Actrice. Keith Dixon
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Название: Actrice

Автор: Keith Dixon

Издательство: Tektime S.r.l.s.

Жанр: Современная зарубежная литература

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isbn: 9788873042112

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СКАЧАТЬ Arrêtez !

      Ils se retournèrent pour voir la main de Petro en l’air comme un agent de la circulation.

      - Je suis désolé. Je n’en peux plus. Rentrez chez vous et réfléchissez sérieusement à ce que vous avez fait aujourd’hui. Peut-être qu’on aura de meilleures idées demain.

      Il pencha son poids vers l’avant à partir de la taille comme s’il allait vomir sur le sol. Puis avec un soupir, il posa ses deux mains sur ses genoux et se poussa pour se relever en se retournant et s’éloignant sans un mot de plus.

      Lorsqu’il quitta la pièce, Jeremy dit :

      - Branleur !

      Mai ramassa ses affaires.

      - Il a encore du chemin à faire avant d’atteindre le niveau de branleur. Il est encore au stade de connard.

      - Ah, tu as plus d’expérience que moi !

      - Je suis une fille. Je suis plus attentive aux distinctions sociales.

      Il sourit.

      - Comment tu te sens à faire de la scène ? Le trac ?

      - Un peu. Je serais idiote si je n’avais pas peur de le faire.

      - D’après ce que j’ai vu jusqu’ici, tu seras génial.

      Elle sourit en silence. Un air vaillant était indispensable dans cette situation. Mais elle se demandait déjà si elle n’avait commis la plus grande erreur de sa courte et heureuse vie.

      CHAPITRE DEUX

      Elle changea pour le DLR à Canary Wharf et s’était réfugiée devant, près du conducteur. Pas vraiment un conducteur, pensa-t-elle, mais plutôt un joueur. Regarder par l’immense fenêtre qui ressemblait à un écran plasma de soixante pouces et tourner le bouton dans un sens pour faire avancer le train, le tourner dans le sens inverse pour ralentir, puis appuyer sur quelque chose pour ouvrir et fermer les portes. On doit sûrement leur payer un supplément pour les empêcher de s’enfuir par la porte en dévalant la plateforme, anéantis par l’ennui. Une actrice prometteuse dans une opération de sauvetage héroïque de train. Sauve la vie de 54 passagers, trop occupés à lire La fille au tatouage d’écureuil pour remarquer que le train était sans conducteur…

      Elle louait un appartement dans une maison géorgienne à Greenwich, à cinq minutes de la gare. La maison était à vendre dans l’une des agences immobilières locales très sympa pour un million de livres, la propriétaire ayant conclu que la vie dans le sud de la France offrait plus d’avantages que le sud de Londres pour piéger un mari riche. Par conséquent, la maison suivait lentement la loi de l’entropie et sombrait dans un état de dégradation médiocre – porte d’entrée rayée, fenêtres sales, gouttières cassées, radiateurs sifflants comme des fantassins gazés. La Volvo familiale de Billie était déjà garée à l’un des emplacements à l’avant, tellement longue qu’elle était rentrée tout juste dans l’emplacement de stationnement, tel un adulte serré dans un lit d’enfant.

      Dès qu’elle ouvrit la porte de l’appartement et y entra, les chiens s’étaient immédiatement jetés sur elle, sautant et poussant ses jambes en reniflant. Bille sortit de la cuisine une tasse dans les mains.

      - J’ai l’impression d’être un mari rentrant du front. Je devrais demander si mon thé est prêt.

      - Je pensais attendre que tu rentres. De faire le point et tout.

      Billie était une femme dans la trentaine aux cheveux roux ondulés et un visage franc. Elle portait une laine polaire épaisse bleu-foncé et un jean : vêtement d’extérieur. Elle sortait les chiens de Mai depuis qu’elle les avait eu, il y a presque un an, mais elle était maintenant la plus proche amie de Mai, toutes les autres ayant mis les voiles lorsqu’elles avaient fini le lycée. Parfois, elle se demandait si ce n’était pas étrange de n’avoir besoin de personne d’autre, mais c’était un point qu’elle avait découvert en sa personne depuis l’âge de quatorze ans. Elle avait assez d’amis au travail pour que ça lui manque à la maison.

      Elle retira son manteau et frotta les flancs des deux chiens qui faisaient des huit autour de ses jambes, remuant leurs queues en l’air.

      - Désolée, je suis en retard. J’ai eu des cours complémentaires.

      - Comment c’était ? Ta première journée.

      Mai haussa les épaules. Elle n’a jamais aimé parler de travail. Cela donnait l’air prétentieux, même à s’entendre parler.

      - Le directeur est un trou du cul, mais à part ça, tout le monde est sympa. Il fait froid dehors. Evite de geler à mort.

      - Vêtements de professionnels pour une promeneuse moderne de chiens. Je ne risque pas.

      - Tu en auras pour combien de temps ?

      - Je serai de retour dans une heure et demie, à moins que tu veuilles que je reste plus longtemps.

      - Je serai peut-être dans le bain.

      Billie alla chercher les laisses des chiens et les attacha. C’était le seul moment où ils restaient immobiles, du moins jusqu’à ce que les attaches soient fermées. Puis ils redevenaient fous, s’enroulaient autour des jambes de Billie comme du mazout jusqu’à ce qu’elle leur dise d’arrêter et qu’elle se dirige vers la porte.

      Quand Billie sortit, Mai alla au frigo et se trouva une moitié des lasagnes qu’elle avait préparées la veille. Elle les mit aux micro-ondes pendant quelques minutes, puis s’assit sur le canapé devant la télévision et mit les infos de dix-neuf heures. Des politiciens interviewés sur un plateau bleu vif. Puis un reportage filmé sur le Mexique. Tournée sportive. Le monde est triste et banal.

      Ses lasagnes finies, elle sortit son iPad de son sac pour vérifier ses emails. Emails habituels de fans, des offres de vacances, des blagues envoyées par sa mère, qui avait l’air de penser que personne d’autre n’allait sur Facebook et qu’elle devait reposter tout ce qui s’y trouvait.

      Son téléphone bourdonna. Elle alla le chercher de la poche de son manteau. Son ami Stefan : Tu sors ce soir t’amuser ? Tous à Dereks.

      Elle répondit par un message écrit : Peut-être. Je ne boirai pas. Quelle heure ?

      Un instant après, une réponse : 9. Ne sois pas barbante.

      Elle répondit : C’est mon nouveau prénom. A plus tard.

      En posant son téléphone, son attention fut attirée par la télévision. Un journaliste debout à l’extérieur des bureaux à vitres de Daily Paper, une presse à scandales qui avait été lancée il y a quelques mois, financée par un oligarque russe à la recherche d’un endroit intéressant pour accommoder sa richesse. L’attention de Mai fut attirée par le journaliste mentionnant le nom de ‘Deannah’. C’était le nom de l’héroïne du dernier livre que Mai avait lu, une fantaisie de jeune adulte dans laquelle une fille issue d’un milieu ordinaire avait découvert qu’elle avait le pouvoir de voyager dans un autre monde, СКАЧАТЬ