente, n’est-ce pas ?

      - Je suis sûre qu’ils sont des garçons très bien élevés, dit-elle en les regardant. N’est-ce pas ?

      Ils sourirent tous deux, aussi habiles que des vicaires inoffensifs. Être offensant juste une fois signifierait le bannissement de la table haute de la célébrité – à moins que la table ne vous appartienne.

      - Alors, tu as vu l’histoire de Deannah, dit Helena gaiement. Bien sûr, tu vas tenter le coup.

      - Et toi ?

      - Les premiers votes ont déjà été lancés. Je ne voulais pas, mais Finn m’en a persuadé. Tu sais comme il peut être un dur petit oiseau. Plus un petit perroquet méchant sur les épaules qu’un agent. On m’a dit que j’étais déjà une grande favorite. Tu t’imagines !

      - C’est bien. Tu dois être très contente.

      - Oh oui, vraiment. Je ne vois vraiment pas d’où sera tirée la concurrence – as-tu une idée ?

      Elle s’était trahie en retenant son lumineux sourire une seconde de trop. Elle était inquiète, pensa Mai. Elle ne veut pas que je tente le coup.

      Mai avait battu Helena dans le rôle de Steffi dans Amberside Terrace il y a deux ans de cela et elle ne l’avait jamais pardonnée, même si Helena avait trouvé une place aux yeux du public comme une célébrité qui performait de temps en temps dans les comédies musicales de West End et dansait dans des émissions télévisées. Mai n’était pas du genre à jubiler, mais dans le cas d’Helena, elle était parfaitement disposée à faire une exception.

      - Je dois y aller. La nature m’appelle, dit –elle.

      - Alors tu ne vas pas tenter Deannah ?

      - Ce serait vendre la mèche, sourit Mai.

      - Parce que les gens du Daily Paper ont dit qu’ils me soutenaient. Je plais, apparemment, au mec russe, le propriétaire. La compétition sera uniquement une sorte de publicité, mais il veut que ce soit moi la gagnante.

      En poussant la porte pour entrer dans les toilettes caverneuses pour femmes, les lumières s’allumèrent à l’intérieur tel le pont de Starship Entreprise, pensa Mai : elle n’aurait jamais dû me dire ça. Elle avait réalisé qu’elle avait décidé de ne participer pas à la compétition. Elle avait trop à faire les quatre semaines à venir pour perdre son temps à autre chose. Mais une chose avait attisé une étincelle concurrentielle : peut-être était-ce l’idée que le rôle soit attribué à une personne qui ne le comprenait pas. Une actrice prometteuse prend une décision très importante dans les toilettes d’un club. C’était l’un de ces moments déterminants qui laissait une petite trace dans sa conscience qu’elle connaissait bien, qu’elle n’arriverait jamais à oublier ou à effacer, telle une entaille de couteau sur un placard Chippendale.

      Lorsqu’elle sortit des toilettes, Helena était toujours assise à sa table, mais seule. Sans le sourire cette fois, l’atmosphère avait changé. Mai sentit qu’elle avait renvoyé les garçons pour qu’ils ne soient pas témoins de ce qui allait se produire. Helena se leva de sa chaise et s’approcha de Mai, qui put distinguer maintenant les taches de rousseur barbouillées de maquillage. Gros plan, visage large, les yeux écarquillés et une grande bouche – trop frappants dans les photos professionnels – c’était grossier et presque moche. Une vigilance sauvage apparut dans ses pupilles sombres.

      - Je sais ce que tu fais, dit-elle à Mai. Je t’ai vu déjà vu le faire et je ne permettrai pas que cela recommence !

      Mai СКАЧАТЬ